15 octobre 2007
Le laissez-faire ou le laisser-faire?
« Le laissez-faire en matière commerciale aura toutefois toujours tendance à servir les intérêts du plus gros et du plus fort. » (Éric Desrosiers.)
Le Trésor de la langue française informatisé consigne dans une remarque, à l'article « laisser-faire », quelques exemples d'emploi du substantif laissez-faire. Voici deux de ces citations :
... en face du système du laissez-faire de l'école de Manchester. (Jaurès.)
Regardez autour de vous, comparez l'ère du « laissez-faire » à celle des plans. (Perroux.)
L'auteur du second exemple utilise également* la graphie laisser-faire :
Sans action consciente et délibérée, les inégalités meurtrières se seraient maintenues et se maintiendraient. Des détraquements inquiétants se manifestent qu'aucun laisser-faire ne corrige.
De fait, d'après ce que j'ai vu dans les dictionnaires généraux et les ouvrages de difficultés que j'ai sous la main, on écrit normalement un laissez-passer, mais le laisser-faire, le laisser-aller. Pourquoi cela? Un laissez-passer contient un ordre à l'adresse de la personne à qui on présente le document, tandis que l'infinitif, dans laisser-aller ou laisser-faire, « exprime plutôt une attitude, une manière d'être » (Hanse et Blampain). Le Petit Robert donne effectivement de laisser-faire la définition suivante : « Attitude qui consiste à ne pas intervenir. »
Notez que ces trois noms composés sont invariables.
Line Gingras
Québec
* Les deux citations de Perroux sont tirées d'un même ouvrage, L'économie du XXe siècle, publié en 1964.
« Perspectives - C'était hier » : http://www.ledevoir.com/2007/10/09/159846.html
06:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
Commentaires
Jolie blog, good luck ^^
Écrit par : chantilly | 15 octobre 2007
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