03 janvier 2007
Avoir le beau jeu
« Le premier ministre Jean Charest a eu le beau jeu en répliquant que la firme Moody's venait tout juste de relever d'un cran la cote de crédit du Québec après l'avoir augmentée en juin dernier. » (Robert Dutrisac.)
Aucun des onze ouvrages consultés ne donne l'expression figurée avoir le beau jeu. On relève par contre avoir beau jeu, qui signifie « se trouver dans des conditions idéales pour faire quelque chose » (Multidictionnaire). Cette locution peut être suivie, d'après le Lexis, de la préposition de ou pour (introduisant un infinitif) :
Ils ont beau jeu de nous faire croire n'importe quoi. (Multidictionnaire.)
On aurait beau jeu de répondre que plus d'un seigneur a dû jadis son fief aux sacs d'écus d'un père usurier. (Bernanos, dans le Lexis.)
Comme les Danton, les Robespierre, les Marat dormaient en paix, les soldats allaient avoir beau jeu. (Erckmann-Chatrian, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On aurait pu écrire, il me semble :
Le premier ministre Jean Charest a eu beau jeu de répliquer...
Line Gingras
Québec
« Une accusation qui tombe à plat » : http://www.ledevoir.com/2006/11/15/122884.html
04:56 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
Commentaires
Avoir beau jeu, avoir toute facilité. L'homme politique a dans la tête aussi "le" jeu ou la comédie du pouvoir.
Bonne année à toi et poursuis ta chronique des mots.
Chaque homme.
Écrit par : chaque homme | 03 janvier 2007
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