14 juillet 2014
Porter main-forte
Porter main-forte, prêter main-forte; usage; paronymes.
- Elle croisait les doigts afin que les activités de commémoration contribuent à apaiser sa tristesse — et celles des autres survivants de la catastrophe ferroviaire.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 7 juillet 2014.)
On ne dirait pas que les activités de commémoration contribuent à apaiser les tristesses des survivants, mais plutôt la tristesse des survivants. Le pronom démonstratif doit donc être au singulier :
Elle croisait les doigts afin que les activités de commémoration contribuent à apaiser sa tristesse — et celle des autres survivants de la catastrophe ferroviaire.
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La communauté de Lac-Mégantic s’est affairée tout au long du week-end à « redonner la vie » à l’air, la terre, l’eau et le ciel étoilé salis par le pétrole brut [...]
La préposition à se répète normalement devant chacun des compléments :
La communauté de Lac-Mégantic s’est affairée tout au long du week-end à « redonner la vie » à l’air, à la terre, à l’eau et au ciel étoilé salis par le pétrole brut [...]
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« Il pêchait tout le temps », fait remarquer la mère du petit Nicolas, Geneviève Boulanger, pendant que son petit garçon nu-pieds porte main-forte aux responsables de l’« opération ensemencement ».
D'après le résultat de mes recherches (j'ai consulté le Multidictionnaire, le Petit Robert, Usito, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé), on ne dit pas porter main-forte, mais prêter main-forte :
Les voisins nous ont prêté main-forte pour rebâtir la grange incendiée. (Multidictionnaire, à l'article « main-forte ».)
Louise prêtait main-forte à la ménagère devant ses fourneaux, Albert allait aux champs avec les paysans. (Edmonde Charles-Roux dans le Grand Robert, à l'article « fauchaison ».)
[...] d'un coup de sifflet il réquisitionne les voitures et chacun lui prête main-forte. (Paul Morand dans le Grand Robert, à l'article « lyncher ».)
Le clergé et la noblesse se résignaient déjà à prêter main-forte aux vainqueurs pour écraser l'ennemie commune, la République. (Zola dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « noblesse ».)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Se souvenir pour mieux regarder devant » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/41280...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias