03 décembre 2014
Serpenter le flanc d'une montagne
Serpenter suivi d'un complément d'objet direct; serpenter, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] trois heures et demie intenses à serpenter le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 29 novembre 2014.)
Serpenter est un verbe intransitif; il ne s'emploie donc pas avec un complément d'objet direct :
Un sentier qui serpente dans la forêt. (Multidictionnaire.)
Les queues devant les boulangeries serpentent dès l'aube. (Triolet, dans le Lexis.)
Elle seule [la gondole à Venise] peut serpenter à travers les réseaux inextricables et l'infinie capillarité des rues aquatiques. (Gautier, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'affleurement bleuâtre des veines microscopiques qui serpentent sous l'épiderme. (Taine dans le Petit Robert, à l'article « bleuâtre ».)
Au bas de la crevasse, de larges et épaisses coulées de laves serpentaient sur les flancs du mont [...] (J. Verne dans le Grand Robert, à l'article « cratère ».)
Il fallait écrire :
[...] trois heures et demie intenses à serpenter sur le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Un "road trip" à l’eau de rose » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/425032/touris...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:54 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias