21 février 2007
Songer + infinitif
« En effet, voilà que cet homme de plus de 80 ans, songeant prolonger dans le temps ses basses œuvres... » (Serge Truffaut.)
D'après le Lexis, l'infinitif complément du verbe songer, dans la langue classique, pouvait être introduit par de :
Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle... (Molière.)
Dans la langue moderne, suivant les résultats de mes recherches, il n'est jamais introduit par de ni construit directement, mais toujours précédé de la préposition à :
Il faut songer à partir. (Petit Robert.)
Les élèves songent à acheter un hamster pour la classe. (Multidictionnaire.)
Songez à dire cela. (Hanse-Blampain.)
Pas une seconde, je n'ai songé à vous retirer mon estime. (Troyat, dans le Lexis.)
J'ai songé à consacrer cette fortune à poursuivre l'assèchement des marécages. (Audiberti, dans le Lexis.)
Nul ne songe plus aujourd'hui à reprocher à Manet d'avoir peint des Manet. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait donc écrire :
... cet homme de plus de 80 ans, songeant à prolonger...
Line Gingras
Québec
« Pays à la dérive » : http://www.ledevoir.com/2007/02/21/131926.html?fe=331&...
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
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