06 novembre 2012
Jurer sur ses grands dieux
Jurer sur ses grands dieux, jurer ses grands dieux.
- [...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure sur ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 1er novembre 2012.)
Je trouve plutôt l'expression jurer ses grands dieux (sans préposition), qui veut dire « affirmer avec force », selon le Petit Robert :
Il jura ses grands dieux qu'il n'était pas au courant. (Lexis.)
[Elle] jura ses grands dieux qu'elle ne savait rien. (Bosco, dans le Petit Robert.)
Sylvain Kohn jura ses grands dieux qu'il n'inviterait plus personne. (Rolland, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
[...] l'aubergiste de Rouen jurait ses grands dieux que le jeune homme, couché tout de suite après son dîner, était seulement sorti de sa chambre le lendemain, vers sept heures. (Zola, dans le Trésor.)
Bernard éprouvait beaucoup de dédain pour ces Azévédo : « Ils jurent leurs grands dieux qu'ils ne sont pas d'origine juive. » (Mauriac dans le Trésor, à l'article « grand ».)
Il fallait écrire :
[...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Un discours d'"ouverture"? » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias