31 octobre 2013
Au féminin, s'il vous plaît
- Janette Bertrand elle-même a tenu à venir saluer la foule, au début de la manifestation. Aidé par Julie Snyder et des agents de sécurité, l’octogénaire a tant bien que mal réussi à grimper la petite échelle qui lui a permis de monter sur une estrade. Elle a salué la foule [...]
(Bahador Zabihiyan dans le site du Devoir, le 26 octobre 2013 à 18 h 14.)
L'octogénaire en question, c'est Janette Bertrand :
Aidée par Julie Snyder et des agents de sécurité, l’octogénaire [...]
- Elle n’a pu marcher jusqu’au parc La Fontaine, qui était le point d’arrivée prévu du cortège, pour des raisons de santé. Julie Snyder l’a accompagné à une voiture [...]
Julie Snyder a accompagné qui? Janette Bertrand, représentée par les pronoms elle et l'. Le participe passé employé avec avoir doit s'accorder avec le complément d'objet direct, celui-ci étant placé devant le verbe :
Elle n’a pu marcher jusqu’au parc La Fontaine, qui était le point d’arrivée prévu du cortège, pour des raisons de santé. Julie Snyder l’a accompagnée à une voiture [...]
- L’animatrice de télévision [...] a marché en tête du cortège, accompagné de plusieurs autres « Janette », dont Djemila Benhabib, ancienne candidate péquiste à Trois-Rivières et Martine Desjardins.
Ce n'est pas le cortège qui était accompagné, mais l'animatrice de télévision :
L’animatrice de télévision [...] a marché en tête du cortège, accompagnée de plusieurs autres « Janette », dont Djemila Benhabib, ancienne candidate péquiste à Trois-Rivières, et Martine Desjardins.
- Trois militantes Femen [...] Des policiers à vélo les ont dirigé vers le trottoir. « Il faut être habillé », a expliqué un des policiers. Ces derniers les ont finalement autorisés à rejoindre la marche, les seins nus, après une dizaine de minutes.
Trois militantes Femen [...] Des policiers à vélo les ont dirigées vers le trottoir. « Il faut être habillé », a expliqué un des policiers. Ces derniers les ont finalement autorisées à rejoindre la marche, les seins nus, après une dizaine de minutes.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Charte des valeurs : les "Janette" manifestent à Montréal » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/391...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:34 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2013
À défaut de la taxe santé...
- À défaut de la taxe santé, il devrait être possible d’inclure dans le budget des mesures qui permettraient à la CAQ de sauver la face.
(Michel David, dans Le Devoir du 26 octobre 2013.)
Contrairement à ce que laisse entendre la construction de cette phrase, il n'a jamais été question d'inclure dans le budget la taxe santé, qui existe déjà et dont la CAQ, comme on peut le lire dans le paragraphe précédent, réclame justement l'abolition. On aurait pu écrire :
À défaut d'abolir la taxe santé, il devrait être possible d’inclure dans le budget des mesures qui permettraient à la CAQ de sauver la face.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pile ou face » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/390997/pile-ou-f...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2013
Sujet et complément d'objet direct inversés
- Quels choquants parallèles de corruption auraient par exemple suscité les images de la construction du stade olympique de Pékin?
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 28 octobre 2013.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.), si celui-ci précède le verbe. Pour faire la distinction entre le c.o.d. et le sujet du verbe, il ne faut pas se fier à l'ordre des mots, qui est parfois inversé, mais réfléchir au sens de la phrase. Dans le cas présent, les parallèles choquants n'auraient pas suscité des images; ce sont plutôt les images de la construction du stade olympique qui auraient suscité des parallèles choquants :
Quels choquants parallèles de corruption auraient par exemple suscités* les images de la construction du stade olympique de Pékin?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 29 octobre à 13 h 5, je vois que la correction a été apportée.
« Médias – Ai Weiwei, au secours! » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/391088/medias-ai-w...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 octobre 2013
Pianiste et musicien
- Son projet est titanesque, démentiel. Pianiste et musicien, Francesco Lotoro est lancé depuis près de 25 ans dans une course contre le temps.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 28 octobre 2013.)
Un pianiste étant un musicien qui joue du piano, j'ai fait une petite recherche Google pour savoir quel autre titre on pourrait donner à monsieur Lotoro, le cas échéant. Dans le site d'ARTE, j'ai lu qu'il est aussi chef d'orchestre (dans le site du Monde, on écrit « directeur d'orchestre »); ailleurs, on le présente comme directeur musical ou comme musicologue. Je proposerais donc, sous toutes réserves :
Son projet est titanesque, démentiel. Pianiste, chef d'orchestre et musicologue, Francesco Lotoro est lancé depuis près de 25 ans dans une course contre le temps.
- [...] aux chants de moine emprisonnés à Dachau [...]
On ne peut pas mettre les chants en prison :
[...] aux chants de moines* emprisonnés à Dachau [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 28 octobre à 13 h 55, je vois que cette correction a été apportée.
« L’incroyable testament musical des camps de la mort » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/391...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 octobre 2013
Un conseil des ministres extraordinaires
- À l'issue du conseil des ministres extraordinaires qui se tenait à l'Auberge du Lac Taureau depuis deux jours, Pauline Marois a fermé la porte à des élections cet automne.
(Robert Dutrisac et Jessica Nadeau dans le site du Devoir, le 26 octobre 2013 à 17 h 37.)
C'est le conseil qui était extraordinaire (cette réunion n'était pas prévue au départ) :
À l'issue du conseil des ministres extraordinaire qui se tenait à l'Auberge du Lac Taureau depuis deux jours, Pauline Marois a fermé la porte à des élections cet automne.
Si l'on avait convoqué les seuls ministres extraordinaires, il n'y aurait pas eu grand monde, cela va de soi.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pas d'élections générales en 2013, tranche Marois » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/391052/elections
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 octobre 2013
Finir ou ne pas finir sa vie
- Elle sait à quel point j’ai apprécié sa proposition et il n’est pas dit qu’un jour, ça ne sera pas là que je ne finirai pas ma vie.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 25 octobre 2013.)
Elle sait à quel point j’ai apprécié sa proposition et il n’est pas dit qu’un jour, ça ne sera pas là que je ne finirai pas ma vie.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Harper en mauvaise posture » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/390875/harper-en...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 octobre 2013
L'un d'eux
- L’Académie française, à l’issue de sa séance du 24 octobre, a annoncé trois candidatures au fauteuil d’Hector Bianciotti (fauteuil 2), décédé en juin 2012. L’écrivain québécois d’origine haïtienne Dany Laferrière est l’un d’eux. Les deux autres candidats sont les auteurs Arthur Pauly et Jean-Claude Perrier.
(François Lévesque, dans Le Devoir du 25 octobre 2013.)
Pour que Dany Laferrière soit l'un d'eux, il faudrait remplacer les candidatures par des candidats :
L’Académie française, à l’issue de sa séance du 24 octobre, a annoncé trois candidats au fauteuil d’Hector Bianciotti (fauteuil 2), décédé en juin 2012. L’écrivain québécois d’origine haïtienne Dany Laferrière est l’un d’eux. Les deux autres candidats sont les auteurs Arthur Pauly et Jean-Claude Perrier.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Dany Laferrière candidat à l’Académie française » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/390882/dany-laferr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 octobre 2013
Blessé et tué
- L'enseignante avait été portée disparue, mardi, à la fin des classes, au lendemain d'un autre drame dans une école du Nevada, ayant vu un élève de 12 ans blessé deux camarades de classe et tué un professeur avant de retourner son arme contre lui.
(AP dans le site du Devoir, le 23 octobre 2013 à 18 h 50.)
Il s'agissait ici d'exprimer l'action, et non pas l'état, comme on le voit bien si on remplace blessé par un verbe du troisième groupe, qui ne se prononce pas de la même façon au participe passé et à l'infinitif :
[...] ayant vu un élève de 12 ans faire feu sur...
Il fallait écrire :
L'enseignante avait été portée disparue, mardi, à la fin des classes, au lendemain d'un autre drame dans une école du Nevada, ayant vu un élève de 12 ans blesser deux camarades de classe et tuer un professeur avant de retourner son arme contre lui.
- [...] dix mois après la tuerie de Newtown. au Connecticut*, où 20 écoliers et six femmes de l'encadrement avaient été tués le 14 décembre 2012 par une** jeune déséquilibré de 20 ans, Adama** Lanza.
(Brigitte Dusseau, AFP, dans le site de La Presse, le 23 octobre 2013 à 11 h 25; texte mis à jour à 17 h.)
[...] dix mois après la tuerie de Newtown, au Connecticut, où 20 écoliers et six femmes de l'encadrement avaient été tués le 14 décembre 2012 par un jeune déséquilibré de 20 ans, Adam Lanza.
* * * * *
Dans les deux cas, une relecture s'imposait.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 24 octobre à 16 h 15, je vois que l'on a voulu corriger en laissant le point, pour faire de « Au Connecticut » le début d'une nouvelle phrase; malheureusement, cette phrase est incomplète.
** Le 24 octobre à 16 h 15, je vois que les deux corrections ont été apportées.
« Un élève est accusé de meurtre dans un autre drame dans une école américaine » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/390732/u...
« Un adolescent tue son enseignante, 48 heures après le drame au Nevada » : http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201310/23...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:38 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 octobre 2013
Les plumes des collègues
- [...] et même deux plumes bien connues des lecteurs du Devoir : celles des collègues François Lévesque, avec son polar Une maison de fumée, et de Jean-François Nadeau pour son essai Un peu de sang avant la guerre.
(Louise-Maude Rioux Soucy, dans Le Devoir du 23 octobre 2013.)
Deux constructions possibles :
[...] et même deux plumes bien connues des lecteurs du Devoir : celles des collègues François Lévesque, avec son polar Une maison de fumée, et de Jean-François Nadeau, pour son essai Un peu de sang avant la guerre.
[...] et même deux plumes bien connues des lecteurs du Devoir : celles des collègues de François Lévesque, avec son polar Une maison de fumée, et de Jean-François Nadeau, pour son essai Un peu de sang avant la guerre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le livre prend l'autobus » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/390661/le-livre-pr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:10 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 octobre 2013
Ses adversaires
- Cet épisode a par ailleurs ceci de fascinant : alors qu’en septembre Obama était au plus bas dans les sondages à cause notamment de sa gestion du dossier syrien, voilà qu’il vient de doubler ses adversaires grâce à l’insondable bêtise de ses adversaires.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 18 octobre 2013.)
[...] voilà qu’il vient de doubler ses adversaires grâce à leur insondable bêtise de ses adversaires.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Fin de guerre au Congrès américain – La capitulation » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/390278/l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 octobre 2013
Qu'est-ce qui a été organisé?
- « On m’a dit que la religion, c’était une affaire d’hommes », racontait-elle hier à l’occasion de la Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions, organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie, cette semaine à Fès au Maroc.
(Caroline Montpetit dans le site du Devoir, le 3 octobre à 20 h 9.)
Ce n'est pas le dialogue qui a été organisé, mais une conférence :
« On m’a dit que la religion, c’était une affaire d’hommes », racontait-elle hier à l’occasion de la Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions, organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie, cette semaine à Fès au Maroc.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« "On m’a dit que la religion, c’était une affaire d’hommes" » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/38905...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 octobre 2013
Un peu mêlé
- Et un mois plus tard, ça ne va pas seulement mal. C'est un début de désastre où se mêle l'inexpérience politique et la vieille politique cheap.
(Yves Boisvert, dans La Presse du 13 octobre 2013.)
Il y a deux choses qui se mêlent :
Et un mois plus tard, ça ne va pas seulement mal. C'est un début de désastre où se mêlent l'inexpérience politique et la vieille politique cheap.
- Mais son parcours, comme toutes les campagnes en cours dans ces élections historiques « post-Charbonneau », nous rappellent que c'est un dur métier que celui de s'offrir à l'étal du magasin de politiciens [...]
L'élément introduit par comme, placé entre virgules, n'est pas un second sujet à mon avis, mais a seulement pour rôle de marquer la comparaison. Je ferais donc accorder le verbe uniquement avec son parcours :
Mais son parcours, comme toutes les campagnes en cours dans ces élections historiques « post-Charbonneau », nous rappelle que c'est un dur métier que celui de s'offrir à l'étal du magasin de politiciens [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Au magasin de politiciens » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 octobre 2013
Chantier de travail
- Au moment de faire le bilan sur les multiples chantiers de travail lancés par le Parti québécois depuis son arrivée au pouvoir [...]
(Anabel Cossette Civitella, dans Le Devoir du 5 octobre 2013.)
Je lis dans le Petit Robert qu'on peut mettre un travail en chantier ou sur le chantier, c'est-à-dire le commencer. Les auteurs disent aussi, cependant, qu'un chantier peut être un « travail », un « projet de grande envergure ». L'exemple qui accompagne cette définition me semble assez révélateur :
Les grands chantiers du gouvernement.
Chantier de travail serait donc pléonastique :
Au moment de faire le bilan sur les multiples chantiers de travail lancés par le Parti québécois depuis son arrivée au pouvoir [...]
Au moment de faire le bilan sur les multiples travaux mis en chantier par le Parti québécois depuis son arrivée au pouvoir [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les enseignants des cégeps s’inquiètent de la mise en œuvre du nouveau cours d’histoire » : http://www.ledevoir.com/societe/education/389260/les-ense...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2013
Déroger de ses principes
Déroger de ses principes, déroger à ses principes; déroger de quelque chose, déroger à quelque chose; déroger de ou déroger à; grammaire française, syntaxe, préposition.
- Le gouvernement prétend, pour sa défense, avoir une politique fondée sur des principes clairs dont il refusera de déroger, peu importent les conséquences.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 12 octobre 2013.)
Le Trésor de la langue française informatisé signale que l'on rencontre dans la documentation la construction déroger de. D'après le Multidictionnaire, cependant, le verbe déroger « se construit avec la préposition à ». Tous les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires, y compris le Trésor, confirment cet avis :
Ils dérogeaient à la loi. (Multidictionnaire.)
Déroger à son rang, à ses convictions. (Petit Robert.)
Pour une fois, il a dérogé à ses habitudes en se couchant à minuit. (Lexis.)
Il m'arrive rarement de déroger à l'habitude que j'ai prise de dîner chez le restaurateur. (Jouy, dans le Trésor.)
On dérogeait en sa faveur à tous les usages, on forçait la lettre des statuts. (Sand, dans le Trésor.)
J'admire l'unité de style de tout ce qui est bâtiment. Une seule chose y déroge, c'est la statue même de ce bon roi Stanislas... (Delacroix, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Le gouvernement prétend, pour sa défense, avoir une politique fondée sur des principes clairs auxquels il refusera de déroger, peu importent les conséquences.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le pouvoir comme principe » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/389856/le-pouvoi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:21 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 octobre 2013
Un attitude winner
Un attitude ou une attitude; genre du nom attitude.
- L’attitude winner de Mélanie ressemble d’ailleurs étrangement à celui de son rival no 1, Denis Coderre.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 16 octobre 2013.)
Il me semble à première vue que gagnante en dirait autant que winner, mais bon, mettons que la chroniqueuse a fait un choix stylistique. Je rappellerai cependant que attitude est un nom féminin :
L’attitude gagnante de Mélanie ressemble d’ailleurs étrangement à celle de son rival no 1, Denis Coderre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La femme-produit » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/390016/la-femm...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 octobre 2013
Dick Cheney, ex-président des États-Unis?
- Ils impriment de la dette que le monde achète parce que le monde ne peut pas se permettre de laisser les États-Unis tomber. À cet égard, on tient à rappeler des mots terribles, ceux que l’ex-président Dick Cheney avait tenus sur ce sujet, soit que Ronald Reagan avait fait la preuve que la dette américaine n’était pas un problème américain.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 12 octobre 2013.)
À cet égard, on tient à rappeler des mots terribles, ceux que l’ex-vice-président Dick Cheney avait tenus sur ce sujet [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Crise budgétaire aux États-Unis – Sans queue ni tête » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/389844/s...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:37 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
10 octobre 2013
À la fois dans le récit que dans les événements
- Cette tension s’exprime à la fois dans le récit familial des trois générations que dans les événements historico-politiques en filigrane dans le roman [...]
(Frédérique Doyon, dans Le Devoir du 10 octobre 2013.)
Quelques possibilités :
Cette tension s’exprime à la fois dans le récit familial des trois générations et dans les événements historico-politiques en filigrane dans le roman [...]
Cette tension s’exprime tant dans le récit familial des trois générations que dans les événements historico-politiques en filigrane dans le roman [...]
Cette tension s’exprime aussi bien dans le récit familial des trois générations que dans les événements historico-politiques en filigrane dans le roman [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Éloge de la bâtardise » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/389657/eloge-de-la...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 octobre 2013
Le couple Clinton
- Car les principales bénéficiaires de sa chute sont le couple Clinton*, toujours à l’affût de son échec afin de se réinstaller à la Maison-Blanche.
(John R. MacArthur, dans Le Devoir du 7 octobre 2013.)
Bénéficiaire est un nom masculin ou féminin selon qu'il désigne un homme ou une femme (ou un collectif masculin ou féminin); ai-je besoin de préciser qu'il est masculin s'il désigne un homme et une femme?
Car les principaux bénéficiaires de sa chute sont Bill et Hillary Clinton, toujours à l’affût de son échec afin de se réinstaller à la Maison-Blanche.
