23 juin 2015
Partager les coûts
Partager au sens de communiquer; calque de l'anglais to share; anglicisme.
- Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de partager avec les parlementaires les coûts de mesures importantes.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 juin 2015.)
Aurait-il été question de faire payer aux parlementaires une partie des coûts de mesures importantes? On pourrait le croire un instant, à la lecture de ce passage. Il ne s'agissait cependant pas de partage des coûts, mais de communication des coûts; or, d'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, le verbe partager n'a pas, comme l'anglais to share, le sens de « communiquer ». (Consulter à ce propos la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française.)
On aurait pu écrire :
Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de communiquer aux parlementaires les coûts de mesures importantes.
Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de faire connaître aux parlementaires les coûts de mesures importantes.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« MA loi » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/443291/ma-loi
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:12 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias