13 août 2011
Soigner les malheurs, le malheur? Partager ses semblables?
- « Un homme auparavant indéniablement sensible au malheur de ses semblables, porté à les soigner, voire à les partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux. »
(Henri Godard cité par Chantal Guy, dans La Presse du 13 août 2011. Il est question de Louis-Ferdinand Céline, qui était médecin. M. Godard a rédigé une biographie de Céline, publiée chez Gallimard.)
Un médecin est idéalement porté à soigner ses semblables; mais je ne pense pas qu'il puisse les partager, même s'il peut partager leurs malheurs. Et peut-il vraiment soigner leurs malheurs – ou leur malheur? Les deux verbes doivent pourtant avoir le même complément, auquel le pronom personnel doit renvoyer sans équivoque. On aurait pu écrire :
Un homme auparavant indéniablement sensible aux souffrances de ses semblables, porté à les soulager, voire à les partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Un homme auparavant indéniablement sensible à la souffrance de ses semblables, porté à la soulager, voire à la partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Un homme auparavant indéniablement sensible à la souffrance des autres, porté à la soulager, voire à la partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains de ses semblables, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Line Gingras
Québec
« L'ivresse des mots » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201108/13/01-4425723-livresse-des-mots.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_chantal-guy_3760_section_POS1
15:32 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, littérature française