Car le principal bénéficiaire de sa chute est le couple Clinton, toujours à l’affût de son échec afin de se réinstaller à la Maison-Blanche.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 10 octobre à 16 h, je vois que l'on a tenté d'apporter la correction : Car le principale bénéficiaire de sa chute est le couple Clinton [...]
Le 11 octobre à 13 h 30, je constate que la correction a été apportée.
« Obama et les Clinton » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/389313/o...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 octobre 2013
Remplacer un cours pour un autre
Remplacer une chose pour une autre, remplacer une chose par une autre; remplacer une personne pour une autre, remplacer une personne par une autre; remplacer pour quelque chose ou quelqu'un, remplacer par quelque chose ou quelqu'un; grammaire française; syntaxe; prépositions.
- Plutôt que de remplacer un cours pour un autre, il faudrait simplement bonifier la formation, avance Mario Beauchemin [...]
(Anabel Cossette Civitella, dans Le Devoir du 5 octobre 2013.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on ne remplace pas une chose ou une personne pour une autre, mais par une autre :
Les modes sont sans cesse remplacées par d'autres. (Petit Robert.)
Nous remplaçons ce produit par celui-ci. (Multidictionnaire.)
Remplacer son mobilier ancien par du neuf. (Lexis.)
Les mots qu'il est séant de remplacer par des points. (A. Hermant, dans le Petit Robert.)
J'avais remplacé le timbre de l'entrée par un jeu de tubes en cuivre. (Marceau, dans le Lexis.)
En grand secret, je remplace mes bas par des chaussettes. (Colette, dans le Trésor.)
À deux heures du matin on vint changer le factionnaire qui était un vieux soldat, et on le remplaça par un conscrit. (Hugo, dans le Trésor.)
[...] justement je pensais remplacer les employés qui restent par des femmes. (Van der Meersch, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Plutôt que de remplacer un cours par un autre, il faudrait simplement bonifier la formation, avance Mario Beauchemin [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les enseignants des cégeps s’inquiètent de la mise en œuvre du nouveau cours d’histoire » : http://www.ledevoir.com/societe/education/389260/les-ense...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:46 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 octobre 2013
Ses manifestants?
- Qu’on y songe : en janvier 2011, des milliers et des milliers d’Égyptiens occupent la rue, réclament le départ de Moubarak et l’obtiennent, tout en revendiquant l’instauration des libertés civiles et la justice sociale. Les Frères profitent de la brèche ouverte par ses manifestants, gagnent les élections, car ils sont les mieux organisés [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 7 octobre 2013.)
Ses manifestants? Les manifestants de qui, de quoi? Il s'agit en fait des milliers d'Égyptiens dont on vient de parler :
Les Frères profitent de la brèche ouverte par ces manifestants* [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 10 octobre à 16 h 5, je vois que l'on a apporté la correction.
« Mise au pas des Frères musulmans – L’éradication » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 octobre 2013
Forte demande
- [...] on apprend grâce au travail de deux femmes éthiciennes publié dans La Presse que les demandes auprès des médecins et des hôpitaux pour l’obtention d’un « certificat de virginité » sont toujours demandés par certaines familles établies au Québec.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 4 octobre 2013.)
Il va de soi que les éthiciennes sont des femmes.
Les demandes sont toujours demandés? J'écrirais plutôt que des demandes sont toujours présentées, mais il y aurait peut-être lieu de reformuler :
[...] on apprend grâce au travail de deux femmes éthiciennes publié dans La Presse que les médecins et les hôpitaux reçoivent toujours, de la part de certaines familles établies au Québec, des demandes visant l'obtention d'un « certificat de virginité ».
- L’égalité des hommes et des femmes est un ouvrage « in progress ».
Madame Payette aurait pu éviter l'anglicisme en parlant d'un ouvrage inachevé. Il me semble qu'elle aurait pu dire aussi :
L'égalité des hommes et des femmes n'est pas gagnée.
- Il serait ridicule de se taper dans les mains en prétendant que nous y sommes, que tout a été réglé et que c’est tellement solide que nous n’aurons plus à intervenir à l’avenir.
C'est forcément à l'avenir que nous n'aurons plus à intervenir :
Il serait ridicule de se taper dans les mains en prétendant que nous y sommes, que tout a été réglé et que c’est tellement solide que nous n’aurons plus à intervenir à l’avenir.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L’égalité homme-femme… Vous voulez rire! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/389...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias