21 novembre 2015
Dans le projet de loi
- Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 20 novembre 2015.)
À quoi se rattache le syntagme dans le projet de loi?
On lit d'abord :
[...] discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Mais on imagine mal qu'un projet de loi renferme un discours haineux ou incitant à la violence. Il faut donc revenir en arrière :
[...] recensant les personnes épinglées [...] dans le projet de loi.
Mais je ne crois pas qu'il puisse exister de projet de loi où des individus soient épinglés ou recensés. Reculons encore :
[...] tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » [...] dans le projet de loi.
Mais il me paraît impensable de tenir à jour ou même seulement d'inclure une telle liste dans un projet de loi.
Pour ne pas laisser au lecteur le soin d'écarter les interprétations erronées, il y aurait avantage à rapprocher le verbe et son complément :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), dans le projet de loi, de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Il serait possible d'écrire aussi :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré du projet de loi l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Le contexte me semble en outre assez clair pour que soit supprimé le complément :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Line Gingras
Québec
« Québec s’attaque à la radicalisation » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/455830/projet-de...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias