19 septembre 2010
Personne de mieux placer
- Il n'y a parfois personne de mieux placer qu'un bon vieux coach pour dire la vérité.
(Michel Marois, dans La Presse du 8 mai 2010.)
On pourrait remplacer de par qui soit; la préposition n'introduit donc pas un infinitif, mais un participe passé :
Il n'y a personne de mieux vêtu [et non pas vêtir] que lui.
Il fallait écrire :
Il n'y a parfois personne de mieux placé qu'un bon vieux coach pour dire la vérité.
Line Gingras
Québec
« Un autre changement pour Tiger? » : http://www.cyberpresse.ca/sports/201005/08/01-4278494-un-autre-changement-pour-tiger.php
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2010
Pas de cette façon
- En principe, l'espace public devrait servir au bien-être de tous. Mais la façon même dont les rues sont dessinées traduisent un certain esprit politique.
(Caroline Montpetit, dans Le Devoir du 18 septembre 2010.)
D'après la construction de la phrase, ce ne sont pas les rues qui traduisent, mais la façon dont elles sont dessinées :
Mais la façon même dont les rues sont dessinées traduit un certain esprit politique.
Line Gingras
Québec
« De la civilité comme fondement de la démocratie » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/296481/de-la-civilite-comme-fondement-de-la-democratie
02:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 septembre 2010
Elle s'en ai fait prescrire
Ai ou est; il s'en ai fait prescrire ou il s'en est fait prescrire; je m'en ai fait prescrire ou je m'en suis fait prescrire; grammaire française.
- ... toute personne affichant un déficit en sérotonine, ayant pris des antidépresseurs, en consommant toujours, songeant à en prendre, ayant besoin d'en prendre, qui en prendra un jour, ou qui s'en ai fait prescrire et ne les prend pas.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 17 septembre 2010.)
Ai, c'est la première personne du singulier du verbe avoir au présent de l'indicatif, ou encore de l'auxiliaire avoir servant à former le passé composé :
J'ai une traduction passionnante à terminer.
Je lui ai prescrit des antidépresseurs.
Dans la phrase à l'étude, nous avons affaire à un verbe pronominal (s' est un pronom réfléchi); il fallait donc employer l'auxiliaire être – à la troisième personne du singulier, le sujet étant toute personne :
... toute personne [...] qui s'en est fait prescrire...
À la première personne du singulier, on écrirait :
Je me suis fait prescrire [et non pas Je m'ai fait prescrire] des antidépresseurs.
Line Gingras
Québec
« "La game est toffe, faut tu wake up" » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/296304/la-game-est-toffe-faut-tu-wake-up
05:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 septembre 2010
En priant pour que l'avion sera piloté par...
Prier pour que + indicatif; prier pour que + subjonctif; grammaire française.
- ... en priant pour que l'avion que je vais bientôt prendre sera piloté par...
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 19 juin 2010.)
Comme le signale le Trésor de la langue française informatisé, prier pour que est suivi du subjonctif. On prie pour qu'une chose se produise, et non se produira :
Priez pour qu'il fasse beau demain.
Je prie pour que mon neveu réussisse à son examen.
Il fallait écrire :
... en priant pour que l'avion que je vais bientôt prendre soit piloté par...
Line Gingras
Québec
« On prend tous un avion... » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201006/19/01-4291611-on-prend-tous-un-avion.php
07:27 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 septembre 2010
Distortion décontenançante
Distortion ou distorsion; décontenançant ou déconcertant.
- Théâtre – La distortion*
(Titre d'un article d'Alexandre Cadieux, dans Le Devoir du 15 septembre 2010.)
On écrit distortion en anglais, mais distorsion en français. Le mot est orthographié correctement dans le corps du texte.
- Des répliques parfaitement odieuses sont dites avec un naturel décontenançant.
Décontenançant est le participe présent de décontenancer; les ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Trésor de la langue française informatisé) ne l'admettent cependant pas comme adjectif. Je proposerais :
Des répliques parfaitement odieuses sont dites avec un naturel déconcertant.
Line Gingras
Québec
* Je vois, à 16 h 30, que l'on a corrigé le titre.
http://www.ledevoir.com/culture/theatre/296200/theatre-la-distortion
05:03 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 septembre 2010
Comment ne pas voir un juge dans le juge?
- Le civiliste a davantage tendance à voir dans le juge la simple « bouche de la loi », pour reprendre une expression de Montesquieu, et non pas un juge qui dicte au législateur la manière de réécrire sa loi...
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 22 juin 2010.)
Personnellement, j'aurais du mal à ne pas voir un juge dans le juge. Je suggérerais peut-être :
Le civiliste a davantage tendance à estimer que le rôle du juge est d'appliquer la loi telle qu'elle est écrite*, et non pas de dicter au législateur la manière de réécrire sa loi...
Line Gingras
Québec
* J'ai consulté le texte suivant, où Radoslava Dvorska explique, entre autres, ce qu'on entend par la bouche de la loi : http://www.droit-medical.com/perspectives/6-la-forme/416-...
« Blanc pour droit civil – Le Québec, "bâtard" juridique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/291381/blanc-pou...
10:07 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 septembre 2010
On se défend qu'il y ait eu de la précipitation
Se défendre que; se défendre de + infinitif; nier que, refuser d'admettre que; grammaire française; syntaxe du français.
- Au cabinet Bachand, on se défend qu'il y ait eu quelque précipitation que ce soit dans cette annonce, et ce, même si l'on reconnaît que les ficelles du comité n'étaient pas complètement attachées.
(Kathleen Lévesque, dans Le Devoir du 13 août 2010.)
Je ne trouve pas la construction se défendre que dans les dictionnaires (j'ai vu principalement le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé). Au sens de nier, refuser d'admettre, on emploie se défendre suivi d'un infinitif introduit par de :
Se défendre d'avoir trahi. (Lexis.)
Il se défend d'être raciste. (Petit Robert.)
Les élèves se sont défendus d'être des tricheurs. (Multidictionnaire.)
Le bonhomme est aveugle et se défend de l'être. (Hugo, dans le Trésor.)
Il se défendit d'avoir parlé d'une façon si impertinente. (France, dans le Trésor.)
On aurait pu écrire :
Au cabinet Bachand, on nie qu'il y ait eu quelque précipitation que ce soit dans cette annonce...
Line Gingras
Québec
« Jeu virtuel : un flou réel » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/294273/jeu-virtuel-un-flou-reel
02:26 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias