23 janvier 2011
Sa mère, flamande, parlait flamant
- L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assure le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamant avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)
À moins d'être un drôle d'oiseau, la mère de l'humoriste Bruno Coppens devait plutôt parler flamand :
L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assurent le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamand avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »
Line Gingras
Québec
« Bruno Coppens – Les mots pour le rire » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/315140/bruno-coppens-les-mots-pour-le-rire
06:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 janvier 2011
Un répit que seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique
Que et dont; grammaire française; syntaxe du français.
- Et à bien y réfléchir, l'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit que seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique pour lui...
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)
Le pronom que remplace répit dans la proposition relative qu'il introduit; il ne peut avoir ici d'autre fonction que celle de complément d'objet direct. Or, l'avenir nous dira quoi? Non pas le répit, mais si le répit fut bénéfique; l'avenir nous dira, à propos du répit, s'il fut bénéfique :
Et à bien y réfléchir, l'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit dont seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique pour lui...
Dans un autre contexte, on écrirait correctement :
L'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit que seul l'avenir lui permettra d'apprécier. (Le pronom relatif que, représentant répit, serait ici complément d'objet direct du verbe apprécier.)
Line Gingras
Québec
« Le croisé revanchard » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/315198/le-croise-revanchard
09:54 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 janvier 2011
Ils se sont vus refuser l'entrée
Se voir + infinitif, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Jean-Claude Duvalier a été conduit au Parquet de Port-au-Prince. Les journalistes se sont vus refuser l'entrée.
(Caroline Touzin, dans La Presse du 18 janvier 2011.)
Le participe passé du verbe pronominal se voir, suivi d'un infinitif, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet si celui-ci accomplit l'action exprimée par l'infinitif. Si le sujet ne fait pas l'action marquée par l'infinitif, le participe passé demeure invariable. (J'ai consulté le Multidictionnaire.)
Dans le cas qui nous occupe, ce ne sont pas les journalistes qui ont refusé l'entrée. Le participe doit donc rester invariable :
Les journalistes se sont vu refuser l'entrée.
Line Gingras
Québec
« Jean-Claude Duvalier conduit au tribunal » : http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201101/18/01-4361184-jean-claude-duvalier-conduit-au-tribunal.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3
07:16 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 janvier 2011
De qui parle-t-on au juste?
- Ce n'est pas tout. Par l'intermédiaire d'al-Sadr, Téhéran entend agir de manière à ce que l'armée irakienne ne se dote pas d'armes sophistiquées made in USA. Quoi d'autre? Ils veulent que leur fondé de pouvoir en Irak s'oppose farouchement à une éventuelle demande de prolongation de la présence américaine si jamais les violences reprennent avec plus d'intensité d'ici leur départ, prévu pour le 31 août prochain.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 19 janvier 2011.)
Ils? Je ne vois pas de nom masculin pluriel dans les trois phrases qui précèdent le pronom (à part ce que représente l'abréviation USA), mais je soupçonne que l'éditorialiste veut parler des Iraniens, dont il est question quelques lignes plus haut, dans un autre paragraphe. Et lorsqu'il écrit leur départ, ce n'est pas le départ des Iraniens qu'il veut évoquer, contrairement à ce que laisse entendre la construction de la phrase, mais celui des soldats américains, qui ne sont pourtant pas mentionnés une seule fois dans le texte.
Il suffit de quelques changements pour que la formulation soit plus claire :
Ce n'est pas tout. Par l'intermédiaire d'al-Sadr, Téhéran entend agir de manière à ce que l'armée irakienne ne se dote pas d'armes sophistiquées made in USA. Quoi d'autre? Les Iraniens veulent que leur fondé de pouvoir en Irak s'oppose farouchement à une éventuelle demande de prolongation de la présence américaine si jamais les violences reprennent avec plus d'intensité d'ici le départ des troupes, prévu pour le 31 août prochain.
Line Gingras
Québec
« Attentat à Bagdad – Le pion de l'Iran » : http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/314924/attentat-a-bagdad-le-pion-de-l-iran
03:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 janvier 2011
Son nom a été reconnu coupable?
- Reconnu coupable de divers crimes sexuels, le nom de Richard Bouillon a refait surface à maintes reprises tout au long de l'Affaire Surprenant.
(Hugo Meunier, dans La Presse du 18 janvier 2011.)
On écrit l'affaire Dreyfus. (Voir le Petit Robert ou le Trésor de la langue française informatisé.)
Je conseillerais :
Le nom de Richard Bouillon, reconnu coupable de divers crimes sexuels, a refait surface à maintes reprises tout au long de l'affaire Surprenant.
Line Gingras
Québec
« Affaire Julie Surprenant : de nouvelles révélations » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201101/18/01-4361290-affaire-julie-surprenant-de-nouvelles-revelations.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS4
04:08 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 janvier 2011
Rien n'interdit le Québec de se doter...
Interdire quelqu'un de faire quelque chose; interdire quelqu'un de + infinitif; interdire à quelqu'un de faire quelque chose; interdire à quelqu'un de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Légalement, rien n'interdit le Québec de se doter d'une constitution interne...
(Michel David, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)
On interdit à quelqu'un de faire quelque chose :
Sa maman lui interdit de parler à des inconnus. (Multidictionnaire.)
Sa santé lui interdit de fumer. (Hanse-Blampain.)
Impossible d'interroger les femmes. Il leur avait interdit de répondre. (Vailland, dans le Lexis.)
Tantôt on permettait aux tribunaux de faire des règlements d'administration publique, ce qui était manifestement hors de leur ressort; tantôt on leur interdisait de juger de véritables procès, ce qui était les exclure de leur domaine propre. (Tocqueville, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Légalement, rien n'interdit au Québec de se doter d'une constitution interne...
Légalement, rien n'empêche le Québec de se doter d'une constitution interne...
Line Gingras
Québec
« Les eaux dormantes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/314735/les-eaux-dormantes
04:29 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 janvier 2011
Candide ou l'Optimiste
- Doté d'un optimiste inébranlable, il voit dans le séisme une occasion de tout recommencer à zéro et de réformer le système d'éducation.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)
Un grand classique :
Doté d'un optimisme inébranlable, il voit dans le séisme...
Line Gingras
Québec
« Un an après le séisme en Haïti – L'éducation pour transformer "Ayiti chéri" » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/314781/un-an-apres-le-seisme-en-haiti-l-education-pour-transformer-ayiti-cheri
04:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias