31 décembre 2015
Il les avait qualifié de « nécessaires »
- Le ministre n’en est pas à sa première bourde. Le Journal de Québec s’amusait même à recenser ses « quatre pires » mercredi, dont les forages de TransCanada, qu’il avait qualifié de « nécessaires » pendant des mois avant de reculer.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 8 octobre 2015.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il avait qualifié quoi? les forages :
[...] dont les forages de TransCanada, qu’il avait qualifiés de « nécessaires » pendant des mois avant de reculer.
Line Gingras
Québec
« Contamination multiple » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/452017/deverse...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 décembre 2015
Il parcoure une édition
Il parcoure, il parcourt; conjugaison du verbe parcourir; grammaire française; orthographe.
- Sur cette photo non datée, Adolf Hitler parcoure* une édition parchemin de « Mein Kampf », bible de l’antisémitisme et du nazisme.
(Légende de la photo accompagnant un article de Christian Rioux, dans Le Devoir du 29 décembre 2015.)
Au présent du subjonctif, on écrit que je parcoure, que tu parcoures, qu'il parcoure; au présent de l'indicatif, toutefois, on écrit je parcours, tu parcours, il parcourt :
Sur cette photo non datée, Adolf Hitler parcourt une édition parchemin de Mein Kampf, bible de l’antisémitisme et du nazisme.
Line Gingras
Québec
* Le 5 janvier 2016 à 15 h 40, je vois que la faute a été corrigée.
« Faut-il rééditer "Mein Kampf"? » : http://www.ledevoir.com/international/europe/458966/faut-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 décembre 2015
Le successeur aux conservateurs
Successeur à, successeur de.
- Présenté comme le successeur probable aux conservateurs dans les sondages d’avant-campagne, le NPD de Thomas Mulcair [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 28 décembre 2015.)
On succède à quelqu'un, mais on est le successeur de quelqu'un :
Madame X est le successeur du ministre Y. (Hanse et Blampain.)
Elle est le successeur de son père. (Multidictionnaire.)
[Il passait] pour un grand naturaliste, pour le successeur de Buffon. (Balzac, dans le Petit Robert.)
[...] je ne vois alors dans vos amants que les successeurs d'Alexandre [...] (Laclos, dans le Grand Robert.)
L'Internationale ouvrière socialiste fondée à Hambourg en 1923 (qui se considérait elle-même comme l'organisme successeur de la IIe Internationale instituée à Paris en 1889). (Meynaud, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le NPD n'a pas été présenté aux conservateurs comme le successeur probable d'on ne sait qui; il a été présenté dans les sondages comme le successeur probable des conservateurs. Il fallait écrire :
Présenté comme le successeur probable des conservateurs dans les sondages d’avant-campagne, le NPD de Thomas Mulcair [...]
Line Gingras
Québec
« Le temps qu’il a fait en 2015 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/458...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 décembre 2015
Un cinquième
- Un cinquième de ceux qui ne votent pas affirme qu’il ne sait pas où voter. Leurs noms sont absents de la liste électorale.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 20 octobre 2015.)
Le cinquième en question forme un groupe, mais ce groupe est composé d'individus, dont les noms sont absents – au pluriel – de la liste électorale; il me semblerait donc logique de s'en tenir au pluriel :
Un cinquième de ceux qui ne votent pas affirment qu’ils ne savent pas où voter. Leurs noms sont absents de la liste électorale.
Line Gingras
Québec
« Coup de poing » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/453022/coup-de-p...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:09 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 décembre 2015
Une question de principe
- En cela, ils tranchent avec les autres nord-américains chez qui l’idée de tolérance a hissé la liberté religieuse au rang de principe pour ainsi dire sacrée.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 18 décembre 2015.)
- Nord-Américain, employé comme nom, prend deux majuscules.
- La liberté religieuse est vue comme un principe sacré.
Il fallait écrire :
En cela, ils tranchent avec les autres Nord-Américains, chez qui l’idée de tolérance a hissé la liberté religieuse au rang de principe pour ainsi dire sacré.
Line Gingras
Québec
« Injuste Justin » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/458311/parallele...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 décembre 2015
Liberté de penser et d'expression
- La liberté de penser et d’expression qui caractérise ce journal est inimaginable [...]
(Guylaine Massoutre, dans Le Devoir du 19 décembre 2015.)
En théorie, les deux compléments de liberté pourraient être des verbes :
La liberté de penser et d’exprimer qui caractérise ce journal est inimaginable [...]
Je m'attendrais davantage à lire, cependant :
La liberté de pensée et d’expression qui caractérise ce journal est inimaginable [...]
Line Gingras
Québec
« Le métier fragile des journalistes » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/458287/litterature...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 décembre 2015
Doubler la mise
- Il [...] a mis en branle le processus de mise sur pied d’une enquête sur les femmes autochtones assassinées et disparues.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 19 décembre 2015.)
