19 décembre 2007
Toutes celles et ceux
« Dans les circonstances, je crois qu'il serait opportun, pour toutes celles et ceux des Premières Nations qui ont le sentiment que leur histoire, leurs valeurs profondes et leur nation ont été bafouées, que vous vous excusiez. » (Alexis Wawanoloath, député du Parti québécois dans Abitibi-Est.)
Tous les garçons et les filles de mon âge / Se promènent dans la rue deux par deux... (Françoise Hardy.)
L'adjectif indéfini toutes ne peut se rapporter qu'à des noms ou des pronoms féminins; devant des termes coordonnés incluant un masculin, il faut employer tous, que l'on fait suivre immédiatement d'un masculin :
... pour tous ceux et celles des Premières Nations...
D'autres formulations seraient possibles :
... pour toutes celles et tous ceux des Premières Nations...
... pour tous les membres des Premières Nations...
... pour toutes les personnes des Premières Nations...
Line Gingras
Québec
« Lettre à Mario Dumont, chef de l'opposition officielle - Propos blessants et méconnaissance des cultures autochtones » : http://www.ledevoir.com/2007/12/17/168861.html
06:38 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, presse, médias
Commentaires
Merci de nous rappeler une des chansons préférées de ma jeunesse.
Écrit par : Rosa | 19 décembre 2007
Chère Choubine,
Dans un discours politique, écrit et corrigé par des fonctionnaires payés pour cela, c'est dommage.
L'accord avec le nom masculin est une règle de grammaire élémentaire (car je m'en souviens).
La seule nuance (mais attention: je suis un vieil Alzheimer): il est fortement conseillé de mettre le mot masculin le plus près possible de l'adjectif indéfini, mais que ce n'est pas une obligation...
Je pense à une suite logique de noms, par exemple.
Exemple (inventé par moi): tous les oreilles, les yeux, les bras... (si l'énumération DOIT commencer par oreilles, évidemment).
Ai-je la mémoire qui flanche?
Amitiés
P.S. Ne pas tirer sur le pianiste, il fait ce qu'il peut!
Écrit par : Armand | 19 décembre 2007
Erratum: enlève le "que" entre "mais" et "ce n'est": cela ne sied pas dans un blog qui concerne la grammaire!
Écrit par : Armand | 19 décembre 2007
Ouf... J'ai cru, Armand, que c'était moi qui avais commis cette faute de distraction que tu souhaiterais effacer. Il me semble que ton erratum peut tenir lieu de correction.
********
Ta mémoire est excellente : on m'a appris à moi aussi qu'il était toléré, si c'était nécessaire, de placer l'indéfini masculin près d'un nom ou d'un pronom féminin (à l'impossible nul n'est tenu!); toutefois, je n'ai jamais vu de cas où il n'y avait pas moyen de s'en tirer autrement. Ce heurt du masculin et du féminin est très pénible à l'oreille; je ferais en sorte de l'éviter.
********
Je ne penserais pas que la lettre de monsieur Wawanoloath ait été écrite et révisée par des fonctionnaires : son parti est actuellement le deuxième parti d'opposition. Quoi qu'il en soit, même si j'ai signalé cette faute très fréquente (une recherche Google est assez révélatrice à cet égard), le texte m'a paru, dans l'ensemble, fort bien tourné.
Écrit par : Choubine | 19 décembre 2007
Les commentaires sont fermés.