02 novembre 2006
Sans trop d'encombres
«Conséquemment, une modification a été apportée au mécanisme d'aide qui avait permis au Portugal ou à l'Irlande d'entrer dans l'Union sans trop d'encombres.» (Serge Truffaut.)
D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés, le nom encombre (de genre masculin, précise le Trésor de la langue française informatisé) ne se rencontre plus guère que dans la locution adverbiale sans encombre, où il est toujours au singulier :
Il venait de subir sans encombre son dernier examen. (Flaubert, dans le Petit Robert.)
J'atteignis sans encombre le plus haut étage du château. (France, dans le Lexis.)
Je suis très content que tout le monde soit rentré sans encombre. (Giono, dans le Colin.)
Le Trésor signale que la locution peut s'utiliser avec un adjectif :
Je suis arrivé ici hier au soir, sans autre encombre que d'avoir perdu mes clefs. (Mérimée.)
Cet emploi me semble proche de celui que l'on faisait du substantif dans la langue classique, et que l'on trouve, selon le Trésor, chez quelques auteurs du dix-neuvième et même du vingtième siècle :
Nous marchâmes [...] à travers les encombres de toutes sortes... (Fabre.)
La réunion s'acheva sans trop d'encombre. (Gide.)
Le tour sans trop d'encombre(s) ne me paraît donc pas à recommander, mais pas vraiment à condamner non plus. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu le remplacer par sans trop de difficulté(s).
Line Gingras
Québec
«Fragile Hongrie» : http://www.ledevoir.com/2006/10/26/121303.html
04:43 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
Commentaires
Je crois que j'aurais beaucoup hésité pour finalement le mettre au pluriel, comme quoi on apprend beaucoup sur ton site !!!
Écrit par : Xavier | 02 novembre 2006
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