09 novembre 2010
Un caisson où trône des radiographies
- Prenez son autoportrait daté de 2008 et constitué d'un caisson lumineux au milieu duquel trône deux radiographies de son propre crâne.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 6 novembre 2010.)
Deux radiographies trônent au milieu d'un caisson lumineux :
... un caisson lumineux au milieu duquel trônent deux radiographies...
Line Gingras
Québec
« Damien Hirst, du haut de son fric » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201011/06/01-4340011-damien-hirst-du-haut-de-son-fric.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_nathalie-petrowski_3279_section_POS1
01:12 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 novembre 2010
Les forces de sécurités mettent fin à une prise d'otage, dans un quartier très peuplée de Bagdad*
- Au moins 58 personnes ont été tuées, dont un prêtre, lors d’une prise d’otage de près de quatre heures dans une église catholique dimanche soir dans le centre de Bagdad, suivie de l’assaut des forces de sécurités irakiennes, ont annoncé ce matin les autorités irakiennes.
(AP, dans Le Devoir du 1er novembre 2010.)
On a écrit prise d'otages dans le titre (« Irak : une prise d’otages dans une église catholique de Bagdad fait 58 morts ») – avec raison, puisqu'il y en aurait eu environ 120.
Les forces de sécurité ont pour mission, en principe, d'assurer la sécurité :
... les forces de sécurité rhodésiennes avaient attaqué une base de guérilleros... (Le Nouvel Observateur, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « raid ».)
- ... dans un quartier très peuplée de la capitale irakienne.
... dans un quartier très peuplé, évidemment.
Line Gingras
Québec
* À 17 h 17, je constate que les trois fautes ont été corrigées.
« Irak : une prise d’otages dans une église catholique de Bagdad fait 58 morts » : http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/310063/irak-une-prise-d-otages-dans-une-eglise-catholique-de-bagdad-fait-58-morts
04:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 novembre 2010
Le mois où a été enregistré les ventes
- Pour la première fois l'an dernier, au Canada, le mois d'octobre n'a pas été celui où a été enregistré les plus fortes ventes de bonbons...
(Philippe Orfali, dans Le Droit du 31 octobre 2010.)
Ce n'est pas le mois d'octobre qui a été enregistré, mais plutôt les ventes de bonbons :
Pour la première fois l'an dernier, au Canada, le mois d'octobre n'a pas été celui où ont été enregistrées les plus fortes ventes de bonbons...
Line Gingras
Québec
« De la neige à la fête des petits monstres » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/gatineau-outaouais/201010/31/01-4338010-de-la-neige-a-la-fete-des-petits-monstres.php?utm_source=BulletinCBP_Droit&utm_medium=email
00:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 novembre 2010
La prochaine élection a besoin qu'on serre les rangs autour d'elle
- Il est dans la nature du Parti québécois de parler de souveraineté. Qui d'autre le fera s'il ne le fait pas lui-même? Mais il revient tout de même au chef en place de déterminer comment le faire. Les militants ne doivent pas oublier que repose sur les épaules du chef la réalisation de la première condition gagnante pour un nouveau référendum, soit remporter la prochaine élection. Pour y arriver, celle-ci a surtout besoin qu'on serre les rangs autour d'elle.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 30 octobre 2010.)
La prochaine élection a besoin qu'on serre les rangs autour d'elle? C'est ce que l'éditorialiste a écrit, le pronom démonstratif celle-ci ne pouvant renvoyer qu'au nom féminin singulier qui le précède immédiatement; mais ce n'est évidemment pas ce qu'il a voulu dire. Il ne parlait pas davantage de la première condition gagnante, ni de sa réalisation. En fait, celle-ci désigne Pauline Marois, chef du Parti québécois. L'ennui, c'est que le nom de madame Marois ne figure pas dans le passage cité, pourtant d'une certaine longueur, et que le mot chef, outre qu'il est trop éloigné du pronom qui devrait le remplacer, dont il est séparé par trois noms féminins singuliers, est employé ici de manière générique, au masculin. Je proposerais donc :
... Pour y arriver, Pauline Marois a surtout besoin qu'on serre les rangs autour d'elle.
Line Gingras
Québec
« Parti québécois – Critiques inopportunes » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/309939/parti-quebecois-critiques-inopportunes
06:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 novembre 2010
Il exhorte à ses compatriotes de prendre des précautions
Exhorter à quelqu'un, exhorter quelqu'un; exhorter quelqu'un de faire quelque chose, exhorter quelqu'un à faire quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Le président René Préval a aussi exhorté à ses compatriotes de prendre* toutes les précautions...
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 5 novembre 2010.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Trésor de la langue française informatisé) n'admet exhorter à quelqu'un de faire quelque chose; on exhorte quelqu'un à quelque chose, à faire quelque chose :
Elle l'exhorte à rester. (Multidictionnaire.)
Exhorter quelqu'un au calme, à la patience. (Lexis.)
Elle lui envoya un prêtre qui l'exhorta au repentir. (Mérimée, dans le Lexis.)
À sa requête, le conseil de défense rédigea immédiatement une proclamation pour exhorter les habitants à se tenir en garde contre les fausses nouvelles semées par l'ennemi. (Verne, dans le Trésor.)
Le Petit Robert et le Trésor signalent également, comme vieillie, la construction exhorter quelqu'un de faire quelque chose :
Je l'exhortai plus que jamais de secouer un joug aussi dangereux. (Rousseau, dans le Petit Robert.)
Le nom ou le pronom désignant une personne ou un groupe de personnes joue donc, aujourd'hui comme hier, le rôle de complément d'objet direct.
On aurait pu écrire :
Le président René Préval a aussi exhorté ses compatriotes à prendre toutes les précautions...
Le président René Préval a aussi recommandé à ses compatriotes de prendre toutes les précautions...
Line Gingras
Québec
* Le 8 novembre à 21 h 38, je constate que la correction a été apportée.
« Haïti sur le pied de guerre – La tempête tropicale Tomas touchera l'île ce matin » : http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/310326/haiti-sur-le-pied-de-guerre-la-tempete-tropicale-tomas-touchera-l-ile-ce-matin
06:31 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 novembre 2010
En appeler au nom du jugement
- À Québec, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, n'a pas encore décidé s'il en appelait au nom du jugement...
(Brian Myles, dans Le Devoir du 4 novembre 2010.)
Au nom du jugement? Ça me rappelle une vieille série western. J'imagine que l'on a voulu dire :
À Québec, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, n'a pas encore décidé s'il en appelait ou non du jugement...
* * * * *
- « Dès qu'on commence à jouer dans ce qu'il y avait de différence et qu'on dit qu'il n'y en a plus, et bien là, on a un sujet qui est encore plus complexe... »
(Le journaliste cite monsieur Fournier.)
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler, la locution interjective s'écrit eh bien.
* * * * *
- ... la publication ou la diffusion de tout renseignent pouvant identifier les principaux protagonistes et leurs enfants.
Un protagoniste, au sens courant, est une « personne qui joue le premier rôle dans une affaire ». (Petit Robert.) S'il n'existe pas de protagonistes secondaires, il ne saurait y en avoir de principaux :
... la publication ou la diffusion de tout renseignement pouvant identifier les principaux protagonistes et leurs enfants.
Line Gingras
Québec
« Une pension alimentaire à la fin de l'union libre » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/310257/une-pension-alimentaire-a-la-fin-de-l-union-libre
05:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 novembre 2010
Des pouvoirs et des allégations
- Alors que les allégations de corruption et de trafic d'influence qui affligent les libéraux dégoûtent davantage les Québécois de la politique qu'ils ne les mobilisent...
(Collectif d'auteurs appartenant au Parti québécois, dans Le Devoir du 3 novembre 2010.)
Ce sont les allégations, noyau du groupe sujet, qui affligent les libéraux et dégoûtent davantage les Québécois de la politique qu'elles ne les mobilisent.
- Acquérir de nouveaux pouvoirs comme la culture, les communications et l'immigration.
L'immigration serait-elle un pouvoir? Je pense qu'on a voulu dire :
Acquérir de nouveaux pouvoirs, notamment dans les domaines de la culture, des communications et de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Avenir du Québec – Gouverner en souverainiste et faire l'indépendance » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/310132/avenir-du-quebec-gouverner-en-souverainiste-et-faire-l-independance
05:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
02 novembre 2010
Des troublions, des reine-claudes et des lèvres accoudées
Troublion ou trublion; des reine-claudes ou des reines-claudes; accoudé; eau de vie ou eau-de-vie.
- ... certains des casseurs et troublions de l'ordre public seraient en fait des policiers déguisés.
(Lio Kiefer, dans Voyager avec Lio Kiefer, 28 octobre 2010.)
Un fauteur de troubles, un agitateur est un trublion.
(Sources : Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé, Hanse-Blampain.)
L'origine de ce mot est très intéressante; voir par exemple ce billet d'Alain Horvilleur.
- Et hier soir, j'ai repris deux fois de son petit salé aux lentilles, suivi d'une tarte aux reine-claudes.
L'usage semble fixé en ce qui concerne le pluriel de reine-claude; on met un s aux deux éléments du nom composé : reines-claudes.
(Sources : Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor.)
- On a beaucoup parlé de Picasso, les lèvres accoudées à des coupelles de prunes et de framboises à l'eau de vie.
On écrit aujourd'hui eau-de-vie, avec deux traits d'union.
(Sources : Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor.)
S'accouder ou être accoudé, c'est « poser ses coudes sur quelque chose dont on se sert comme appui », selon le Lexis. (C'est moi qui souligne. Définitions semblables dans le Petit Robert et le Multidictionnaire.) Le Trésor admet des emplois figurés du verbe s'accouder ou du participe passé accoudé, mais il me semble qu'on ne s'éloigne pas tellement du sens premier lorsqu'on parle d'une gargouille accoudée ou même d'une rêverie accoudée.
Que dire de ces lèvres accoudées à des coupelles...? Les devons-nous au génie de Picasso, à l'inspiration du poète ou aux vertus de l'eau-de-vie? Je crois comprendre qu'on a levé le coude; pour le reste, c'est un peu confus.
Line Gingras
Québec
« Pas vraiment la guerre... mais pas vraiment la paix... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-kiefer/309773/pas-vraiment-la-guerre-mais-pas-vraiment-la-paix
06:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, médias
01 novembre 2010
Il rappelait et appelait
- Il a affirmé que le message rappelait les consignes de sécurité fondamentales et appelait les organisations à ouvrir l'œil pour détecter toute activité suspecte.
(PC dans Cyberpresse, le 29 octobre 2010.)
... et incitait les organisations à ouvrir l'œil...
Line Gingras
Québec
« Le Congrès juif en mode alerte » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201010/29/01-4337610-le-congres-juif-en-mode-alerte.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1
05:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent