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06 juin 2007

Syllepse de genre

Antécédent du pronom personnel; accord du pronom avec son antécédent; grammaire française; syntaxe du français.

« ... en conséquence, des directions doivent faire avec ce qu'il peuvent bien trouver. » (Jean-Jacques Samson, dans Le Journal de Québec.)

Non, l'ajout d'un s final au pronom il ne suffirait pas à mon bonheur. Je veux bien admettre que les directions comprennent des hommes et des femmes, mais directions demeure un nom féminin : il me semble que la phrase se lirait mieux si, comme à l'ordinaire, le pronom avait le même genre que son antécédent (le substantif qu'il remplace) :

... en conséquence, des directions doivent faire avec ce qu'elles peuvent bien trouver.

Sans doute peut-on expliquer le masculin en parlant d'accord par syllepse, c'est-à-dire selon le sens; à mon avis, toutefois, il ne faut pas abuser de ce procédé, fréquent dans la langue classique mais qui donne souvent, aujourd'hui, une fâcheuse impression de laisser-aller. (Pour en savoir davantage sur les différentes formes que peut prendre la syllepse, je vous invite à consulter Le bon usage.)

À l'article « syllepse », le Petit Robert présente cet exemple intéressant, où l'accord selon le sens ne me paraît pas injustifié :

C'est la sentinelle qui le premier s'inquiète. (Perret.)

Line Gingras
Québec

« Le vrai "grey power" » : http://www.canoe.com/infos/chroniques/jeanjacquessamson/a...

Commentaires

Le genre de fautes qui m'a fait rugir de fureur pendant toute ma carrière de prof.
Ma préférée : "la personne.....il va ...."
La personne en question étant un homme bien sûr logique de continuer au masculin !
Et ce genre de faute, toutes les semaines à raison de dix fois (minimum) par paquet de copies !

Écrit par : Rosa | 07 juin 2007

A moins que mon exemple s'apparente à celui de la sentinelle ? alors j'aurais barbouillé en rouge pendant des années pour rien...

Écrit par : Rosa | 07 juin 2007

C'est vrai que votre exemple s'apparente à celui de la sentinelle. D'un autre côté, ce n'est pas parce qu'un accord par syllepse est plus ou moins logique (il se justifie mieux, à mon sens, pour une personne physique que pour un organisme comme une direction, qui n'a pas de sexe) qu'il faut le faire systématiquement. L'accord habituel demeure l'accord grammatical - il est bon de le savoir, pour faire un choix éclairé.

De mon côté, si j'employais «il» pour remplacer «la personne», ce serait par distraction, assurément. Si l'accord grammatical me gênait, j'essaierais de tourner la phrase d'une autre façon. Dans l'exemple donné par le «Petit Robert», j'aurais de fait préféré l'accord grammatical - mais je n'ai pas tout le contexte, pour bien juger de la chose.

Écrit par : Choubine | 07 juin 2007

exemple intéressant, en effet. Au moins, la sentinelle n'est pas une femme.

Écrit par : phil | 07 juin 2007

En fait je n'aime pas ce mot "la personne" du fait de cette ambiguïté... Il me semble que "une personne" devrait renvoyer à une femme comme "un individu" plutôt à un homme, non ?
Phil je vous signale qu'on peut peut-être trouver aujourd'hui des femmes sentinelles....

Écrit par : Rosa | 07 juin 2007

Les commentaires sont fermés.