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24 novembre 2006

Les horreurs grotesques qu'elles ont vécu

Grotesque; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; vocabulaire; grammaire française; orthographe d'accord.

«Il porte [le documentaire Afghanistan Unveiled] sur la vie de femmes afghanes qui habitent des provinces isolées, des femmes et des enfants dont on a peine à imaginer la pauvreté et l'isolement aujourd'hui mais qui toutes racontent les horreurs encore plus grotesques qu'elles ont vécu__ sous le régime des Talibans.» (Lise Ravary.)

Dans la langue courante, l'adjectif grotesque peut signifier «qui prête à rire par son côté invraisemblable, excentrique ou extravagant» (Trésor de la langue française informatisé) :

Des bouffons grotesques. (Multidictionnaire.)

Ce Scaramouche faisant la parade et se déhanchant en poses grotesques sur des tréteaux que supportent des barriques... (Gautier, dans le Trésor.)

Il peut vouloir dire aussi «qui prête à la dérision par son côté outrancier et son mauvais goût» (Trésor) :

On a fait d'un rien une histoire grotesque. (Lexis.)

Ces accusations sont grotesques. (Multidictionnaire.)

Une exclamation grotesque d'écolier délivré : «Le ciel est mort»... (Mallarmé, dans le Trésor.)

Je ne pense pas qu'on ait cherché à faire de l'humour en écrivant la phrase à l'étude, mais que l'adjectif est mal choisi; je proposerais :

... les horreurs encore plus inconcevables qu'elles ont vécues...

Rappelons que le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe : elles ont vécu quoi? des horreurs.

Line Gingras
Québec

«Voix afghanes» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...

Commentaires

Certainement un mauvais choix de l'auteur !
Bon week-end

Écrit par : Xavier | 24 novembre 2006

En effet, je suis d'accord: l'adjectif "grotesque" détonne étrangement dans ce contexte.
C'est par ailleurs toujours fascinant de lire vos réflexions sur toutes ces particularités de la langue et de constater votre oeil de lynx... Pauvres journalistes! Leurs textes sont écrits trop vite et les correcteurs, quand il y en a, sont débordés et ont les yeux fatigués.

Écrit par : Danaée | 27 novembre 2006

Les commentaires sont fermés.