30 septembre 2012
Il incluera
Il incluera, il inclura; il incluerait, il inclurait; le verbe inclure au futur simple et au conditionnel; grammaire française; orthographe; conjugaison.
- Le projet de loi omnibus fédéral incluera la réforme des retraites des députés
(Titre d'un article de PC dans le site du Devoir, le 20 septembre 2012 à 17 h 10.)
On dit inclure, et non pas incluer; inclure n'étant pas un verbe du premier groupe, comme allouer, il ne prend pas de e devant le r, au futur simple et au conditionnel. Le titre aurait dû se lire :
Le projet de loi omnibus fédéral inclura la réforme des retraites des députés
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
http://www.ledevoir.com/politique/canada/359625/le-projet...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:23 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 septembre 2012
Ça nous a donnés une conscience nouvelle
- « Comme humains, ça nous a tous politisés, donnés une conscience nouvelle, peu importe le domaine dans lequel on va œuvrer », indique Valérie Darveau.
(Frédérique Doyon, dans Le Devoir du 14 septembre 2012.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.), si celui‑ci précède le verbe.
Ça a politisé qui? Nous, représentant humains, nom masculin pluriel. Le c.o.d. étant placé devant le verbe, le participe politisé s'accorde. Tout va bien de ce côté.
Ça a donné quoi? Une conscience nouvelle. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe donné doit rester invariable. Il fallait écrire :
« Comme humains, ça nous a tous politisés, donné une conscience nouvelle, peu importe le domaine dans lequel on va œuvrer », indique Valérie Darveau.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Boucler la boucle du carré rouge » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/35...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:39 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 septembre 2012
Saper dans les droits
Saper dans quelque chose, saper quelque chose; saper, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] envers et contre tous ceux qui songent, en mode officiel ou officieux, à saper dans leurs droits.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 28 septembre 2012.)
Saper, au sens propre, c'est détruire les assises d'une construction, dégrader par la base (Petit Robert); au sens figuré, c'est attaquer les bases, les principes de quelque chose pour ruiner progressivement (Petit Robert), « tendre à anéantir, à détruire radicalement » (Trésor de la langue française informatisé). D'après ce que je vois dans les dictionnaires courants, la chose que l'on cherche à détruire a toujours la fonction de complément d'objet direct; on sape quelque chose :
Saper les fondements de la morale. (Petit Robert.)
L'autorité paternelle qu'elle avait sapée toute sa vie dans le cœur du jeune homme. (Aragon, dans le Petit Robert.)
Ces mesquineries sapent la loyauté des employés. (Multidictionnaire.)
Ne sapez donc pas la Résistance, et c'est déjà la saper que de parler contre elle. (Triolet, dans le Lexis.)
Il est vrai que l'armée des journaux ne cessa de manœuvrer de façon à miner, saper la monarchie de droit antique jusqu'à ce qu'il suffît d'un souffle pour la renverser. (Vigny, dans le Trésor.)
La diffusion des nouvelles par la presse, la radio, la télévision, liées aux employeurs et au gouvernement, joue un grand rôle pour saper le moral ouvrier (Traité sociol., dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
[...] envers et contre tous ceux qui songent, en mode officiel ou officieux, à saper dans leurs droits.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Avortement – Inquiétante ténacité » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360215/inquietan...
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05:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 septembre 2012
Sous-contracter
- Aussi est-il incroyable que Mme Marois ait « sous-contracté » le dossier des « Anglais » à Jean-François Lisée, le concepteur même de sa politique identitaire.
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 22 septembre 2012.)
Sous-contracter, d'après Marie-Éva de Villers, est un anglicisme*; au sens propre, on devrait dire sous‑traiter. Madame Gagnon signale par des guillemets ce calque très fréquent au Québec; n'empêche, il me semble qu'elle aurait été mieux inspirée d'employer un verbe français :
Aussi est-il incroyable que Mme Marois ait confié le dossier des « Anglais » à Jean-François Lisée, le concepteur même de sa politique identitaire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* On trouvera un avis semblable, à propos de contracteur et de sous-contracteur, dans le Chouinard, le Dagenais et le Colpron.
« Mme Marois et les anglos » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:39 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 septembre 2012
Besoin de pouvoir, de promotion?
- Le nouveau ministre de la Métropole que je suis a besoin d’informations, d’impressions, d’opinions. Surtout : de recul et d’avis venant de personnes qui ne veulent ni subvention, de pouvoir, de promotion*.
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 25 septembre 2012.)
Je ne crois pas que le nouveau ministre ait besoin de pouvoir ou de promotion (du moins dans l'immédiat); il a plutôt voulu dire :
Le nouveau ministre de la Métropole que je suis a besoin d’informations, d’impressions, d’opinions. Surtout : de recul et d’avis venant de personnes qui ne veulent ni subvention, ni pouvoir, ni promotion.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 27 septembre à 16 h 2, je vois que monsieur Lisée s'est corrigé.
« Métropole : Quand les scribes informent un ministre » : http://jflisee.org/metropole-quand-les-scribes-informent-...
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05:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
25 septembre 2012
Il engrange des dépenses, promu à un brillant avenir
Engranger des dépenses, engager des dépenses; promu à un brillant avenir, promis à un brillant avenir; paronymes.
- « Je n’ai pas de pouvoir de signature et je ne pourrai engranger des dépenses […] »
(Lisa-Marie Gervais citant Léo Bureau-Blouin, dans Le Devoir du 25 septembre 2012.)
On engrange le foin ou la moisson au sens propre, des richesses au sens figuré (Petit Robert), mais des dépenses? Le nouveau député a sans doute voulu dire :
Je n’ai pas de pouvoir de signature et je ne pourrai engager des dépenses […]
Se pourrait-il qu'il ait été mal cité?
- Certains rageraient devant ses allures de jeune premier promu à un brillant avenir.
Le Petit Robert et le Lexis donnent un exemple de circonstance :
Jeune homme promis à un brillant avenir.
Je trouve aussi dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « jauger » :
Mademoiselle Lambert me fit venir dans son bureau, me scruta, me jaugea et me promit à un brillant avenir. (Beauvoir.)
On est promu à un poste, mais un brillant avenir ne saurait être qu'une promesse, me semble-t-il :
Certains rageraient devant ses allures de jeune premier promis à un brillant avenir.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Ressouder les générations – "Quelque chose se passe, et je veux profiter de cette effervescence" » : http://www.ledevoir.com/societe/education/359966/quelque-...
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05:51 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 septembre 2012
Ainsi fond, fond, fond
- Neuf cents millions d’Indiens ont un téléphone cellulaire et la majorité de ceux qui se connectent à Internet le fond* à l’aide de leur portable.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 24 septembre 2012.)
Font.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 30 septembre à 20 h 39, je vois que la faute a été corrigée.
« Écrit à la main » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias