28 décembre 2007
Aux fins fonds de la forêt
« Ce policier révèle le prénom de l'enfant, Emmanuel, affirme qu'il est élevé par des guérilleros aux fins fonds de la forêt amazonienne et n'est confié que rarement à sa mère. » (Philippe Zygel, AFP.)
Le fond ou le fin fond d'un lieu, c'est la partie la plus reculée :
Aller dans le fin fond des forêts. (Lexis.)
J'aime le son du cor, le soir au fond des bois. (Vigny, dans le Petit Robert.)
Mme Cabridens joue la femme d'esprit enfouie au fin fond de cette horrible province... (Arène, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
... au fond d'une nuit elle-même au fond d'une banlieue défoncée elle-même presque au fond de l'Europe... (Cl. Simon, dans le Petit Robert.)
Le temps était supportable; nous avons marché vers le fond du bois, où la calèche devait venir nous prendre. (Las Cases, dans le Trésor.)
... une petite villa au fond du golfe. (Maupassant, dans le Trésor.)
Elle agonise au fond d'un cachot. (Mauriac, dans le Trésor.)
D'après les nombreux exemples que proposent les trois dictionnaires consultés, l'expression, dans un contexte comme celui qui nous occupe (il ne s'agit pas de dénicher des trésors douteux dans les fonds de tiroir ou les fonds d'armoire), ne s'emploie qu'au singulier :
... il est élevé par des guérilleros au fin fond de la forêt amazonienne...
Line Gingras
Québec
« Le destin de Clara Rojas, otage des FARC » : http://www.ledevoir.com/2007/12/29/170203.html?fe=2771&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Commentaires
Chère Choubine,
L'auteur de la coquille, se souvenant de "guindailles" anciennes, pense peut-être à l'expression latine "ad fundum" (jusqu'au bout) utilisée lors de festivités estudiantines...
Boire une seule "chope" de bière est mesquin... ;) ;)
Amitiés
Écrit par : Armand | 29 décembre 2007
Pour ma part j'aurais plutôt pensé que l'expression relevait davantage du langage parlé et s'écrivait peu...
Écrit par : Rosa | 29 décembre 2007
Bonjour à vous deux!
Une coquille, Armand? Ça ne me semble pas vraiment une faute d'étourderie, étant donné la répétition...
Je n'avais jamais vu «guindaille», mais je viens de le trouver dans le Hanse-Blampain... et même dans le «Trésor de la langue française informatisé», auquel je renvoie les curieux. Je l'aime bien, ce mot!
Écrit par : Choubine | 29 décembre 2007
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