Je suggérerais :
Il [...] a lancé le processus de mise sur pied d’une enquête sur les femmes autochtones assassinées et disparues.
Line Gingras
Québec
« Sur les chapeaux de roue » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/458409/sur-les-c...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 décembre 2015
Blu-ray et autres figurines
- [...] sans compter les revenus issus de la vente et de la location de vidéocassettes, DVD, Blu-ray et autres figurines.
(François Lévesque, dans Le Devoir du 12 décembre 2015.)
Les disques Blu-ray ne sont pas des figurines :
[...] sans compter les revenus issus de la vente et de la location de vidéocassettes, DVD, Blu-ray et autres figurines.
Par ailleurs, comme je doute que l'on fasse vraiment la location de figurines, je conseillerais peut-être d'écrire :
[...] sans compter les revenus provenant des vidéocassettes, DVD, Blu-ray et figurines.
Line Gingras
Québec
« "Star Wars" : du film au phénomène » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/457777/cinema-star...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 décembre 2015
Victimes
- Il est temps d’honorer les 3201 victimes, dont le tiers ont été enterrés dans des endroits inconnus sans même avoir été identifiés, estime la Commission.
(Marco Fortier, avec Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 16 décembre 2015.)
Ne perdons pas de vue que victime est un nom féminin :
Il est temps d’honorer les 3201 victimes, dont le tiers ont été enterrées dans des endroits inconnus sans même avoir été identifiées, estime la Commission.
Line Gingras
Québec
« Promesse d'une ère nouvelle » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/458043/une-nouve...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 décembre 2015
Avec le président de la première ministre
- Le premier ministre [...] reçu à l’Élysée par le président François Hollande, accueillant dans les bureaux de la Francophonie Al Gore qui l’a encensé, signant une entente avec le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, donnant un point de presse avec le président du gouvernement basque, Inigo Urkullu, et de la première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 12 décembre 2015.)
Non, le président du gouvernement basque n'est pas en outre celui de la première ministre d'Écosse : on voulait dire, simplement, que le premier ministre du Québec a donné un point de presse avec ces deux dirigeants. Il fallait surveiller l'emploi des prépositions :
[...] donnant un point de presse avec le président du gouvernement basque, Inigo Urkullu, et de la première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon.
Line Gingras
Québec
« Au Québec d’exister grâce à l’environnement » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/457798/diplomati...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 décembre 2015
Les attentats du 13...
- La remontée soudaine dans les sondages de François Hollande depuis les attentats du 13 décembre aura donc servi les socialistes, qui sauvent largement leur mise.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 14 décembre 2015.)
Il s'agit évidemment des attentats du 13 novembre*.
Line Gingras
Québec
* Le 15 décembre à 15 h 15, je vois que la correction a été apportée.
« Échec au Front national » : http://www.ledevoir.com/international/europe/457905/regio...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:21 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
13 décembre 2015
On s'amuse avec l'orthographe : récolte du 8 décembre*
Je vous invite à la pêche aux fautes d'orthographe
On chantait les louanges du soit disant champion de l'environnement. Hors rien, dans les discours de circonstances du chef de l'opposition officiel [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissaient croire qu'il envisageait, sérieusemen ou non, de crée une école d'écologie. Il dis aujourd'hui le contraire? À huit clos, il reconnaît que ce serait tout un défit de donner un cour de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisament de tout ceux qui, assomés par les coupures de journaux, on voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'arctique, surtout celles qui se sont réchauffés depuis qu'on veut liquéfié le gaz naturel. On devraient régler cette question, plus brûlante que d'autre, et féliciter les enseignants qui l'ont intégré à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assuré dans les bars laitiers de la galaxie. Et quel autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraissisant.
Les avez-vous toutes relevées?
On chantait les louanges du soit disant champion de l'environnement. Hors rien, dans les discours de circonstances du chef de l'opposition officiel [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissaient croire qu'il envisageait, sérieusemen ou non, de crée une école d'écologie. Il dis aujourd'hui le contraire? À huit clos, il reconnaît que ce serait tout un défit de donner un cour de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisament de tout ceux qui, assomés par les coupures de journaux, on voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'arctique, surtout celles qui se sont réchauffés depuis qu'on veut liquéfié le gaz naturel. On devraient régler cette question, plus brûlante que d'autre, et féliciter les enseignants qui l'ont intégré à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assuré dans les bars laitiers de la galaxie. Et quel autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraissisant.
Corrigé
On chantait les louanges du soi-disant champion de l'environnement. Or rien, dans les discours de circonstance du chef de l'opposition officielle [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissait croire qu'il envisageait, sérieusement ou non, de créer une école d'écologie. Il dit aujourd'hui le contraire? À huis clos, il reconnaît que ce serait tout un défi de donner un cours de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisamment de tous ceux qui, assommés par les coupures de journaux, ont voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'Arctique, surtout celles qui se sont réchauffées depuis qu'on veut liquéfier le gaz naturel. On devrait régler cette question, plus brûlante que d'autres, et féliciter les enseignants qui l'ont intégrée à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assurée dans les bars laitiers de la galaxie. Et quelle autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraîchissant.
Line Gingras
Québec
* Les fautes ont été recueillies dans les commentaires faisant suite à des articles de journalistes, et insérées dans un texte absurde de mon cru.
19:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, médias
11 décembre 2015
Telle quelle
- Si le projet de loi 86 devenait loi telle quelle, nous devrions revoir l’axiome démocratique [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 10 décembre 2015.)
Ce n'est pas la loi qui serait telle quelle, mais le projet de loi qui resterait tel quel (c'est-à-dire qui conserverait le même contenu) en devenant loi :
Si le projet de loi 86 devenait loi tel quel, nous devrions revoir l’axiome démocratique [...]
Line Gingras
Québec
« Chambardement utile? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/457530/gouvernan...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 décembre 2015
À tout cran
À tout cran, à tout crin, à tous crins; paronymes.
- Édith Cloutier n’a rien d’une militante tapageuse, gueularde et revendicatrice à tout cran.
(Camil Bouchard dans son blogue, le 24 octobre 2015; texte mis à jour à 10 h 37. Merci à Sylvain Auclair pour le signalement.)
On ne trouve pas à tout cran dans les dictionnaires (j'ai consulté le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé), mais à tout crin et à tous crins. Au sens propre, l'expression se dit d'un cheval « à qui on a laissé tous ses crins » (Grand Robert, Trésor); au figuré, elle a pour synonymes « complet », « ardent », « énergique », « à toute épreuve » (Grand Robert) :
Révolutionnaire à tous crins ou à tout crin. (Petit Robert.)
Un brave à tous crins. (Grand Robert.)
Oh! Mendès, le voilà romantique à tous crins. Ça l'a pris comme un retour en enfance. (J. Renard, dans le Grand Robert.)
Il faudrait écrire :
Édith Cloutier n’a rien d’une militante tapageuse, gueularde et revendicatrice à tous crins [ou à tout crin].
Line Gingras
Québec
« Val-d'Or et nos bombes culturelles au napalm » : http://www.journaldemontreal.com/2015/10/24/val-dor-et-no...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:25 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, médias
08 décembre 2015
Quel ministre n'a jamais osé...?
Jamais et la négation ne; grammaire française.
- À vrai dire, quel ministre, d’où qu’il provienne, n’a jamais osé mettre de l’ordre dans son milieu d’expertise? D’aucuns excellent plutôt à tolérer le désordre, voire à le laisser semer par les comptables du Trésor.
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 7 décembre 2015.)
Le chroniqueur semble d'abord nous apprendre que tous les ministres ont osé mettre de l'ordre dans leur milieu d'expertise; ce n'est cependant pas l'idée qui est rendue par le contexte.
On écrirait très bien, en effet :
Quel enfant de dix ans n'a jamais vu un ballon?
(Un enfant de dix ans qui n'a jamais vu un ballon, cela n'existe pas. On suppose que tous les enfants de dix ans ont déjà vu un ballon.)
Mais :
Quel fonctionnaire a jamais osé dire à la ministre qu'elle ne connaît pas ses dossiers?
(Quel fonctionnaire a osé faire cela, en un temps quelconque? Aucun fonctionnaire n'a osé le faire.)
De même, pour laisser entendre que, d'après ce que l'on a observé jusqu'à présent de façon générale, un médecin devenu ministre de la Santé n'osera pas mettre de l'ordre dans le milieu de la médecine, il faudrait écrire, sans la négation ne :
À vrai dire, quel ministre, d’où qu’il provienne, a jamais osé* mettre de l’ordre dans son milieu d’expertise? D’aucuns excellent plutôt à tolérer le désordre, voire à le laisser semer par les comptables du Trésor.
Line Gingras
Québec
* Le 13 décembre à 19 h 5, je vois que la correction a été apportée.
« Faut-il passer le bistouri dans la rémunération des médecins? » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/45725...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:30 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 décembre 2015
Il y nomme seul les membres
- Le Sénat est, théoriquement, une caractéristique essentielle du fédéralisme canadien. Mais dans la pratique, il n’a à peu près rien de fédéral. Le roi élu qu’est le premier ministre canadien y nomme seul les membres.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 4 décembre 2015.)
Le premier ministre nomme seul les membres du Sénat. Il me semble donc qu'il faudrait écrire :
Le Sénat est, théoriquement, une caractéristique essentielle du fédéralisme canadien. Mais dans la pratique, il n’a à peu près rien de fédéral. Le roi élu qu’est le premier ministre du Canada en nomme seul les membres.
Line Gingras
Québec
« Bricolage non fédéral » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/457054/quebec-et...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:09 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 décembre 2015
Entre une chose à une autre*
- Le choc sera brutal selon Mme Vinette entre un « environnement chaleureux et protégé, dans une petite rue de quartier », à une « grande polyvalente sur un boulevard ».
(Sarah R. Champagne, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
On ne dit pas entre une chose à une autre, mais entre une chose et une autre :
Le choc sera brutal, selon Mme Vinette, entre un « environnement chaleureux et protégé, dans une petite rue de quartier », et une « grande polyvalente sur un boulevard ».
- L’établissement n’a pas par ailleurs pas bonne presse, en raison de son taux de décrochage qui s’élève à plus de 50 %, selon les données de la CSDM.
L’établissement n’a pas par ailleurs pas bonne presse, en raison de son taux de décrochage qui s’élève à plus de 50 %, selon les données de la CSDM.
- M. George, insiste sur les « avantages pédagogiques » d’un tel regroupement.
Rien ne justifie la virgule entre le sujet et le verbe : M. George insiste...
- « Les trois options semblent simples à définir théoriquement, mais dans chacune d’elle il y a des dérangements pour ces enfants-ci ou pour d’autres », a-t-il nuancé.
Il faut écrire chacune d'elles, puisqu'il s'agit de trois possibilités.
Line Gingras
Québec
* Le 6 décembre à 20 h 55, je vois que les quatre fautes signalées ont été corrigées.
« Des écoliers sourds dans la cour des grands » : http://www.ledevoir.com/societe/education/456700/eviter-l...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:17 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2015
Question de vie et de mort
Question de vie et de mort, question de vie ou de mort; usage.
- Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie et de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on parle d'une question de vie ou de mort :
C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. (Saint-Exupéry dans le Grand Robert, à l'article « question ».)
Il fallait, coûte que coûte, réprimer impitoyablement l'insurrection des troupes avant qu'elle ne gagne toute l'armée! Question de vie ou de mort pour le pays [...] (Martin du Gard dans le Grand Robert, à l'article « réprimer ».)
Voici la liste des cheminots visés, il faut qu'ils filent immédiatement, sans prendre le temps de ramasser leurs affaires, d'embrasser leur femme, ça peut être une question de minutes, et ça peut être une question de vie ou de mort... (Triolet dans le Trésor, à l'article « vie ».)
Il fallait écrire :
Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie ou de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
Line Gingras
Québec
« L'Âge des humains » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/456...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Surplus plus plantureux
- Ce sont justement les surprises de fin d’année, ces fameux déficits ou surplus plus plantureux que prévu, qui ont poussé l’opposition à exiger, sous les règnes de Jean Chrétien et de Paul Martin, la création d’un bureau du directeur parlementaire du budget.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
Plu-plu-plan... Je doute que l'allitération soit voulue :
Ce sont justement les surprises de fin d’année, ces fameux déficits ou surplus supérieurs aux prévisions, qui ont poussé l’opposition à exiger, sous les règnes de Jean Chrétien et de Paul Martin, la création d’un bureau du directeur parlementaire du budget.
Line Gingras
Québec
« Jeux de chiffres » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/456811/jeux-de-c...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2015
Fléaux
- Tous les graphiques sur le CO2, les niveaux de la mer, la température ambiante et les désastres naturels le montrent : il y a une montée vertigineuse de chacun de ces fléaux depuis 10-15 ans.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
La température ambiante et les niveaux de la mer, en eux-mêmes, ne sont pas des fléaux, des calamités qui s'abattent sur une population (d'après la définition du Petit Robert). Je proposerais peut-être, par exemple :
Tous les graphiques sur le CO2, les niveaux de la mer, la température ambiante et les désastres naturels le montrent : chacun de ces éléments connaît une montée vertigineuse depuis 10 à 15 ans.
Comme le montrent tous les graphiques les concernant, on assiste à une montée vertigineuse du CO2, du niveau des mers, de la température ambiante et des désastres naturels depuis 10 à 15 ans.
Line Gingras
Québec
« L'Âge des humains » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/456...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:53 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Tout ce qui entoure... est entouré
- Comment savoir si nous en avons eu pour notre argent lorsque, en plus, tout ce qui entoure la rémunération des médecins en général, et des médecins spécialistes en particulier, est entouré d’un secret habituellement réservé à une aristocratie?
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
Je proposerais :
Comment savoir si nous en avons eu pour notre argent lorsque, en plus, tout ce qui a trait à [ou tout ce qui concerne] la rémunération des médecins en général, et des médecins spécialistes en particulier, est entouré d’un secret habituellement réservé à une aristocratie?
Line Gingras
Québec
« Aristocratie médicale » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456666/remunerat...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:11 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias