17 octobre 2008
Aucunes autres raisons
Aucun, aucuns; aucune, aucunes; aucun au pluriel; grammaire française.
- Aucunes autres raisons n'ont été données pour justifier le choix de cet écrivain franco-mauricien... (Jean-François Nadeau.)
D'après le résultat de mes recherches (je vous invite à consulter, outre les ouvrages cités plus bas, le Hanse-Blampain et le Chouinard), l'adjectif aucun se rencontre presque toujours au singulier :
Elle ne perdait aucune occasion de recruter des adeptes. (Martin du Gard, dans le Petit Robert.)
Finalement, aucune décision ne fut prise. (Bazin, dans le Lexis.)
Le médecin ne nous avait laissé, dès le début, aucun espoir, et le grand âge de notre mère ne permettait de se faire aucune illusion. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
De fait, aucun « ne s'emploie au pluriel que devant un nom qui n'a pas de singulier ou qui a un sens particulier au pluriel » (Multidictionnaire) [par exemple frais, funérailles, ciseaux, archives, représailles, honoraires, gages, ténèbres] :
Aucunes ténèbres ne m'ont paru plus épaisses que celles-là. (Colin.)
Les domestiques n'avaient reçu aucuns gages. (Girodet.)
Adolphe Thomas, dont l'ouvrage de difficultés n'est pas le plus récent, fait observer : « Certains écrivains, toutefois, suivent la règle classique et emploient le pluriel devant un nom quelconque, mais cette forme est de plus en plus archaïque » :
Admirables mains, plus minces et plus diaphanes qu'aucunes mains françaises ou espagnoles. (Farrère.)
Cet usage (qui peut se justifier ci-dessus, à mon avis, par le fait que l'on contemple les deux mains à la fois) me paraît à déconseiller dans la langue courante :
Aucune autre raison n'a été donnée pour justifier le choix de cet écrivain franco-mauricien...
Line Gingras
Québec
« Le Clézio, au-delà de la civilisation régnante » : http://www.ledevoir.com/2008/10/10/210041.html
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