03 juin 2013
Se réjouir d'une chose ni d'une autre
- Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député ni de voir ces derniers associés directement à la fraude en question.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 25 mai 2013.)
Deux observations :
- Les conservateurs ont deux raisons de se réjouir : ils ne perdent aucun des députés visés par les plaintes de huit citoyens, et aucun de ces députés n'est associé directement à la fraude en question. Comme le verbe se réjouir est employé à l'affirmative, les deux motifs ne doivent pas être coordonnés par ni, mais plutôt par et.
- La chroniqueuse a utilisé ces derniers pour renvoyer à ce qui était un pluriel dans son esprit (les députés visés), mais un singulier dans sa phrase (aucun député).
Je suggérerais d'écrire, par exemple :
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de ne voir aucun de ces derniers associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de conserver tous leurs députés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
- Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eue.
Comme je l'ai déjà signalé, le participe passé d'un verbe impersonnel est toujours invariable :
Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eu.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Mettre cartes sur table » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/379049/mettre-cartes-sur-table
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias