04 juin 2015
Fort de cette caution, plusieurs...
- Inutile de dire que les représentants des syndicats et des organismes communautaires présents au sommet avaient accueilli son intervention avec jubilation [...] Fort de cette caution, plusieurs, dont Françoise David, alors présidente de la Fédération des femmes du Québec, avaient claqué la porte.
(Michel David, dans Le Devoir du 4 juin 2015.)
Être fort de quelque chose, c'est « puiser sa force, sa confiance, son assurance dans » quelque chose (Petit Robert). Fort n'est pas adverbe ici, mais adjectif et variable :
Eux, forts de ce qu'un fermier se remplace malaisément, réclamèrent d'abord une diminution du loyer. (Gide.)
Forte de ses ordonnances du médecin et de l'obéissance de ses gens [...] la comtesse s'enhardit à la résistance [...] (Balzac dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « enhardir ».)
Quand l'Allemagne, forte de ses millions de syndiqués et de membres du Parti social-démocrate, bascule dans le nazisme en 1933 [...] (Reynaud dans le Trésor, à l'article « nazisme ».)
L'une des deux prétendait, forte de ce que lui avait dit sa mère, qu'elle avait pris naissance dans une bouteille d'eau de Cologne, la seconde était sortie d'un bouton de rose [...] (Gide dans le Trésor, à l'article « prendre ».)
Il fallait écrire :
Inutile de dire que les représentants des syndicats et des organismes communautaires présents au sommet avaient accueilli son intervention avec jubilation [...] Forts de cette caution, plusieurs, dont Françoise David, alors présidente de la Fédération des femmes du Québec, avaient claqué la porte.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Le social-démocrate » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/441853/le-social...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias