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03 mars 2010

Route de gravel

Gravel, gravelle, gravier; chemin de gravel, chemin de gravelle, chemin de gravier; route de gravel, route de gravelle, route de gravier; archaïsme; régionalisme; anglicisme.

  • Le corps de la jeune femme de 27 ans a été trouvé lundi en bordure d'une route de gravier [...] (Catherine Handfield, dans La Presse du 11 février 2010; dans une version antérieure de son article, intitulée « Prélèvements judiciaires au bungalow de Russell Williams », la journaliste avait employé l'expression route de gravel.)

Le Petit Robert signale que gravelle, qui tire son origine de l'anglais gravel, emprunté à l'ancien français, est un régionalisme critiqué au sens de gravier : route de gravelle, en gravelle.

D'après le Multidictionnaire et le Colpron, gravelle est un anglicisme, à remplacer par gravier.

Gérard Dagenais, pour sa part, tient gravelle pour un archaïsme : « Du XIIe au XVIe siècle, le gravier s'appelait aussi gravelle et c'est utiliser un mot vieilli que de dire, par exemple, un chargement de gravelle au lieu d'un chargement de gravier. »

Enfin, je vous invite à consulter l'intéressant article du Grand dictionnaire terminologique (« route de gravier »), dont voici un extrait : « Au Québec, ce mot [gravelle], largement attesté depuis le début de la colonisation française, est encore utilisé dans la langue courante pour désigner du gravier et, parfois, un mélange de terre et de cailloux. »

Line Gingras
Québec

« Russell Williams : le bungalow de Tweed passé au peigne fin » : http://www.cyberpresse.org/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201002/11/01-948656-russell-williams-le-bungalow-de-tweed-passe-au-peigne-fin.php

18 octobre 2006

Accommoder les besoins

Accommoder les besoins; calque de l'anglais; archaïsme.

«... ceux qui, tel le candidat à la direction du PLC, Michael Ignatieff, "désirent un changement véritable au sein de la fédération canadienne [pour] accommoder les besoins particuliers du Québec".» (Antoine Robitaille citant Philippe Paquette, président du groupe Uni.ca.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, accommoder s'emploie comme verbe transitif, dans la langue moderne, au sens de «préparer (des aliments) pour la consommation» (Petit Robert) :

Accommoder une salade. (Lexis.)

Le Trésor de la langue française informatisé donne pour vieillie son utilisation au sens de «traiter quelqu'un avantageusement» :

... si vous avez quelque chose de prêt, je crois que mon éditeur serait coulant et vous accommoderait. (Hugo.)

Des ouvrages canadiens - le Multidictionnaire, le Dagenais et le Colpron - signalent toutefois comme anglicisme un emploi pour le moins très voisin, au sens de «rendre service», «aider», «satisfaire»; plutôt que Je voudrais bien vous accommoder, on recommande de dire : Je voudrais bien vous rendre service ou vous être utile ou vous être agréable.

Il est certain qu'en anglais, to accommodate someone, to accommodate their needs sont des tours très vivants, que l'on évite de traduire de façon littérale. Dans la phrase à l'étude, il aurait fallu écrire :

... [pour] répondre aux besoins particuliers du Québec.

Line Gingras
Québec

«Des fédéralistes prédisent qu'ils vont perdre le prochain référendum» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119251.html
«Le Canada anglais refuse de comprendre» : http://www.uni.ca/editorials/englishcanada_f.php