03 octobre 2015
Il l'a ruée de coups
Ruer de coups, rouer de coups; paronymes.
- Caroline a raconté que, un peu après minuit le 8 juin 2014, après son quart de travail au CHUL, un homme cagoulé l'a ruée de coups à la tête.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 2 octobre 2015.)
On doit éviter de confondre ruer et rouer. Que peut-on lire dans le Petit Robert? Se ruer, c'est « [s]e jeter avec violence, impétuosité » :
Il se ruait sur sa femme pour la faire taire. (Zola.)
Une horrible frayeur la saisit et, sans savoir comment, à peu près comme si elle eût été jetée dans le noir par une force irrésistible, elle se rua vers l'escalier […] (J. Green dans le Grand Robert, à l'article « frayeur ».)
Rouer quelqu'un de coups, c'est « le battre violemment » :
Dans ses accès de colère, je l'ai vu rouer sa négresse de coups de cravache, la jeter par terre, la trépigner. (A. Daudet dans le Grand Robert, à l'article « accès ».)
Il fallait écrire :
Caroline a raconté que, un peu après minuit le 8 juin 2014, après son quart de travail au CHUL, un homme cagoulé l'a rouée de coups à la tête.
La faute n'est pas rare, d'après ce qu'indique une recherche Google; on la trouve notamment dans une fiche de TERMIUM Plus.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« L'obsession » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/my...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:05 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias