22 juillet 2012
Se muter en
Se muter en, se muer en; paronymes.
- Plutôt que d’entendre monter la colère ou la révolte, nous voyons notre propre léthargie se muter en fatalisme.
(Fernand Daoust, dans Le Devoir du 5 juillet 2012.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, au sens de se transformer en, se changer en, on ne dit pas se muter en, mais plutôt se muer en :
Ces joies refoulées se sont muées en rêves. (Rolland, dans le Petit Robert.)
Sa souffrance se muait en colère. (Montherlant, dans le Lexis.)
Une colère qui s'est muée en éclats de rire. (Multidictionnaire.)
Ce besoin d'unité satisfait s'est mué en pangermanisme. (Barrès, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La bombe glacée se mua en une crème jaune. (Mauriac, dans le Trésor.)
Jusqu'au jour où, converti, il se mua en apologiste catholique et reconnut en Jésus-Christ le surhomme de ses anciennes rêveries philosophiques. (Béguin, dans le Trésor.)
Il faudrait écrire :
Plutôt que d’entendre monter la colère ou la révolte, nous voyons notre propre léthargie se muer en fatalisme.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Forum mondial de la langue française – Spectateurs de notre régression » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/353...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias