30 janvier 2007
Déboulonner un piédestal
« À compter d'aujourd'hui, John Baird - un ancien membre des gouvernements de Mike Harris - est en mission commandée pour déboulonner le piédestal vert du chef libéral. » (Chantal Hébert.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, on déboulonne une statue ou, au sens figuré, une personne dont on détruit le prestige ou à qui l'on fait perdre sa situation, sa position :
Déboulonner un dictateur. (Multidictionnaire.)
Il s'est fait déboulonner de son poste de ministre. (Lexis.)
[Un] journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry. (Gide, dans le Petit Robert.)
Je n'ai pas trouvé déboulonner un piédestal; par contre, on peut tomber, descendre, dégringoler de son piédestal (Petit Robert), entre autres :
Je ne crois pas qu'un poète ait jamais été précipité plus brutalement de son piédestal que le fut Anna de Noailles. (Mauriac, dans le Lexis.)
Il fit le tour de la maison pour [...] montrer [...] aux domestiques [...] comme Henriette était renversée de son piédestal. (Duranty, dans le Trésor.)
Il m'arrivait [...] de faire trébucher de son piédestal, d'un trait méchant, quelqu'une de ses idoles aristocratiques. (Gracq, dans le Trésor.)
Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire, à mon avis :
... est en mission commandée pour faire tomber [ou pour faire dégringoler] de son piédestal vert le chef libéral.
Line Gingras
Québec
« L'anglais de Dion, le français de Baird » : http://www.ledevoir.com/2007/01/29/129054.html
05:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
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