28 novembre 2007
Il ne dit goutte
« Stephen Harper n'a pas entièrement tort de vouloir que tous les pays montent dans le train. Mais comment? Il ne dit goutte. » (Manon Cornellier.)
Selon le Petit Robert, la négation renforcée ne... goutte s'utilise, par archaïsme ou par plaisanterie, avec les verbes voir, entendre, comprendre et connaître. D'après le Lexis, qui tient ces expressions pour littéraires, ne voir, n'entendre, ne comprendre goutte, c'est ne rien voir, ne rien entendre, ne rien comprendre :
C'est tout noir dans la cave : je n'y vois goutte. (Multidictionnaire.)
On n'y voyait goutte pour faire une partie de piquet. (France, dans le Lexis.)
Quand il n'y voit goutte, le plus malin n'est pas fier. (Bernanos, dans le Petit Robert.)
Vieux, boiteux, n'y voyant goutte, probablement un peu sourd. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
C'est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires. (Hanse et Blampain.)
Je n'y entends goutte, à votre affaire. (Lexis.)
Ils ne comprennent goutte à ma conduite. (Hugo, dans le Trésor.)
Je n'ai trouvé d'exemples qu'avec ces trois verbes. Je proposerais donc :
Il n'en dit rien.
Il n'en dit pas un mot.
* * * * *
Il faut lire l'excellent article de madame Cornellier.
Line Gingras
Québec
« Faire payer les pauvres » : http://www.ledevoir.com/2007/11/28/166390.html
18:47 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Commentaires
En effet l'article est intéressant mais je ne pense pas que le Canada soit pire que les Etats-Unis...
Écrit par : Rosa | 29 novembre 2007
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