12 juillet 2011
Mâter l'insurrection
Mâter et mater; orthographe.
- Six ans plus tard, l'insurrection est loin d'être mâtée.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 9 juillet 2011.)
M. Descôteaux a certainement récité, jadis :
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire loup l'eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille;
Et le mâtin était de taille
À se défendre hardiment.
(La Fontaine, Le loup et le chien.)
Un « grand et gros chien de garde ou de chasse » est un mâtin, d'après le Petit Robert. Mieux vaut toutefois ne pas essayer de le mâter : au sens de dompter, dresser (un être, une collectivité) ou de réprimer, abattre (quelque chose), on emploie le verbe mater, sans accent circonflexe :
Mauvais garnement qu'il faut mater. (Petit Robert.)
Mater une révolte. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Six ans plus tard, l'insurrection est loin d'être matée.
Line Gingras
Québec
« Afghanistan – Ce que cela a changé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/327082/afghanist...
01:41 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias