29 août 2009
« On », qui donc?
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Entendons-nous immédiatement sur ceci : 12 ans d'emprisonnement pour la fraude de 115 millions de Vincent Lacroix, ce n'est vraiment pas exagéré.
Seul problème : on lui a infligé cette peine dans le mauvais procès. On l'a écrit plus d'une fois. (Yves Boisvert, dans La Presse.)
Le premier on désigne un juge; le second, les personnes qui ont commenté la décision du juge.
Dans la mesure du possible, il faut éviter l'emploi répété de on pour désigner des sujets différents; cela s'impose d'autant plus, ici, que la répétition se produit après seulement quelques mots. Je proposerais :
Seul problème : cette peine lui a été infligée dans le mauvais procès. On l'a écrit plus d'une fois.
Line Gingras
Québec
« Vincent Lacroix : la bonne décision » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/yves-boisvert/200908/23/01-895128-vincent-lacroix-la-bonne-decision.php
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26 août 2009
L'agonie de qui?
Dont et la place de son antécédent; le pronom relatif et la place de son antécédent; place de la proposition incise; grammaire française; syntaxe du français.
- « Au cours des mois suivants [après la mort de l'acteur], je me suis rendu compte avec effarement que dans les milieux du cinéma français, on avait commencé à parler de L'Enfance d'Icare comme du film qui avait tué Guillaume Depardieu, écrit Alex Iordachescu, dont l'agonie aurait été carrément filmée pour être intégrée dans la fiction. Ces rumeurs font du tort au film, mais aussi à la mémoire de Guillaume... » (Odile Tremblay.)
La journaliste a mis la proposition incise (« écrit Alex Iordachescu ») entre le pronom relatif dont et son antécédent, « Guillaume Depardieu ». Résultat? À la première lecture, on jurerait qu'il est question de l'agonie d'Alex Iordachescu; seul le contexte nous apprend qu'il n'en est rien.
Pour dissiper l'équivoque, il suffit de déplacer l'incise, de manière à rapprocher le pronom relatif de son antécédent. Voici deux possibilités :
« Au cours des mois suivants [après la mort de l'acteur], écrit Alex Iordachescu, je me suis rendu compte avec effarement... »
« ... Guillaume Depardieu, dont l'agonie aurait été carrément filmée pour être intégrée dans la fiction. Ces rumeurs font du tort au film, écrit Alex Iordachescu, mais aussi à la mémoire de Guillaume... »
Line Gingras
Québec
« Cinéma – Tournage maudit » : http://www.ledevoir.com/2009/08/26/264170.html
04:13 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
25 août 2009
Jamais nous nous exposons
Jamais et le ne explétif; jamais au sens négatif; grammaire française.
- La pluie a peut-être plein de pouvoirs thérapeutiques que nous ignorons car jamais nous nous exposons à elle. (Stéphane Laporte.)
Au sens négatif de « à aucun moment », « en aucun temps », « en aucune occasion », jamais est généralement accompagné d'une négation – ne ou sans :
Depuis dix ans qu'il était à Rio de Janeiro jamais Kéroual n'avait raté l'arrivée ou le départ d'un bateau de France. (Cendrars, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
... car jamais nous ne nous exposons à elle.
J'ai consulté le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.
Line Gingras
Québec
« La pluie est magnifique » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/stephane-laporte/200907/25/01-887218-la-pluie-est-magnifique.php
05:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse