30 décembre 2012
Attawakispat
Attawakispat, Attawapiskat.
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Que la chef d'Attawakispat, l'une des communautés autochtones les plus misérables du Canada, ait décidé d'entamer une grève de la faim qui dure maintenant depuis 18 jours, cela envoyait déjà un message très fort.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 29 décembre 2012.) -
La chef Spence veut d'abord parler de la misère chez les autochtones. Il y a un an, son village, Attawakispat, avait fait les manchettes [...]
Monsieur Marissal écrit, en conclusion de son article : « Comme l'île Victoria au milieu de la rivière des Outaouais, on peut feindre de ne plus voir les autochtones et leur sordide sort, mais ils ne disparaîtront pas pour autant. Ils continueront de revenir, sporadiquement, déranger notre profonde indifférence. »
Il eût suffi de secouer un brin cette indifférence pour vérifier l'appellation officielle : c'est Attawapiskat. Entre autres sources : http://www.attawapiskat.org/.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Triste à mourir (de faim) » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:33 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
29 décembre 2012
Pression et dépressions
- Voilà qu’une mère surarmée contre quelque apocalypse aura déclenché sa propre mort, de la main de son fils, et celle de nombreux d’enfants.
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 24 décembre 2012.)
... et celle de nombreux enfants.
- Le stress engendré par l’action militaire ou par la pression du travail est à l’origine de bien des dépressions pouvant donner lieu à des suicides ou à des homicides.
Il me semblerait souhaitable d'éviter la répétition. Je suggérerais :
Le stress engendré par l’action militaire ou par les exigences du travail est à l’origine de bien des dépressions pouvant donner lieu à des suicides ou à des homicides.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Massacre à Newtown – L’Amérique en quête d’explications » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36708...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:14 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 décembre 2012
Ils se sont aliénés les Hispaniques, les femmes et les jeunes
S'aliéner quelqu'un; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- C’est confirmé, calculé et d’ores et déjà médité : Mitt Romney et bien des candidats républicains au Sénat ont mordu la poussière parce qu’ils se sont aliénés, dans l’ordre d’importance numérique, les Hispaniques, les femmes et les jeunes.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 8 novembre 2012.)
Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est toujours avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé; si le c.o.d. vient après le verbe, le participe demeure invariable. On pose la question comme si l'on avait l'auxiliaire avoir. Ils ont aliéné qui? Les Hispaniques, les femmes et les jeunes. Les c.o.d. étant placés après le verbe, le participe doit rester invariable :
C’est confirmé, calculé et d’ores et déjà médité : Mitt Romney et bien des candidats républicains au Sénat ont mordu la poussière parce qu’ils se sont aliéné, dans l’ordre d’importance numérique, les Hispaniques, les femmes et les jeunes.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Parti républicain – La guerre sourde » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/363386/l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:54 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 décembre 2012
Diagnostiquer quelqu'un, être diagnostiqué de la leucémie
Diagnostiquer quelqu'un de quelque chose; diagnostiquer une maladie; grammaire française; syntaxe.
- Pagano, qui célébrerait le lendemain son 52e anniversaire de naissance, serait absent pour une période indéterminée. Il avait été diagnostiqué de la leucémie et avait subi cinq jours plus tôt un premier traitement de chimiothérapie.
(Jean Dion, dans Le Devoir du 27 décembre 2012.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main (et comme je l'ai déjà signalé), on ne diagnostique pas quelqu'un, mais plutôt une maladie, une tendance ou un état psychologique :
Diagnostiquer une typhoïde. (Petit Robert.)
Elle a diagnostiqué une grippe. (Multidictionnaire.)
Le médecin a diagnostiqué une pneumonie. (Lexis.)
Les familles devaient obligatoirement déclarer les cas diagnostiqués par le médecin. (Camus, dans le Trésor de la langue française informatisé; l'exemple suit la définition « Identifier, déterminer [une maladie] par ses symptômes ».)
La maladie est encore trop souvent diagnostiquée à un stade avancé et donc inopérable. (Quillet, dans le Trésor.)
Il ne faut pas diagnostiquer une tendance schizoïde chaque fois que l'aspiration à la solitude dépasse la moyenne. (Mounier, dans le Trésor.)
On aurait pu écrire :
Pagano, qui célébrerait le lendemain son 52e anniversaire de naissance, serait absent pour une période indéterminée. On lui avait diagnostiqué une leucémie et il avait subi cinq jours plus tôt un premier traitement de chimiothérapie.
Pagano, qui célébrerait le lendemain son 52e anniversaire de naissance, serait absent pour une période indéterminée. Il était atteint de la leucémie et avait subi cinq jours plus tôt un premier traitement de chimiothérapie.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« C’est du sport! – Il allait revenir » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/36717...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
12:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 décembre 2012
Ils semblent à moins y penser
- Pendant ce joyeux tintamarre, joueurs et partisans semblent ne plus penser au 7 septembre 2011. Ou à moins y penser.
(François Gagnon, dans La Presse du 27 octobre 2012.)
Joueurs et partisans semblent ne plus penser au 7 septembre 2011, ou ils semblent moins y penser. Rien ne justifie l'emploi de la préposition à :
Pendant ce joyeux tintamarre, joueurs et partisans semblent ne plus penser au 7 septembre 2011. Ou moins y penser.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Tragédie du Lokomotiv : le devoir de mémoire » : http://www.lapresse.ca/sports/hockey/a-la-decouverte-de-l...
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04:14 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 décembre 2012
Embarassant
Embarassant, embarrassant; orthographe.
- Ce pardon pontifical met fin à un chapitre embarassant et douloureux pour le Vatican.
(PC dans le site du Devoir, le 22 décembre 2012 à 9 h 30.)
On écrit embarrassant :
C'est une situation, une affaire embarrassante. (Petit Robert.)
Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
* * * * *
Joyeux Noël à tous!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le pape a accordé son pardon à son ancien majordome Paolo Gabriele » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36703...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 décembre 2012
Des manifestants par centaines
- Ce week-end encore, des manifestants par centaines, surtout des jeunes, ont envahi le quartier gouvernemental, bravant l’interdiction policière… pour se voir dispersées, absurdement, par les canons à eau et les gaz lacrymogènes!
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 24 décembre 2012.)
Ce sont des manifestants qui ont envahi le quartier gouvernemental, par centaines, pour se voir dispersés :
Ce week-end encore, des manifestants par centaines, surtout des jeunes, ont envahi le quartier gouvernemental, bravant l’interdiction policière… pour se voir dispersés, absurdement, par les canons à eau et les gaz lacrymogènes!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Toutes les 22 minutes » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:00 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias