10 septembre 2011
Il s'est refusé d'arrêter une date
Se refuser de + infinitif; se refuser à + infinitif; se refuser de faire quelque chose; se refuser à faire quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- [...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 8 septembre 2011.)
On refuse de faire quelque chose; cependant, comme le signale Marie-Éva de Villers, « à la forme pronominale et suivi d'un infinitif, le verbe se construit avec la préposition à » :
Elles se sont refusées à signer. (Multidictionnaire.)
[Noter que le participe passé s'accorde avec le sujet, parce que le pronom réfléchi a pour seule fonction d'indiquer la forme pronominale.]
Il se refusait à envisager cette solution. (Petit Robert.)
Du reste, elle se refusait à voyager cette nuit! (Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Ses pieds enflés se refusaient à marcher. (Maupassant, dans le Trésor.)
Ils se sont refusés à nous aider. (Hanse-Blampain.)
Le Trésor mentionne aussi la construction se refuser de + infinitif, sans en donner d'exemple. Hanse et Blampain font observer, à ce propos, que « certains écrivains emploient se refuser de faire quelque chose »; dans l'usage courant, précisent-ils, on utilise plutôt s'interdire de :
Ils s'étaient refusé de penser à autre chose. (Céline, dans le Hanse-Blampain.)
[Le participe passé reste invariable, le pronom réfléchi étant complément indirect.]
Dans la phrase qui nous occupe, où se refuser signifie ne pas consentir, on aurait pu écrire :
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois à arrêter [ou à fixer, pour l'euphonie] une date de retour au jeu.
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
Line Gingras
Québec
« Crosby demande qu'on interdise les coups à la tête » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/330940/crosby-deman...
01:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias