12 juin 2011
La population...
- La population souhaiterait de toute évidence que les politiciens les transportent avec de grands desseins, comme dans les années 1960 et 1970. Ils ont la nostalgie d'une époque où la politique donnait l'impression de pouvoir tout faire.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 11 juin 2011.)
La population souhaiterait de toute évidence que les politiciens la transportent avec de grands desseins, comme dans les années 1960 et 1970. Elle a la nostalgie d'une époque où la politique donnait l'impression de pouvoir tout faire.
Line Gingras
Québec
« D'où vient notre désaffection à l'égard de la politique? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325307/d-ou-vien...
04:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2011
Un gouvernement qui insatisfait la population
Insatisfaire.
- « Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui insatisfait la population aussi longtemps », affirme Jean-Marc Léger.
(M. Léger est cité par Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 11 juin 2011.)
Je n'ai pas trouvé le verbe insatisfaire dans les dictionnaires que j'ai sous la main (j'ai consulté le Petit Robert 2007, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin, le Girodet, le Berthier-Colignon et le Trésor de la langue française informatisé.) Je proposerais :
Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui mécontente la population aussi longtemps.
Line Gingras
Québec
« Sondage Léger Marketing-Le Devoir – Les Québécois veulent Legault » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325319/sondage-l...
02:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2011
Présager de quelque chose
Présager de quelque chose ou présager quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 février 2011.)
Une personne peut présager quelque chose (complément d'objet direct) de quelque chose (complément d'origine ou de cause) :
Je ne présage rien de bon de son silence prolongé. (Girodet.)
Cependant, comme le fait observer Colin, lorsque présager a un seul complément, celui-ci est toujours un complément d'objet direct :
La réduction des stocks [...] laisse présager un redémarrage de la production. (Multidictionnaire.)
Un calme trop plat ne présageait rien de bon. (Gracq, dans le Lexis.)
Les blés ont été ruinés par la chaleur, les pommes de terre manquent, tout présage un hiver calamiteux pour les pauvres. (Guérin, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais. (Colette, dans le Trésor.)
[...] une victoire de première grandeur qui présageait la fin de la guerre. (Romains, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
Line Gingras
Québec
« Des "affaires ben laides" » : http://www.ledevoir.com/international/europe/317052/des-a...
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09 juin 2011
Elle ne s'en est pas aperçu?
Elle s'est aperçu, elle s'est aperçue; elles se sont aperçu, elles se sont aperçues; ils se sont aperçu, ils se sont aperçus; nous nous sommes aperçu, nous nous sommes aperçus; s'apercevoir, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçu ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
(Françoise David, présidente de Québec solidaire, dans Le Devoir du 8 juin 2011.)
Le participe passé du verbe s'apercevoir, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :
Ils se sont aperçus de leur erreur.
Elle s'est aperçue dans la glace. (Petit Robert.)
Nous nous sommes aperçus dans la rue. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçue ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
Line Gingras
Québec
« Lettres – Réponse à la chronique de Denise Bombardier » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324965/lettres-r...
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06:07 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juin 2011
Une fusillade non violente, s'il vous plaît
- La Sûreté du Québec n'était pas en mesure non plus d'affirmer si cet individu n'était qu'une victime innocente, comme l'avance plusieurs sources, ou s'il a joué un rôle dans cette affaire.
(Hugo Meunier, dans La Presse du 7 juin 2011.)
Plusieurs sources avancent que cet individu n'était qu'une victime innocente :
La Sûreté du Québec n'était pas en mesure non plus d'affirmer si cet individu n'était qu'une victime innocente, comme l'avancent plusieurs sources...
- Un cycliste aurait également été témoin de la scène, puisqu'un Bixi reposait en plein cœur de la scène policière, à côté d'une mare de sang, sur le bitume de la rue Saint-Denis, à l'angle de la rue Christin.
Un cycliste aurait également été témoin du drame...
- « Il semblait bizarre et parlait tout seul. Je lui ai dit bonjour et il ne m'a même pas remarqué... », souligne la jeune femme.
Il n'a même pas remarqué qui? M', pronom de la première personne du singulier désignant la jeune femme qui parle. Comme le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct si celui-ci précède le verbe, il fallait écrire :
Je lui ai dit bonjour et il ne m'a même pas remarquée...
- Pour le moment, la police ne confirme pas le rôle joué par les deux individus impliqués dans cette violente fusillade.
J'ai bien peur qu'il n'y ait jamais de fusillades non violentes. Certaines sont mortelles, comme dans le cas présent; on pouvait donc écrire :
Pour le moment, la police ne confirme pas le rôle joué par les deux individus impliqués dans cette violente fusillade.
Pour le moment, la police ne confirme pas le rôle joué par les deux individus impliqués dans cette fusillade mortelle.
Line Gingras
Québec
« Fusillade au centre-ville : le blessé succombe à ses blessures » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/les-pa...
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04:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juin 2011
Un atmosphère irrespirable
- « L’atmosphère était devenu irrespirable », a soutenu Lisette Lapointe.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 6 juin 2011.)
Atmosphère est un nom féminin. Comme le participe passé employé avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe, il fallait écrire :
« L’atmosphère était devenue irrespirable », a soutenu Lisette Lapointe.
Line Gingras
Québec
« Crise au PQ : trois députés quittent le parti » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324888/crise-au-...
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02:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juin 2011
Monsieur Bolduc confit...
- « Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confit Hubert Bolduc.
(Michel Corbeil, dans Le Soleil du 23 avril 2011.)
Monsieur Bolduc ne prépare pas des fruits confits; il n'a pas non plus, je pense, la mine confite :
La crème des hommes : doux, paterne, même un peu confit. (Gide, dans le Petit Robert.)
Il semblerait plutôt (d'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « confier ») qu'il ait dit quelque chose en confidence à un journaliste :
« Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confie Hubert Bolduc.
Je comprendrais, si le verbe confier était correctement employé, que l'intéressé ait un air quelque peu déconfit.
Line Gingras
Québec
« La méthode Dimitri Soudas » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-fe...
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07:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias