09 juillet 2010
Éléments coordonnés par « ni »
- Ce n'est ni un regard politique ni idéologique. (Marc Cassivi, dans La Presse du 8 juillet 2010.)
Lorsque la conjonction « ni » est répétée, les éléments coordonnés doivent être présentés de façon symétrique :
Ce n'est un regard ni politique ni idéologique.
Line Gingras
Québec
« L'aveuglement volontaire » : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/11993-laveuglement-volontaire.html
04:58 | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
20 juin 2010
Un complément, deux constructions?
- Depuis 2006, il a organisé avec la commission scolaire du coin et le ministère différentes rencontres pour informer et « diminuer l'inquiétude » de ses enseignants. (Amélie Daoust-Boisvert, dans Le Devoir du 17 juin 2010.)
Ses enseignants ne peut pas être à la fois complément du nom inquiétude et complément d'objet direct du verbe informer :
... pour informer ses enseignants et diminuer leur inquiétude.
Line Gingras
Québec
« Génération réforme (4) – Prêt pas prêt, j'arrive! » : http://www.ledevoir.com/societe/education/291072/generation-reforme-4-pret-pas-pret-j-arrive
03:37 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
19 juin 2010
Coordination et symétrie
- De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 juin 2010.)
Un accord qui accorderait
De Wever serait probablement prêt à signer une entente qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui attribuerait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
Dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration
Il est généralement souhaitable que les termes coordonnés soient de même nature :
... dans les domaines de la fiscalité, de la justice et de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Pauvre... Canada » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/291131/pauvre-canada
02:44 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
17 juin 2010
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...
- Le juge s'est interrogé à savoir comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extra-maritale avec lui. (Guy Benjamin, dans Le Soleil du 15 juin 2010.)
La construction s'interroger à savoir ne me semble pas très heureuse. Je suggérerais :
Le juge s'est demandé comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui. (Cette formulation doit cependant être écartée, dans le cas présent, pour éviter une répétition. Voir la deuxième phrase à l'étude, ci-dessous.)
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui.
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité d'une personne avec qui l'on dit entretenir une relation extramaritale.
- Le juge Lemieux s'est interrogé à savoir si les gestes sont vraiment arrivés, ou est-ce qu'il aurait aimé qu'ils se passent, en parlant du jeune homme.
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...? Le juge s'est interrogé est-ce que...? Il y aurait avantage à reformuler :
Le juge Lemieux s'est demandé si les gestes ont vraiment été posés ou si le jeune homme aurait* seulement aimé qu'ils le soient.
* Comme le font observer Hanse et Blampain, on peut employer le conditionnel après si introduisant une interrogation indirecte.
* * * * *
-
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et des liens entre profs et élèves.
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et sur les liens entre profs et élèves.
* * * * *
-
L'adolescent s'est aussi retrouvé au lit au domicile d'un autre professeur « qui lui aurait tordu la tétine », selon les propos rapportés devant le tribunal.
Je présume que l'adolescent s'est retrouvé dans le lit d'un autre professeur.
Line Gingras
Québec
« Agression sexuelle sur un élève : un prof acquitté pour doute raisonnable » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201006/14/01-4289995-agression-sexuelle-sur-un-eleve-un-prof-acquitte-pour-doute-raisonnable.php
05:51 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
15 juin 2010
Les députés péquistes, exception faite des ministres libéraux
- Même si les autres partis ne lui laissent que très peu d'espace, il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois et de tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest. (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 juin 2010.)
Bien entendu, les ministres et députés libéraux ne sont pas des députés péquistes. Il fallait écrire, ce que l'on aurait certainement fait après une bonne relecture :
... il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois, et que tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest.
Line Gingras
Québec
« Partis politiques – Le modéré Amir Khadir » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290873/partis-politiques-le-modere-amir-khadir
02:47 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
13 juin 2010
Leur habitude à tenir tête aux curés
Habitude à faire quelque chose; habitude de faire quelque chose; habitude à + infinitif; habitude de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Peut-être à cause de leur vieille habitude à tenir tête aux curés. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 23 avril 2010.)
Hanse et Blampain font observer qu'on a l'habitude de faire quelque chose. En effet, d'après les exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires, l'infinitif complément servant à décrire une habitude est toujours amené par la préposition de, dans la langue moderne :
Léa a l'habitude d'appeler sa copine tous les soirs. (Multidictionnaire.)
Les enfants ont l'habitude de marcher pour aller à l'école. (Multidictionnaire.)
Je n'ai pas l'habitude de répéter. (Petit Robert.)
Il a la sale habitude de me contredire. (Petit Robert.)
Quand vous avez l'habitude de vous coucher sur la droite, ce n'est pas à mon âge que vous changez. (Romains, dans le Petit Robert.)
Il n'aimait pas cette habitude de traiter les affaires à table. (Vailland, dans le Lexis.)
Il avait pris l'habitude de parler seul en marchant. (Troyat, dans le Lexis.)
C'est, il faut bien le dire, la funeste habitude que la plupart des femmes ont de trop serrer leurs corsets. (Holtzem, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Peut-être à cause de leur vieille habitude de tenir tête aux curés.
Line Gingras
Québec
« Circulez! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/287520/circulez
03:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
08 juin 2010
Le pouvoir à sommer des témoins à comparaître
Le pouvoir à faire quelque chose ou le pouvoir de faire quelque chose; le pouvoir à + infinitif; le pouvoir de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français; choix de la préposition.
- La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires à sommer des témoins à comparaître. (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 26 mai 2010.)
On n'a pas le pouvoir à faire quelque chose, mais de faire quelque chose :
Il a le pouvoir de refuser la proposition. (Multidictionnaire.)
La loi nous donne le pouvoir de défendre notre vie. (Lexis.)
Pouvoir réglementaire, pouvoir [...] de légiférer sur des matières qui ne sont pas réglées par la loi, ou de développer les règles posées par le Parlement en vue d'en permettre l'application. (Lexis.)
Il a en tout cas le pouvoir de nous mettre en prison, et nous sommes sur la liste. (Giraudoux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'eau courante a, comme la musique, le doux pouvoir de transformer la tristesse en mélancolie. (Maurois, dans le Trésor.)
Le pouvoir de parler, de saisir la réalité, de connaître l'avenir. (Petit Robert.)
[Elle] avait gardé le pouvoir de jeter un enchantement sur ce pays. (Loti, dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires de sommer des témoins à comparaître.
Line Gingras
Québec
« Jouer avec le feu » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/289630/jouer-avec-le-feu
17:59 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
03 juin 2010
Vouloir faire ou vouloir empêcher de faire
- Bédard [député du XIXe siècle] et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et de payer des indemnités aux députés aux circonscriptions éloignées. (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 28 mai 2010.)
Pierre Bédard et son parti voulaient empêcher les juges, en 1807, de payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées? Je m'étonne de la générosité des juges; et je ne m'explique pas que monsieur Bédard et son parti aient voulu empêcher le versement d'une aide financière à des députés qui devaient en avoir grand besoin.
Se peut-il que la préposition de ait été mise par erreur devant payer? Si on la supprimait, le sens de la dernière partie de la phrase serait tout différent :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Je ne suis ni journaliste ni historienne. Je lis toutefois le passage suivant, à la page 67 d'un ouvrage publié en 1869 par T.P. Bédard*, à propos de la session dont l'ouverture eut lieu le 21 janvier 1807 : « MM. Bédard et Bourdages firent une nouvelle tentative pour faire payer par la province les dépenses des députés éloignés de Québec, mais la considération de cette mesure fut encore remise indéfiniment... »
Je pense donc qu'il aurait fallu écrire :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et faire payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Line Gingras
Québec
« Pierre Bédard, héros méconnu de notre liberté de presse » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/289772/pierre-bedard-heros-meconnu-de-notre-liberte-de-presse
* Histoire de cinquante ans. (1791-1841.) Annales parlementaires et politiques du Bas-Canada depuis la Constitution jusqu'à l'Union : http://books.google.ca/books?id=TsUOAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=%22histoire+de+cinquante+ans%22&source=bl&ots=n__4dlgkYA&sig=L1XTzqcRvjw8Ld-qphA0efUw57Q&hl=fr&ei=oigHTOjfA4OKlwfon5SkDg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
02:08 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
28 mai 2010
Plus d'indulgence envers les élèves et de leurs enseignants
- Pourquoi penser que ces futurs détenteurs d'un diplôme d'études secondaires (DES) ne puissent pas bien s'en tirer? Mme Richard souhaiterait plus d'indulgence envers ces premiers produits 100 % réforme et de leurs enseignants. (Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 6 mai 2010.)
Deux possibilités :
Mme Richard souhaiterait plus d'indulgence à l'égard de ces premiers produits 100 % réforme et de leurs enseignants.
Mme Richard souhaiterait plus d'indulgence envers ces premiers produits 100 % réforme et leurs enseignants.
Line Gingras
Québec
« Premier grand test des enfants de la réforme » : http://www.ledevoir.com/societe/education/288440/premier-grand-test-des-enfants-de-la-reforme
04:48 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
24 mai 2010
Refuser, mais refuser quoi?
- ... mon refus de voir Ottawa parler d'environnement en mon nom, de décider de faire la guerre en Afghanistan contre ma volonté ou de couper les vivres aux groupes de femmes pour cause d'idéologie. (Lise Payette, dans Le Devoir du 14 mai 2010.)
... mon refus [...] de décider de faire la guerre en Afghanistan contre ma volonté, vraiment? Madame Payette a plutôt voulu parler, à mon avis, de son refus de voir Ottawa décider de faire la guerre en Afghanistan contre sa volonté.
De même, en dépit de la structure qu'elle a donnée à sa phrase, elle sait parfaitement qu'il ne lui appartient pas de couper ni de refuser de couper les vivres aux groupes de femmes, même si elle peut refuser de voir Ottawa leur couper les vivres.
Je proposerais donc :
... mon refus de voir Ottawa parler d'environnement en mon nom, décider de faire la guerre en Afghanistan contre ma volonté ou couper les vivres aux groupes de femmes pour cause d'idéologie.
Line Gingras
Québec
« Le monde de l'argent a bougé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/288906/le-monde-de-l-argent-a-bouge
02:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
19 mai 2010
Un accident évacué en ambulance
- Prétexte : 21 accidents dans le circuit l'an dernier, dont un qu'on a dû évacuer en ambulance. (Pierre Foglia, dans La Presse du 18 mai 2010.)
Le pronom relatif dont ne peut avoir pour antécédent que le nom accidents; mais on n'évacue pas des accidents, cela va de soi. Je suggérerais :
Prétexte : 21 accidents dans le circuit l'an dernier, dont un qui a nécessité l'appel d'une ambulance.
Prétexte : 21 accidents dans le circuit l'an dernier; un blessé qu'on a dû évacuer en ambulance.
(Faudrait-il mettre, ici, prétexte au pluriel? Je ne le pense pas : le second élément demeure une précision.)
Line Gingras
Québec
« Pas d'affaire dans le trafic » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/pierre-foglia/201005/17/01-4281335-pas-daffaire-dans-le-trafic.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_pierre-foglia_3264_section_POS1
07:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
18 mai 2010
Stratégie en matière de la santé
En matière de, en matière de la, en matière du, en matière des; en matière de + article; syntaxe du français.
- ... la décision d'exclure l'avortement de la contribution financière canadienne à la future stratégie du G8 en matière de la santé maternelle et infantile. (Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 17 mai 2010.)
D'après le résultat de mes recherches, le complément introduit par la locution prépositive en matière de n'est jamais précédé d'un article :
En matière de sport. (Multidictionnaire.)
George la très-pieuse est imbattable en matière de religion. (Sarrazin, dans le Lexis.)
En matière d'art, j'avoue que je ne hais pas l'outrance. (Baudelaire, dans le Petit Robert.)
Il convint qu'en matière de défense nationale les économies sur la qualité pouvaient être néfastes, et même criminelles. (Romains, dans le Trésor de la langue française informatisé. Cet ouvrage donne plusieurs autres exemples.)
Il fallait écrire :
... la future stratégie du G8 en matière de santé maternelle et infantile.
J'ai consulté aussi le Hanse-Blampain, le Colin, le Girodet, le Thomas et le Berthier-Colignon, où je n'ai cependant rien trouvé d'utile.
Line Gingras
Québec
« Sortie pro-vie de Mgr Ouellet – Des propos dignes d'une autre époque » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/289116/sortie-pro-vie-de-mgr-ouellet-des-propos-dignes-d-une-autre-epoque
04:20 | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
16 mai 2010
Son rôle consiste de formuler des recommandations
- Le rôle du commissaire à la santé consiste à juger la performance du système de santé québécois et de formuler des recommandations au gouvernement. (PC, dans Le Devoir du 13 mai 2010.)
Ne perdons pas le fil :
Le rôle du commissaire à la santé consiste à juger la performance du système de santé québécois et à formuler des recommandations au gouvernement.
Line Gingras
Québec
« Le commissaire à la santé condamne le projet de franchise santé » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/288890/le-commissaire-a-la-sante-condamne-le-projet-de-franchise-sante
01:51 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
12 mai 2010
Des négociations ont transpiré ceci
- Des négociations qui se sont poursuivies au cours des derniers jours ont transpiré ceci : les conservateurs se disent enclins à organiser un référendum sur le sujet... (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 12 mai 2010.)
Transpirer ne veut pas dire « faire paraître au jour, finir par faire connaître », mais « paraître au jour, finir par être connu ». (Petit Robert.) Dans cet emploi figuré, le verbe n'admet pas de complément d'objet direct.
Les négociations ne transpirent pas ceci, soit le fait que les conservateurs se disent enclins à organiser un référendum; c'est plutôt ceci qui transpire des négociations :
Des négociations qui se sont poursuivies au cours des derniers jours a transpiré ceci : les conservateurs se disent enclins à organiser un référendum sur le sujet...
Les négociations qui se sont poursuivies au cours des derniers jours ont laissé transpirer ceci [= ont laissé ceci transpirer] : les conservateurs se disent enclins à organiser un référendum sur le sujet...
Line Gingras
Québec
« Brown passe le relais à Cameron – La carpe et le lapin » : http://www.ledevoir.com/international/europe/288770/brown-passe-le-relais-a-cameron-la-carpe-et-le-lapin
04:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
11 mai 2010
Cette dernière
Cette dernière, ces dernières, ce dernier, ces derniers.
- Si, depuis 1996, une politique oblige les diffuseurs à offrir une programmation diversifiée pour recevoir des subventions du ministère de la Culture, cette dernière est demeurée bien floue sur les façons d'y parvenir. (Isabelle Paré, dans Le Devoir du 17 avril 2010.)
À quoi devrait renvoyer cette dernière? Au nom féminin singulier le plus proche parmi ceux qui précèdent, en toute logique. Et pourtant, je ne pense pas que la culture soit demeurée floue; il ne me semble pas non plus qu'une programmation puisse demeurer floue, ou non, sur les façons d'offrir... une programmation. Qu'est-ce donc qui est demeuré flou? Parions que c'est la politique dont il est question au début de la phrase :
Si, depuis 1996, une politique oblige les diffuseurs à offrir une programmation diversifiée pour recevoir des subventions du ministère de la Culture, elle est demeurée bien floue sur les façons d'y parvenir.
Depuis 1996, une politique oblige les diffuseurs à offrir une programmation diversifiée pour recevoir des subventions du ministère de la Culture; elle est demeurée bien floue, cependant, sur les façons d'y parvenir.
* * * * *
-
Pour ce mordu de la scène qui a longtemps veillé aux destinées de la salle de spectacle de Carleton, en Gaspésie, le délicat art de la diffusion consiste à...
... l'art délicat de la diffusion consiste à...
Line Gingras
Québec
« Quand l'humour fait la loi, les régions ne rigolent plus » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/287122/quand-l-humour-fait-la-loi-les-regions-ne-rigolent-plus
04:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
07 mai 2010
Une proposition qu'une école peut s'en inspirer
Que, en, dont; syntaxe.
- ... cet examen est une proposition du ministère qu'une école peut choisir de faire passer dans son intégralité à la date prescrite ou s'en inspirer pour créer un examen maison... (Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 6 mai 2010.)
On ne dirait pas : « L'affaire que je t'en parle », mais : « L'affaire dont je te parle. »
On n'écrirait pas non plus : « ... cet examen est une proposition du ministère qu'une école peut [ou peut choisir de] s'en inspirer », mais : « ... cet examen est une proposition du ministère dont une école peut [ou peut choisir de] s'inspirer. » Je conseillerais donc :
... cet examen est une proposition du ministère qu'une école peut choisir de faire passer dans son intégralité à la date prescrite ou dont elle peut s'inspirer pour créer un examen maison...
Line Gingras
Québec
« Premier grand test des enfants de la réforme » : http://www.ledevoir.com/societe/education/288440/premier-grand-test-des-enfants-de-la-reforme
04:34 | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
06 mai 2010
Lorsque bébé est né...
- Lorsque bébé est né, maman l'a allaité et attend le jour où elle pourra cesser de le faire sans lui causer de traumatismes profonds... (Brigitte Breton, dans Le Soleil du 5 mai 2010.)
Lorsque bébé est né, maman [...] attend le jour...? Bien sûr que non. Pour éviter que la proposition subordonnée complément circonstanciel de temps se rattache à maman attend le jour, il faut bien séparer cette dernière proposition de la précédente, maman l'a allaité :
Lorsque bébé est né, maman l'a allaité; elle attend le jour où elle pourra cesser de le faire sans lui causer de traumatismes profonds...
Line Gingras
Québec
« Dangereux petit écran » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201005/04/01-4277150-dangereux-petit-ecran.php?utm_source=Bulletin%20CBP_Soleil&utm_medium=email
02:53 | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
23 avril 2010
Cela ne suffit pas
- Saupoudrer ici et là les mots « savoirs » et « savoir-faire » ne suffisent pas, estime pour sa part la présidente de l'Alliance des professeurs de Montréal, Nathalie Morel... (Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 19 avril 2010.)
Ce ne sont pas les mots qui ne suffisent pas, d'après la construction de la phrase, mais le fait de les saupoudrer ici et là :
Saupoudrer ici et là les mots « savoirs » et « savoir-faire » ne suffit pas...
On écrirait par contre :
Saupoudrés ici et là, les mots « savoirs » et « savoir-faire » ne suffisent pas.
Line Gingras
Québec
« Retour au bulletin unique à l'école » : http://www.ledevoir.com/societe/education/287269/retour-au-bulletin-unique-a-l-ecole
05:21 | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
18 avril 2010
La neutralité : l'être ou faire semblant de l'être
- Qu'on exige la neutralité de l'État est une chose, mais qu'on oblige les personnes qui y travaillent à faire semblant de l'être, c'est hypocrite et abusif. (Raymond Gravel, prêtre, dans Le Devoir du 19 mars 2010.)
Je dirais plutôt que c'est grammaticalement incorrect : on ne peut pas être ni faire semblant d'être la neutralité. Comment résoudre le problème sans alourdir la phrase? Je proposerais :
Exiger la neutralité de l'État est une chose, mais obliger les personnes qui travaillent pour lui à faire semblant d'incarner cette qualité, c'est hypocrite et abusif.
Exiger de l'État qu'il soit neutre est une chose, mais obliger les personnes qui travaillent pour lui à faire semblant de l'être, c'est hypocrite et abusif.
Line Gingras
Québec
« Libre opinion – Le costume religieux : un signe subversif? » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/285218/libre-opinion-le-costume-religieux-un-signe-subversif
08:30 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, presse
28 mars 2010
Interrogation : directe ou indirecte?
Interrogation directe; interrogation indirecte; style direct; style indirect; pronom de rappel; grammaire française; syntaxe du français.
- ... (je me demande combien de membres ce mouvement a-t-il comptés ces dernières décennies, à part Daniel Baril qui en fut très longtemps l'unique porte-parole). (Lysiane Gagnon, dans La Presse du 18 mars 2010.)
Il faut se garder de mélanger l'interrogation directe et l'interrogation indirecte. En style direct, on omettrait je me demande et on ajouterait un point d'interrogation :
... (combien de membres ce mouvement a-t-il comptés ces dernières décennies, à part Daniel Baril qui en fut très longtemps l'unique porte-parole?).
Comme l'interrogation est plutôt longue, il vaut mieux cependant utiliser le style indirect, sans point d'interrogation ni pronom de rappel :
... (je me demande combien de membres ce mouvement a comptés ces dernières décennies, à part Daniel Baril qui en fut très longtemps l'unique porte-parole).
Line Gingras
Québec
« La laïcité pure et dure » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201003/17/01-4261665-la-laicite-pure-et-dure.php
07:35 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 mars 2010
Prêts et capables à soutenir...
- « Aujourd'hui, les Québécois doivent toutefois se poser une question cruciale : comment préserveront-ils cette langue et cette culture tout en attirant assez d'immigrants prêts et capables à soutenir ces mêmes langue et culture? » (John Ibbitson, chroniqueur au Globe and Mail, cité par Antoine Robitaille dans Le Devoir du 13 mars 2010.)
On est prêt à faire quelque chose, mais capable de. Je proposerais :
... tout en attirant assez d'immigrants prêts et aptes à soutenir ces mêmes langue et culture?
... tout en attirant assez d'immigrants prêts à soutenir ces mêmes langue et culture, et capables de le faire?
Line Gingras
Québec
« Le Québec et le niqab – Comme des talibans? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/284870/le-quebec-et-le-niqab-comme-des-talibans
04:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme