28 octobre 2006
Ils se sont déplus
«Il est vrai qu'ils cultivent leur animosité depuis de longues années. Ils semblent même s'être déplus au premier coup d'œil.» (Michel David.)
Se déplaire est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'utilise pas toujours à la forme pronominale. Et le pronom réfléchi se, ici, ne sert pas seulement à marquer la forme pronominale, mais désigne les deux hommes (Lucien Bouchard et Jacques Parizeau) représentés par le sujet ils.
En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci précède le verbe. Se déplaire, cependant, ne s'emploie jamais avec un complément d'objet direct : on ne déplaît pas quelque chose ni quelqu'un, mais à quelqu'un; messieurs Bouchard et Parizeau déplaisent, paraît-il, l'un à l'autre.
Le participe passé doit donc rester invariable :
Ils semblent même s'être déplu au premier coup d'œil.
Line Gingras
Québec
«Faits pour se détester» : http://www.ledevoir.com/2006/10/24/121175.html?338
22:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
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