19 février 2012
Elle a accueillies les deux anciennes patientes
- « L'une d'entre elles ne pensait jamais pouvoir avoir un enfant, se remémore l'éducatrice spécialisée Caroline Rivest, de l'organisme Leucan, qui a accueillies les deux anciennes patientes. C'était très touchant [...] »
(Sara Champagne, dans La Presse du 15 février 2012.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe. L'éducatrice spécialisée a accueilli qui? Les deux anciennes patientes. Le complément d'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé doit rester invariable :
« L'une d'entre elles ne pensait jamais pouvoir avoir un enfant, se remémore l'éducatrice spécialisée Caroline Rivest, de l'organisme Leucan, qui a accueilli les deux anciennes patientes. C'était très touchant [...] »
Line Gingras
Québec
« Journée du cancer pédiatrique : l'espoir à offrir en partage » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 février 2012
Une allocution de 799 000 $
Allocution et allocation; paronymes.
- Le DGEQ mentionne, dans un communiqué, que la CAQ aura droit à l'allocution annuelle de 799 000 $ — 780 000 $ l'an dernier — versée à l'ADQ.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 14 février 2012.)
On prononce une allocution, mais on verse une allocation :
Le DGEQ mentionne, dans un communiqué, que la CAQ aura droit à l'allocation annuelle de 799 000 $ — 780 000 $ l'an dernier — versée à l'ADQ.
Line Gingras
Québec
« Au président de l'Assemblée de trancher » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/342668/au-presid...
05:12 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 février 2012
Identifier que
- [...] une plaque identifiant que la « très honorable » est désormais « envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti ».
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 7 janvier 2012.)
Aucun des onze ouvrages que j'ai consultés (dictionnaires généraux et ouvrages de difficultés) ne mentionne la construction identifier que, c'est-à-dire identifier suivi d'une proposition complément d'objet direct introduite par la conjonction que.
Je proposerais :
[...] une plaque indiquant que la « très honorable » est désormais « envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti ».
[...] une plaque signalant que la « très honorable » est désormais « envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti ».
Line Gingras
Québec
« En croisade pour Haïti » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
03:56 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 février 2012
Ils se sentent étrangers de tout le processus
Étranger de quelque chose; étranger à quelque chose; grammaire française; syntaxe; choix de la préposition.
- Ils se sentent impuissants et étrangers de tout le processus.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 décembre 2011.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, on n'est pas étranger de quelque chose, mais à quelque chose :
Je ne peux vous donner aucun renseignement : je suis totalement étranger à cette affaire. (Lexis.)
Étranger à la politique, à des passions, à des préoccupations, à ce qui se passe. (Trésor de la langue française informatisé.)
Je suis étrangère à toutes ces intrigues. (Vogüé, dans le Trésor.)
Bah! maman, laisse faire à papa [...] dit Césarine en embrassant sa mère et se mettant au piano pour montrer à l'architecte que la fille d'un parfumeur n'était pas étrangère aux beaux-arts. (Balzac, dans le Trésor.)
J'étais trop étrangère à tout sentiment de coquetterie [...] (Sand, dans le Trésor.)
Se sentir étranger à tout, voilà l'excès de la solitude. (Suarès, dans le Petit Robert.)
Il faudrait écrire :
Ils se sentent impuissants et étrangers à tout le processus.
Line Gingras
Québec
« La politique du désabusement » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/337802/la-politi...
02:53 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 février 2012
Elle est entrée en vigueur effective à minuit
Entrée en vigueur effective; entrer en vigueur effective; anglicisme.
- Hier, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), après avoir reçu les documents nécessaires, a entériné la fusion de l'ADQ et de la CAQ qui est entrée en vigueur effective à minuit.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 14 février 2012.)
Je ne vois pas quelle nuance peut apporter ici l'adjectif effective, qui me semble trahir l'influence de l'anglais : songeons que to become effective se traduit par entrer en vigueur, et effective date, par date d'entrée en vigueur.
Il suffisait d'écrire :
Hier, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), après avoir reçu les documents nécessaires, a entériné la fusion de l'ADQ et de la CAQ, qui est entrée en vigueur effective à minuit.
Line Gingras
Québec
« Au président de l'Assemblée de trancher » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/342668/au-presid...
08:57 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 février 2012
Questions et réponses
- Le mécontentement des enseignants n'est pas totalement frivole. Il s'explique essentiellement par l'absence de réponses à des questions essentielles, restées sans réponse douze mois après l'annonce-surprise.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 13 février 2012.)
Je suggérerais :
Le mécontentement des enseignants n'est pas totalement frivole. Il s'explique avant tout par l'absence de réponses à des questions essentielles, restées sans réponse douze mois après l'annonce-surprise.
Line Gingras
Québec
« Anglais intensif au primaire – Le tout ou rien » : http://www.ledevoir.com/societe/education/342540/anglais-...
02:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 février 2012
Laisser libre court
Laisser libre court, laisser libre cours; orthographe.
- Cette mise au rancart importante [...] est d'ailleurs qualifiée « d'aveuglement volontaire » sur la réalité canadienne par les défenseurs de la science qui entrevoient déjà, pour l'avenir, l'incapacité du gouvernement à prendre des décisions sur des « faits avérés », laissant ainsi libre court aux dérives idéologiques [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 10 février 2012.)
[...] qualifiée « d'aveuglement volontaire »
L'expression dont on s'est servi pour qualifier la mise au rancart en question, ce n'est pas « d'aveuglement volontaire », mais « aveuglement volontaire » :
Cette mise au rancart importante [...] est d'ailleurs qualifiée d'« aveuglement volontaire » [...]
* * * * *
Laisser libre court
L'expression s'écrit laisser libre cours :
Rendre libre de ses actes, laisser libre cours au développement d'un phénomène intellectuel ou moral. (Trésor de la langue française informatisé, à l'article « bride ».)
[...] l'incapacité du gouvernement à prendre des décisions sur des « faits avérés », laissant ainsi libre cours aux dérives idéologiques [...]
Line Gingras
Québec
« Abandon d'enquêtes par Statistique Canada – Ottawa accusé "d'aveuglement volontaire" » [sic] : http://www.ledevoir.com/politique/canada/342301/abandon-d...
08:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias