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04 novembre 2016

Ils s'obsèdent à comprendre

S'obséder à faire quelque chose; s'obséder à suivi d'un infinitif; s'obséder, verbe pronominal; grammaire française; syntaxe.

  • Les bons terminologues, qu’ils soient professeurs ou fonctionnaires, s’obsèdent tous à comprendre l’insaisissable usage.
    (Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 3 novembre 2016.)

C'est la première fois, je crois bien, que je vois le verbe obséder à la forme pronominale. D'ailleurs cette construction ne se trouve pas dans les dictionnaires que j'ai sous la main. Une chose ou une personne obsède quelqu'un, on est obsédé par ou de quelque chose :

La peur d'une agression l'obsède. (Multidictionnaire.)

Il était si obsédé par le froid qu'il parlait de voler les lampions de l'église. (Blais, dans le Lexis.)

L'idée fixe qui l'obsède depuis plusieurs jours. (Petit Robert.)

Sa mémoire est obsédée par ce souvenir, de ce souvenir. (Grand Robert.)

Il était obsédé par le désir de commencer enfin son travail [...] (R. Rolland, dans le Grand Robert.)

Dès son enfance il [Byron] est obsédé par son pied bot, que ses parents lui reprochent constamment. (Mounier, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Peut-être le chroniqueur a-t-il confondu obséder et obstiner; on peut en effet s'obstiner, s'acharner ou s'attacher à faire quelque chose. Dans le cas qui nous occupe, toutefois, je proposerais plutôt :

Les bons terminologues, qu’ils soient professeurs ou fonctionnaires, ont tous l'obsession de comprendre l’insaisissable usage.

Line Gingras
Québec

« Les anglicismes » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/483...

Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

01 novembre 2016

Un prix Nobel à Borduas?

  • [...] dont les cris et hurlements, rétrospectivement, ne font que renforcer la valeur d’un Nobel de littérature attribué en 1997 à un dramaturge — oh, scandale, a-t-on dit à l’époque! —, Dario Fo, pour le nommer, ou à des gouaches d’un Borduas exposées en 1942 dans le Foyer de l’Ermitage à Montréal [...]
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 31 octobre 2016.)

Je ne pense pas qu'un Nobel de littérature ait été attribué à des gouaches de Borduas. Le chroniqueur voulait parler plutôt de la valeur de ces œuvres et de l'intérêt que présentait leur exposition :

[...] dont les cris et hurlements, rétrospectivement, ne font que renforcer la valeur d’un Nobel de littérature attribué en 1997 à un dramaturge — oh, scandale, a-t-on dit à l’époque! —, Dario Fo, pour le nommer, ou celle* des gouaches d’un Borduas exposées en 1942 dans le Foyer de l’Ermitage à Montréal [...]

Line Gingras
Québec

* Le 1er novembre à 17 h, je vois que la correction a été apportée.

« Éloge de l'audace » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/483...

Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 octobre 2016

Il a paradé des accusatrices

Parader quelqu'un; parader, transitif ou intransitif; parader et le complément d'objet direct; anglicisme; calque de l'anglais; calque de construction; grammaire française; syntaxe.

  • « [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, paradant quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. » (Texte original : « [...] he decided to retaliate against Bill Clinton, parading four past accusers for a Facebook news conference. »)
    (Jennifer Rubin, du Washington Post, citée par François Lévesque dans Le Devoir du 11 octobre 2016.)

Le verbe parader est intransitif; au contraire de son équivalent anglais, il n'admet donc pas de complément d'objet direct. Une personne ou un groupe parade :

Les militaires paradent en uniforme. (Multidictionnaire.)

Des viveurs, des gens connus viennent là, parader devant les belles filles. (Vallès, dans le Lexis.)

[Les occasions] de parader au milieu de gens fort titrés et de jolies femmes lui procuraient les plus vives jouissances. (Romains, dans le Petit Robert.)

Le Petit Chose en profite pour aller parader au soleil sur l'esplanade et se montrer à ses compatriotes. (A. Daudet, dans le Grand Robert.)

Je paradais, fière de mes onze ans, de ma chevelure de petite Ève et de ma robe rose. (Colette, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

« [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, faisant parader quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. »

Les quatre accusatrices sont le sujet implicite du verbe parader.

Line Gingras
Québec

« Lendemain de veille républicain » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/481920/r...

Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.