31 juillet 2011
La recherche et secrétariat
- [...] on confond allègrement dépenses partisanes et budget dévolu à la recherche et secrétariat.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 29 juillet 2011.)
On parle sans doute, dans un tout autre contexte, de la recherche-développement, mais cela ne dispense pas, à mon avis, de suivre la règle habituelle dans la phrase à l'étude : la préposition à se répète normalement devant chacun des compléments; il y a lieu aussi d'employer l'article devant le second terme coordonné, étant donné que les deux substantifs désignent deux réalités distinctes et qu'ils ne sont pas du même genre. Je conseillerais d'écrire :
[...] on confond allègrement dépenses partisanes et budget dévolu à la recherche et au secrétariat.
- On apprenait hier que le directeur général d'Union Montréal, Richard Mimeau, n'y voit pourtant là rien de répréhensible.
Il y a deux façons d'éviter le pléonasme :
On apprenait hier que le directeur général d'Union Montréal, Richard Mimeau, ne voit pourtant là rien de répréhensible.
On apprenait hier que le directeur général d'Union Montréal, Richard Mimeau, n'y voit pourtant là rien de répréhensible.
Line Gingras
Québec
« Administration municipale – Drôles de recherches » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/32830...
05:15 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 juillet 2011
Aux dépens de la sécurité du bien public
- Cette inclination maniaque pour l'enrichissement personnel aux dépens du bien public, et notamment de la sécurité de celui-ci [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 29 juillet 2011.)
Je doute fort que l'éditorialiste ait voulu insister sur la sécurité du bien public : si l'on s'enrichit aux dépens du bien public, celui-ci en souffre, cela va de soi. À mon avis, il a voulu parler, plutôt, de la sécurité du public. Cependant, le pronom démonstratif celui-ci ne remplace pas le nom public, mais l'expression bien public, formée du nom bien et de l'adjectif public. Je proposerais donc :
Cette inclination maniaque pour l'enrichissement personnel aux dépens du bien public, et notamment de la sécurité de la population [...]
Line Gingras
Québec
« Corruption en Chine – De haut en bas » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
03:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 juillet 2011
Grâce au statut du rapatriement?
- Le fondateur du Devoir, Henri Bourassa, avait fait du détachement de l'impérialisme britannique l'un des grands combats de sa vie. Légalement, politiquement, le Canada y est arrivé grâce au statut de Westminster, puis du rapatriement de la Constitution.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 28 juillet 2011.)
Il y aurait donc deux statuts, soit le statut de Westminster et celui du rapatriement de la Constitution? Je crois qu'on a plutôt voulu dire :
Légalement, politiquement, le Canada y est arrivé grâce au statut de Westminster, puis au rapatriement de la Constitution.
Line Gingras
Québec
« Portrait de la reine – Leçon politique » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/328236/portrait-...
00:11 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juillet 2011
Professeur en sociologie
Professeur en ou professeur de; emploi de la préposition avec le nom professeur.
- Un parfum de Mai 68 est dans l'air, croit Robin Archer, professeur en sociologie à la London School of Economics.
(Mali Ilse Paquin, dans La Presse du 26 mars 2011.)
D'après les nombreux exemples que donnent le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « professeur », on emploie la préposition de, après le nom professeur, pour indiquer la discipline enseignée :
Professeur de mathématiques, d'anglais, de gymnastique. (Petit Robert.)
Une professeure de biologie, un professeur de piano. (Multidictionnaire.)
Professeur de français, de chimie, d'histoire, de géographie, de philosophie, de médecine, de théologie, de droit, de musique, de ski, de judo. (Trésor.)
Son père, ancien professeur de physique à Saint-Louis [...] (Theuriet, dans le Trésor.)
Sitôt, il se mit en quête d'un professeur de dessin [...] (Péladan, dans le Trésor.)
Je conseillerais donc d'écrire :
Un parfum de Mai 68 est dans l'air, croit Robin Archer, professeur de sociologie à la London School of Economics.
J'ai vu aussi le Lexis et le Hanse-Blampain, où je n'ai rien trouvé d'utile.
Line Gingras
Québec
« "Marcher comme un Égyptien" à Londres » : http://www.cyberpresse.ca/international/correspondants/20...
01:47 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juillet 2011
Imaginez la tête qu'il aurait fait
- Imaginez la tête qu'aurait fait Pierre Karl Péladeau en voyant La Presse Télé au générique d'une série diffusée par TVA.
(Hugo Dumas, dans La Presse du 21 juillet 2011.)
Pierre Karl Péladeau aurait fait quoi? une certaine tête, qu'on nous invite à imaginer. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il fallait donc écrire :
Imaginez la tête qu'aurait faite Pierre Karl Péladeau en voyant La Presse Télé au générique d'une série diffusée par TVA.
Line Gingras
Québec
« Réjean passe à l'Ouest » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/hugo-dumas/201107/...
19:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 juillet 2011
Apparences
- Car dogmatisme n'est pas folie, même si elle en a souvent toutes les apparences.
(Jean-Robert Sansfaçon, dans Le Devoir du 25 juillet 2011.)
C'est le dogmatisme qui a souvent toutes les apparences de la folie :
Car dogmatisme n'est pas folie, même s'il en a souvent toutes les apparences.
Line Gingras
Québec
« Oslo – La Norvège en deuil » : http://www.ledevoir.com/international/europe/328039/oslo-...
00:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juillet 2011
Celui tuera
- Comment détecter celui, parmi les écrivaillons divorcés du réel qui sévissent partout dans l'univers virtuel, tuera?
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 25 juillet 2011.)
Le passage entre virgules, parmi les écrivaillons divorcés du réel qui sévissent partout dans l'univers virtuel, est une précision qui complète le message central de la phrase : Comment détecter celui [qui] tuera? Le problème, c'est que le pronom relatif qui, dont on a besoin pour former un énoncé grammaticalement correct, ne figure pas dans le message central, mais seulement dans le passage accessoire; il n'a pas pour antécédent celui, mais les écrivaillons divorcés du réel.
Je suggérerais :
Comment détecter, parmi les écrivaillons divorcés du réel qui sévissent partout dans l'univers virtuel, celui qui tuera?
Line Gingras
Québec
« Une question vertigineuse » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201...
02:19 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias