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01 février 2015

Les pouvoirs ou les mesures d'encadrement des pouvoirs?

  • Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’ils sont suffisants. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 31 janvier 2015.)

Par l'emploi du masculin, l'éditorialiste et directeur du Devoir exprime l'idée qu'il faudra vérifier que le projet de loi du gouvernement Harper accorde à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) des pouvoirs suffisants. Cependant, le contexte et les prises de position habituelles du Devoir m'amènent à penser que monsieur Descôteaux s'inquiète plutôt des mesures d'encadrement judiciaire de ces pouvoirs. Il a voulu dire, à mon avis :

Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’elles sont suffisantes. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.

Ce n'est pas du tout la même chose.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Harper vise large » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/430507/c-51-harp...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 janvier 2015

Qu'est-ce qui représente un « cri de liberté »?

  • Melina était une femme de gauche. Pas de la gauche radicale comme celle qui a été élue la fin de semaine dernière, mais la gauche que ses amis français souhaitaient, celle d’Yves Montand et Simone Signoret par exemple. Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’il représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 30 janvier 2015.)

Je ne vois pas ce qui peut représenter un cri de liberté, si ce n'est l'élection :

Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’elle représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« L’austérité, ça ne marche pas! » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430332/l-austeri...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

30 janvier 2015

Comment?

Comment et l'inversion du sujet dans l'interrogation directe; grammaire française; syntaxe.
Première Guerre mondiale, Deuxième Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale; majuscule ou minuscule.

  • Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?
    (Le Devoir, le 23 janvier 2015 à 17 h 33.)

Deux possibilités :

Comment est-ce que cette campagne de haine a pu se mettre en marche en Allemagne?

Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?

  • Et depuis la Seconde guerre mondiale, comment les cinéastes ont dépeint la Shoah?

Et depuis la Seconde Guerre mondiale, comment les cinéastes ont-ils dépeint la Shoah?

On écrit, avec deux majuscules, la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale. (Voir par exemple le Petit Robert, à l'article « guerre ».)

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Auschwitz, 70 ans plus tard : le souvenir de l’horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 janvier 2015

Les cinq y ont tous répondu

  • Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).
    (Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 29 janvier 2015.)

Si les cinq candidats ont répondu à l'invitation, il va de soi qu'ils y ont tous répondu :

Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Pleins feux sur le passé antisyndical de PKP » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430215/debat-dir...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 janvier 2015

On considère la tolérance une vertu

Considérer, considérer comme + attribut; grammaire française; syntaxe.
Damner le pion ou damer le pion; paronymes.

  • On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance, non seulement une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.
    (Francine Pelletier, dans Le Devoir du 28 janvier 2015.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, le verbe considérer, employé au sens de « juger », « estimer », introduit un attribut (attribut du complément d'objet direct à la voix active ou pronominale, ou du sujet à la voix passive) qui doit être précédé de comme, bien que la construction sans comme soit fréquente :

Je considère cela comme impossible. (Hanse-Blampain.)

Il se considère comme l'héritier légitime. (Hanse-Blampain.)

Le directeur la considère comme compétente. (Multidictionnaire.)

Il considère cette théorie comme une absurdité. (Petit Robert.)

La répétitivité des tâches est considérée comme un facteur aggravant l'absentéisme [...] (Grand Robert, « absentéisme ».)

Il fallait écrire :

On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance non seulement comme une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.

* * * * *

  • D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui damnent le pion à cet égard.

« Enfer et damnation! », pourrait s'écrier celui à qui l'on vient de damer le pion. Damer signifie au sens propre, dans la langue des dames et des échecs, « transformer (un pion) en dame, ou en une figure de son camp ». Damer le pion à quelqu'un, c'est « l'emporter sur lui, le surpasser, répondre victorieusement à ses attaques ». (Source : Petit Robert.)

Il fallait écrire :

D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui dament le pion à cet égard.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Laïcité, prise 2 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/430...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 janvier 2015

Quelle affaire!

  • Au nom du patriotisme et de la liberté d’expression, des foules occidentales en ruée vers le douteux film The Interview se seraient-elles fait manipuler à leur tour? Il est facile d’identifier un bon et un méchant quand un film se voit menacé de censure. Surtout s’il met en cause la Corée du Nord, terrible dictature, contre les États-Unis, qui posent en champions de la démocratie. Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et l’affaire, plus complexe.
    (Odile Tremblay, dans Le Devoir du 31 décembre 2014.)

En cette affaire, l'affaire? Je suggérerais :

Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et la réalité, plus complexe.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Entre propagande et désinformation » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/427927/the-intervi...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

26 janvier 2015

Abandon

  • Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonnés par l’armée russe.
    (Isabelle Paré, dans Le Devoir du 24 janvier 2015.)

Ce ne sont pas les Allemands qui ont été abandonnés par l'armée russe, mais le village :

Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonné par l’armée russe.

* * * * *

  • [...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en l’Europe de l’Est.

On dit en Amérique du Nord, et non pas en l'Amérique du Nord :

[...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en Europe de l’Est.

* * * * *

  • Grâce à son polonais sans accent et ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour aller et venir du ghetto, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.

Deux observations :

  1. La préposition à se répète normalement devant chacun des compléments.
  2. On peut venir du ghetto, mais on ne peut pas aller du ghetto (sauf dans une tournure du type aller de Québec à Montréal).

Je suggérerais :

Grâce à son polonais sans accent et à ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour sortir du ghetto et y rentrer, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Survivre à l'horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.