20 juin 2010
Un complément, deux constructions?
- Depuis 2006, il a organisé avec la commission scolaire du coin et le ministère différentes rencontres pour informer et « diminuer l'inquiétude » de ses enseignants. (Amélie Daoust-Boisvert, dans Le Devoir du 17 juin 2010.)
Ses enseignants ne peut pas être à la fois complément du nom inquiétude et complément d'objet direct du verbe informer :
... pour informer ses enseignants et diminuer leur inquiétude.
Line Gingras
Québec
« Génération réforme (4) – Prêt pas prêt, j'arrive! » : http://www.ledevoir.com/societe/education/291072/generation-reforme-4-pret-pas-pret-j-arrive
03:37 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
19 juin 2010
Coordination et symétrie
- De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 juin 2010.)
Un accord qui accorderait
De Wever serait probablement prêt à signer une entente qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui attribuerait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
Dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration
Il est généralement souhaitable que les termes coordonnés soient de même nature :
... dans les domaines de la fiscalité, de la justice et de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Pauvre... Canada » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/291131/pauvre-canada
02:44 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
18 juin 2010
Emportez vos vuvuzelas
Emporter et apporter.
- ... le pilote de la Suisse, Ottmar Hitzfeld, a pour sa part décidé d'inviter des partisans sud-africains à assister au dernier entraînement de son équipe.
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient emporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes. (Jean Dion, dans Le Devoir du 16 juin 2010.)
On dirait :
Les partisans étaient tellement déçus qu'ils ont quitté le stade avant la fin du match, sans emporter leurs vuvuzelas.
Demande à tes amis d'apporter leurs vuvuzelas lorsqu'ils viendront au carnaval.
Il fallait écrire :
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient apporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes.
Line Gingras
Québec
« Ça sent la Coupe – Presque tout nul » : http://www.ledevoir.com/sports/soccer/290977/ca-sent-la-coupe-presque-tout-nul
05:18 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juin 2010
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...
- Le juge s'est interrogé à savoir comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extra-maritale avec lui. (Guy Benjamin, dans Le Soleil du 15 juin 2010.)
La construction s'interroger à savoir ne me semble pas très heureuse. Je suggérerais :
Le juge s'est demandé comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui. (Cette formulation doit cependant être écartée, dans le cas présent, pour éviter une répétition. Voir la deuxième phrase à l'étude, ci-dessous.)
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui.
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité d'une personne avec qui l'on dit entretenir une relation extramaritale.
- Le juge Lemieux s'est interrogé à savoir si les gestes sont vraiment arrivés, ou est-ce qu'il aurait aimé qu'ils se passent, en parlant du jeune homme.
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...? Le juge s'est interrogé est-ce que...? Il y aurait avantage à reformuler :
Le juge Lemieux s'est demandé si les gestes ont vraiment été posés ou si le jeune homme aurait* seulement aimé qu'ils le soient.
* Comme le font observer Hanse et Blampain, on peut employer le conditionnel après si introduisant une interrogation indirecte.
* * * * *
-
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et des liens entre profs et élèves.
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et sur les liens entre profs et élèves.
* * * * *
-
L'adolescent s'est aussi retrouvé au lit au domicile d'un autre professeur « qui lui aurait tordu la tétine », selon les propos rapportés devant le tribunal.
Je présume que l'adolescent s'est retrouvé dans le lit d'un autre professeur.
Line Gingras
Québec
« Agression sexuelle sur un élève : un prof acquitté pour doute raisonnable » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201006/14/01-4289995-agression-sexuelle-sur-un-eleve-un-prof-acquitte-pour-doute-raisonnable.php
05:51 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
16 juin 2010
Ça nous rend esclave de l'automobile
Rendre, verbe attributif; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; orthographe d'accord.
- « La tendance dans l'industrie, c'est de quitter les centres de village pour s'implanter aux abords des grands axes routiers, se désole M. Derouin. C'est laid, ça nous rend esclave de l'automobile... » (Simon Diotte, dans La Presse du 15 juin 2010.)
On écrit :
La pollution rend ses enfants malades.
La pollution les rend malades.
La pollution nous rend malades.
Dans ces exemples, le verbe rendre introduit un attribut du complément d'objet direct; il en va de même dans la phrase à l'étude :
C'est laid, ça nous rend esclaves de l'automobile...
* * * * *
-
... face à la concurrence des grandes surfaces qui se multiplient dans les Laurentides et qui asphyxies peut à peu les rues principales des villages.
... et qui asphyxient peu à peu...
-
... grâce à une exposition qui lui est consacrée au Centre d'exposition de Val-David, situé juste en face l'épicerie.
... juste en face de l'épicerie.
-
Les amateurs d'art se donnent également rendez-vous aux Jardins du Précambien, un parcours en forêt de 3 km...
-
Jardins du Précambien : www.jardinsduprecambrien.com
Il s'agit évidemment des Jardins du Précambrien.
Line Gingras
Québec
« Une immense fresque pour sauver l'épicerie locale » : http://www.cyberpresse.ca/voyage/quebec/201006/15/01-4290038-une-immense-fresque-pour-sauver-lepicerie-locale.php
05:14 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 juin 2010
Les députés péquistes, exception faite des ministres libéraux
- Même si les autres partis ne lui laissent que très peu d'espace, il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois et de tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest. (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 juin 2010.)
Bien entendu, les ministres et députés libéraux ne sont pas des députés péquistes. Il fallait écrire, ce que l'on aurait certainement fait après une bonne relecture :
... il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois, et que tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest.
Line Gingras
Québec
« Partis politiques – Le modéré Amir Khadir » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290873/partis-politiques-le-modere-amir-khadir
02:47 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
14 juin 2010
Un mandat au long court
Au long court; au long cours; orthographe.
- La longueur du mandat ainsi que le nombre de semaines de présence de Yannick Nézet-Séguin seront dévoilés aujourd'hui, mais il y a fort à parier que, quelle que soit la durée initiale, le mandat du chef québécois sera au long court. (Christophe Huss, dans Le Devoir du 14 juin 2010.)
Je crois que l'on a voulu comparer le mandat du chef d'orchestre à la mission d'un capitaine au long cours*.
* À 18 h 16, je constate que la faute a été corrigée. Bravo!
Line Gingras
Québec
« Musique classique – Yannick Nézet-Séguin à Philadelphie! » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/290808/musique-classique-yannick-nezet-seguin-a-philadelphie
05:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse