16 février 2012
Ils se sentent étrangers de tout le processus
Étranger de quelque chose; étranger à quelque chose; grammaire française; syntaxe; choix de la préposition.
- Ils se sentent impuissants et étrangers de tout le processus.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 décembre 2011.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, on n'est pas étranger de quelque chose, mais à quelque chose :
Je ne peux vous donner aucun renseignement : je suis totalement étranger à cette affaire. (Lexis.)
Étranger à la politique, à des passions, à des préoccupations, à ce qui se passe. (Trésor de la langue française informatisé.)
Je suis étrangère à toutes ces intrigues. (Vogüé, dans le Trésor.)
Bah! maman, laisse faire à papa [...] dit Césarine en embrassant sa mère et se mettant au piano pour montrer à l'architecte que la fille d'un parfumeur n'était pas étrangère aux beaux-arts. (Balzac, dans le Trésor.)
J'étais trop étrangère à tout sentiment de coquetterie [...] (Sand, dans le Trésor.)
Se sentir étranger à tout, voilà l'excès de la solitude. (Suarès, dans le Petit Robert.)
Il faudrait écrire :
Ils se sentent impuissants et étrangers à tout le processus.
Line Gingras
Québec
« La politique du désabusement » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/337802/la-politi...
02:53 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias