31 octobre 2016
Il a paradé des accusatrices
Parader quelqu'un; parader, transitif ou intransitif; parader et le complément d'objet direct; anglicisme; calque de l'anglais; calque de construction; grammaire française; syntaxe.
- « [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, paradant quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. » (Texte original : « [...] he decided to retaliate against Bill Clinton, parading four past accusers for a Facebook news conference. »)
(Jennifer Rubin, du Washington Post, citée par François Lévesque dans Le Devoir du 11 octobre 2016.)
Le verbe parader est intransitif; au contraire de son équivalent anglais, il n'admet donc pas de complément d'objet direct. Une personne ou un groupe parade :
Les militaires paradent en uniforme. (Multidictionnaire.)
Des viveurs, des gens connus viennent là, parader devant les belles filles. (Vallès, dans le Lexis.)
[Les occasions] de parader au milieu de gens fort titrés et de jolies femmes lui procuraient les plus vives jouissances. (Romains, dans le Petit Robert.)
Le Petit Chose en profite pour aller parader au soleil sur l'esplanade et se montrer à ses compatriotes. (A. Daudet, dans le Grand Robert.)
Je paradais, fière de mes onze ans, de ma chevelure de petite Ève et de ma robe rose. (Colette, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
« [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, faisant parader quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. »
Les quatre accusatrices sont le sujet implicite du verbe parader.
Line Gingras
Québec
« Lendemain de veille républicain » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/481920/r...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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26 octobre 2016
À mourir
- Plus de 120 patients Québécois ont demandé l’aide à médicale mourir depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les soins de fins de vie en décembre 2015, mais un peu moins du tiers n’a pu y avoir accès, révèlent les données compilées par Le Devoir.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 22 juin 2016.)
Il ne s'agit pas de Québécois patients, mais de patients québécois :
Plus de 120 patients québécois ont demandé l’aide médicale à mourir depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les soins de fin de vie en décembre 2015, mais un peu moins du tiers n’a pu y avoir accès, révèlent les données compilées par Le Devoir.
Line Gingras
Québec
« Aide à mourir : le tiers des demandes sont refusées » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/473980/aide-mourir-...
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23 octobre 2016
Qui gagne perd
- Mais, au-delà des réactions que suscite la prise de parole de femmes inspirantes telles que Louise Arbour, Pauline Marois (sa défaite fut soulignée par un événement sanglant), la médecin Joanne Liu, l’avocate Sonia Lebel [...]
(Encadré accompagnant la chronique de Josée Blanchette dans Le Devoir du 21 octobre 2016.)
C'est plutôt la victoire de Pauline Marois qui a été marquée par l'attentat du Métropolis.
Line Gingras
Québec
« Touche pas à mon zipper! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/482...
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22 octobre 2016
Avoir et être
- Tu as 28 ans, inscrite au certificat en journalisme à l’université, déjà mère d’une petite fille de deux ans, et tu veux exercer ce métier qui fouette ta curiosité, te permet de faire du militantisme à ta façon, de renverser les pouvoirs.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 14 octobre 2016.)
Tu as inscrite? Tu as déjà mère? On pouvait écrire :
Tu as 28 ans, tu es inscrite au certificat en journalisme à l’université, déjà mère d’une petite fille de deux ans, et tu veux exercer ce métier qui fouette ta curiosité, te permet de faire du militantisme à ta façon, de renverser les pouvoirs.
Tu as 28 ans; inscrite au certificat en journalisme à l’université, déjà mère d’une petite fille de deux ans, et tu veux exercer ce métier qui fouette ta curiosité, te permet de faire du militantisme à ta façon, de renverser les pouvoirs.
Line Gingras
Québec
« Les médias, qu’ossa donne? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/482...
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21 octobre 2016
Injonction de fonds
Injonction de fonds, injection de fonds; injonction ou injection; paronymes.
- « Des lits ont été coupés partout dans les hôpitaux, ç’a été très dur pour les soins palliatifs. Le ministre a promis une injonction de fonds [...] »
(Le docteur Bernard J. Lapointe, cité par Isabelle Paré dans Le Devoir du 21 octobre 2016.)
Une injonction, nous dit le Petit Robert, c'est un « ordre exprès » :
Recevoir l'injonction de faire qqch.
Il ne s'agit évidemment pas de ce genre de remède dans la phrase à l'étude :
« Des lits ont été coupés partout dans les hôpitaux, ç’a été très dur pour les soins palliatifs. Le ministre a promis une injection de fonds [...] »
Line Gingras
Québec
« Le milieu des soins palliatifs va-t-il devenir invivable? » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/482791/le-milieu-de...
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14 octobre 2016
Prêcher par excès de confiance
Prêcher par excès de confiance, pécher par excès de confiance; prêcher ou pécher; paronymes.
- Il est confiant, mais il n'est pas non plus un gars qui prêche par excès de confiance.
(Richard Labbé, dans La Presse du 13 octobre 2016.)
On prêche par l'exemple, mais on pèche (présent de l'indicatif du verbe pécher) par excès de confiance :
Elle a péché par omission. (Multidictionnaire.)
Il a péché par excès d'optimisme. (Lexis.)
Pécher par orgueil, par ignorance. (Petit Robert.)
[...] les artistes de notre temps pèchent le plus souvent par grand défaut de patience. (Gide, dans le Grand Robert.)
Quand elle mentait son récit péchait soit par insuffisance, omission, invraisemblance, soit par excès au contraire de petits faits destinés à le rendre vraisemblable. (Proust dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « omission ».)
Il fallait écrire :
Il est confiant, mais il n'est pas non plus un gars qui pèche par excès de confiance.
Line Gingras
Québec
« Après un long été, la récompense de Mikhail Sergachev » : http://www.lapresse.ca/sports/hockey/201610/13/01-5030049...
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06 octobre 2016
Exhortation
- [...] une déclaration exhortant les libéraux fédéraux à tenir compte de l’intérêt de l’enfant lorsque leurs parents sont détenus pour des questions d’immigration.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 5 octobre 2016.)
L'adjectif ou déterminant possessif leurs ne peut renvoyer qu'à un possesseur pluriel; je suis pourtant bien certaine que ce ne sont pas les parents des libéraux fédéraux qui sont détenus pour des questions d'immigration. On pouvait écrire :
[...] une déclaration exhortant les libéraux fédéraux à tenir compte de l’intérêt des enfants lorsque leurs parents sont détenus pour des questions d’immigration.
[...] une déclaration exhortant les libéraux fédéraux à tenir compte de l’intérêt de l’enfant lorsque ses parents sont détenus pour des questions d’immigration.
[...] une déclaration exhortant les libéraux fédéraux à tenir compte de l’intérêt de l’enfant dont les parents sont détenus pour des questions d’immigration.
Line Gingras
Québec
« Haro à la détention des enfants en instance d’expulsion » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/481...
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01:01 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 octobre 2016
Les sondages
- Les sondages, dont celui de Public Policy Polling, donne Clinton gagnante dans plusieurs États clés [...]
(Élisabeth Vallet, dans Le Devoir du 1er octobre 2016.)
L'essentiel du message qu'exprime la phrase ci-dessus, c'est Les sondages donnent Clinton gagnante dans plusieurs États clés. L'ajout d'un élément accessoire, inséré entre virgules, ne change rien à l'accord du verbe.
Il fallait écrire :
Les sondages, dont celui de Public Policy Polling, donnent Clinton gagnante dans plusieurs États clés [...]
Line Gingras
Québec
« Le soir où le vent a tourné... » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/481312/e...
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02:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 octobre 2016
Choix de cours
- Les jeunes poursuivirent alors l’État pour ne pas avoir appliqué sa propre loi qui stipulait que chaque enfant israélien devait suivre des cours de mathématiques, d’histoire ou d’anglais.
(Jessica Nadeau, dans Le Devoir du 1er octobre 2016.)
Je doute que la loi ait donné le choix entre ces trois matières :
Les jeunes poursuivirent alors l’État pour ne pas avoir appliqué sa propre loi qui stipulait que chaque enfant israélien devait suivre des cours de mathématiques, d’histoire et d’anglais.
Line Gingras
Québec
« Écoles hassidiques – Israël : quand l'État subventionne l'ignorance » : http://www.ledevoir.com/documents/special/16-09_ecoles-ju...
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18:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 octobre 2016
Ça m'irritite
- « Les Québécois, plus que n’importe quel autre peuple, devrait comprendre ce besoin... »
(Jessica Nadeau citant Abraham Ekstein, dans Le Devoir du 1er octobre 2016.)
« Les Québécois, plus que n’importe quel autre peuple, devraient* comprendre ce besoin... »
- [...] Abraham Ekstein y va de nombreuses comparaisons entre les Québécois, qui se sont dotées de lois pour préserver leur langue et leur culture distincte en Amérique du Nord, et les juifs hassidiques [...]
[...] Abraham Ekstein y va de nombreuses comparaisons entre les Québécois, qui se sont dotés* de lois pour préserver leur langue et leur culture distinctes en Amérique du Nord, et les juifs hassidiques [...]
- « C’est en ayant la même éducation que nos ancêtres nous ont donné [...] »
« C’est en ayant la même éducation que nos ancêtres nous ont donnée* [...] »
- « [...] affirme le spécialiste de l’Université d’Ottawa, Pierre Anctil, en entrevue au Devoir. Ça heurte, ça irritite certaines personnes. »
« [...] affirme le spécialiste de l’Université d’Ottawa, Pierre Anctil, en entrevue au Devoir. Ça heurte, ça irrite* certaines personnes. »
- « [...] on apprend à les fondements de la loi, la logique, les mathématiques, l’histoire et la géographie. » (La journaliste cite à nouveau monsieur Ekstein.)
Évidemment, la préposition à est de trop : on apprend les fondements*.
- « Les demandeurs ont terminé leur éducation secondaire en ignorant ce qu’était le fleuve St-Laurent ou la théorie de l’évolution [...] Le fait d’avoir été maintenus si longtemps ignorant du monde qui les entoure a sérieusement compromis leur développement social et affectif. »
(La journaliste cite le texte d'une poursuite. J'ignore si l'original est en anglais ou en français.)
Ignorant est employé comme adjectif dans la deuxième phrase; il est attribut du sujet implicite de l'infinitif passif, les demandeurs. (Comparer avec Ces jeunes femmes ont été maintenues ignorantes du monde qui les entoure.) Il fallait écrire :
« Le fait d’avoir été maintenus si longtemps ignorants* du monde qui les entoure a sérieusement compromis leur développement social et affectif. »
Line Gingras
Québec
* Le lundi 3 octobre 2016 à 12 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« Écoles hassidiques – La survie d’une culture se joue-t-elle sur les bancs d’école? » : http://www.ledevoir.com/documents/special/16-09_ecoles-ju...
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15:39 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias