31 octobre 2011
Il lui a confié de recommander...
Confier de faire quelque chose, confier quelque chose, confier le soin de faire quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Le gouvernement a confié au juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland, de recommander le président de la commission.
(Tommy Chouinard, dans La Presse du 19 octobre 2011.)
On peut confier quelque chose ou quelqu'un à une personne ou à un organisme, au sens de « remettre à ses soins » :
Confier une mission, un mandat à quelqu'un. (Petit Robert.)
En mon absence, je vous confie ma maison. (Multidictionnaire.)
Elle a confié l'enfant à sa grand-mère. (Hanse-Blampain.)
C'est à nous que la Providence a confié cette tâche. (Césaire, dans le Lexis.)
Confier la direction des opérations, la gestion de ses biens, une inspection, ses intérêts, une paroisse, un rôle à quelqu'un. (Trésor de la langue française informatisé.)
Défiez-vous; c'est plus difficile que vous ne pensez. Confiez-moi l'ordre et la marche de l'affaire. (Renan, dans le Trésor.)
D'après ce que je peux voir, le complément d'objet direct est toujours un nom (ou un pronom); les ouvrages consultés ne donnent pas la construction confier de + infinitif. On aurait pu écrire :
Le gouvernement a confié au juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland, le soin de recommander le président de la commission.
Le gouvernement a chargé le juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland, de recommander le président de la commission.
Line Gingras
Québec
« Charest lance la commission Charbonneau sur la construction » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politi...
19:57 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2011
Combien y a-t-il de libertés d'expression?
- Si MM. Green et Tzortzis ne prononcent pas leurs conférences, ils n'auront pas le plaisir de se frotter à l'autre côté de la médaille de leur liberté d'expression. Celle des autres. Celles des femmes, des gais qui pourraient choisir de manifester devant l'édifice accueillant leurs conférences. Celles de journalistes, de caricaturistes, de chroniqueurs qui pourront décrire, railler et critiquer leurs prises de position qui feraient probablement honte à Cro-Magnon. Celles de citoyens engagés qui pourraient décider de perturber leurs conférences, tiens...
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 20 octobre 2011.)
Il n'y a à mon avis qu'une seule liberté d'expression, comme monsieur Lagacé semblait aussi le croire au départ :
[...] l'autre côté de la médaille de leur liberté d'expression. Celle des autres. Celle des femmes, des gais [...] Celle de journalistes, de caricaturistes, de chroniqueurs [...] Celle de citoyens engagés [...]
Line Gingras
Québec
« Allah et quelques miettes de civilisation » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201...
19:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2011
Il envoit le signal
- En faisant fi avec autant de légèreté d’une exigence aussi fondamentale, le premier ministre envoit le signal au reste de la machine que les exigences en matière de bilinguisme peuvent être ignorées.
(Manon Cornellier dans son blogue, le 26 octobre 2011.)
On écrit il voit, mais il envoie.
Line Gingras
Québec
« Un unilingue anglophone comme vérificateur général » : http://www2.lactualite.com/cornellier/2011-10-26/faudra-t...
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 octobre 2011
Ment-ment!
- La crise provoquée par le projet de loi 204 sur l'amphithéâtre de Québec et, encore cette semaine, son positionnement ambigu sur le règlement de placement dans la construction ont également confirmé les doutes sur son jugement politique.
(Michel David, dans Le Devoir du 27 octobre 2011.)
Tâchons d'éliminer quelques-uns de ces -ment :
La crise provoquée par le projet de loi 204 sur l'amphithéâtre de Québec et, encore cette semaine, sa prise de position ambiguë sur le règlement de placement dans la construction ont aussi confirmé les doutes sur son jugement politique.
Line Gingras
Québec
« Le ciel sur la tête » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334588/le-ciel-s...
21:37 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 octobre 2011
Et s'il n'en reste qu'un...
- Inquiets pour leur poste, des députés du Parti québécois « de la cuvée de 2008 » souhaiteraient que la chef péquiste, Pauline Marois, quitte son poste.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 27 octobre 2011.)
Inquiets pour leur poste, des députés du Parti québécois « de la cuvée de 2008 » souhaiteraient que la chef péquiste, Pauline Marois, quitte le sien.
Inquiets pour leur poste, des députés du Parti québécois « de la cuvée de 2008 » souhaiteraient que la chef péquiste, Pauline Marois, démissionne.
* * * * *
- Ceux qui se sont exprimés se sont montrés fidèles à leur chef : « Serai-je le seul, je le serais quand même, mais on est beaucoup plus nombreux que ça », avait déclaré Yves-François Blanchet, député de Drummond.
Je ne crois pas que monsieur Blanchet se demande s'il restera le seul fidèle :
Ceux qui se sont exprimés se sont montrés fidèles à leur chef : « Serais-je le seul, je le serais quand même, mais on est beaucoup plus nombreux que ça », avait déclaré Yves-François Blanchet, député de Drummond.
* * * * *
- Le député de Verchère, Stéphane Bergeron, affirmait que [...]
Monsieur Bergeron est député de Verchères.
Line Gingras
Québec
« Devant la grogne, Marois s'accroche » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334598/devant-la...
19:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 octobre 2011
Le prix d'inscription officiel
- Par ailleurs, Daniel Paillé déposera demain son bulletin de candidature comprenant les 1000 signatures obligatoires. Il sera le troisième à le faire, une semaine après M. Fortin et Mme Mourani. Les candidats devront maintenant s'atteler à la tâche de trouver les 15 000 $ du prix d'inscription officiel de la course, montant qui doit être déposé d'ici la mi-novembre.
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 26 octobre 2011.)
S'il y a un prix officiel à payer pour poser sa candidature à la chefferie du Bloc québécois, c'est, j'imagine, qu'il y a aussi un prix ou un coût véritable, non révélé. Je croirais plutôt, vu le contexte, que le journaliste voulait parler du coût de l'inscription officielle à la course.
Line Gingras
Québec
« Bisbille au Bloc québécois » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/334483/bisbille-...
16:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 octobre 2011
Un regain de popularité marquée
- L'inflexion évoquée est largement attribuable au printemps arabe ainsi qu'au regain de popularité marquée de Mahmoud Abbas [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 19 octobre 2011.)
C'est le regain qui est marqué.
Line Gingras
Québec
« Libération de Shalit – Ajustements en série » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
17:14 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 octobre 2011
Une mode de fonctionnement publique
- Selon le décret adopté par le conseil des ministres, la commission utilisera deux modes de fonctionnement. L'une à huis clos « pour recueillir toute information pertinente ». Une autre, publique, « pour recevoir les témoignages d'experts [...] ».
(Tommy Chouinard, dans La Presse du 19 octobre 2011.)
On ne parle pas ici de manières de vivre ou de se vêtir qui répondent au goût du jour, mais de formes particulières sous lesquelles « se présente un fait, s'accomplit une action », d'après la définition du Petit Robert :
La mémoire est-elle un mode de communication entre le moi actuel et le moi passé? (Marcel, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait que le chef de l'État fût, par le mode de son élection, sa qualité, ses attributions, en mesure de remplir une fonction d'arbitre national. (De Gaulle, dans le Trésor.)
J'écrirais :
Selon le décret adopté par le conseil des ministres, la commission utilisera deux modes de fonctionnement. L'un à huis clos, « pour recueillir toute information pertinente ». L'autre, public, « pour recevoir les témoignages d'experts [...] ».
L'autre plutôt que un autre, parce que la présence de l'un appelle à mon avis celle de l'autre.
Line Gingras
Québec
L'article a été modifié depuis que j'ai noté le passage à l'étude.
17:38 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 octobre 2011
Et alors?
- Toutefois, les jeunes semblent plus ouverts d'esprit, alors que seulement 39 % d'entre eux considèrent que l'arrivée au Québec d'immigrants d'origines ethniques différentes représente une menace pour la culture québécoise, alors que le taux est de 42 % pour l'ensemble du Québec.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 17 octobre 2011.)
Toutefois, les jeunes semblent plus ouverts d'esprit : seulement 39 % d'entre eux considèrent que l'arrivée au Québec d'immigrants d'origines ethniques différentes représente une menace pour la culture québécoise, alors que le taux est de 42 % pour l'ensemble du Québec.
Line Gingras
Québec
« Sondage sur les jeunes Québécois – Des cyberdépendants souffrant de solitude » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/333...
17:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 octobre 2011
Baisser à
Baisser à; grammaire française; syntaxe du français.
- Un rapport récent de l’Office québécois de la langue française nous prédit que d’ici 2031, le pourcentage de la population de l’île de Montréal qui parle majoritairement le français à la maison baissera à moins de 50 %.
(Jack Jedwab, dans Le Devoir du 21 octobre 2011.)
Baisser (verbe intransitif dans le cas présent), c'est diminuer de hauteur, d'intensité, de force, de valeur. Ce verbe exprime la progression, et non l'aboutissement; pour indiquer un changement numérique, il ne saurait donc s'utiliser avec la préposition à*. Celle-ci marque, dans la phrase à l'étude, le terme du mouvement, le point qui sera atteint en 2031 ou avant.
Baisser s'emploie plutôt avec la préposition de :
La rivière a baissé d'un mètre. (Petit Robert.)
[...] les ténors du second chœur baissèrent de près d'un demi-ton. (Berlioz, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Monsieur Jedwab aurait pu choisir passer, ou encore un verbe à double fonction, c'est-à-dire qui exprime soit la progression, soit l'aboutissement : descendre, se réduire, tomber.
Je m'appuie sur une étude rédigée en 1986 par mon ancienne collègue Lucie Boisvenue (fiche Repères – T/R 064), sur l'emploi de la préposition à avec les verbes indiquant un changement numérique.
Line Gingras
Québec
* Sauf dans la combinaison de... à, qui marque le degré approximatif du changement. Exemple : Le pourcentage baissera de 50 à 55 %.
« Langue – Le français en déclin, vraiment? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/334...
19:49 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
21 octobre 2011
Poursuivez!
- Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent de leur côté poursuivre leur travail.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 19 octobre 2011.)
Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent de leur côté continuer leur travail.
Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent continuer leur travail de leur côté.
Line Gingras
Québec
« Commission d'enquête sur la construction – Le recul » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/333886/commissio...
16:34 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 octobre 2011
Elle ne s'est pas laissée dévorer par le loup
Se laisser + infinitif, accord du participe passé; elle s'est laissée dévorer, elles se sont laissées dévorer, ils se sont laissés dévorer; elle s'est laissé dévorer, elles se sont laissé dévorer, ils se sont laissé dévorer; grammaire française; orthographe d'accord.
- Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.
(Françoise Laborde, dans Le Devoir du 15 octobre 2011.)
Gracile, c'est très joli, mais une fois suffit :
Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.
Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.
* * * * *
- Tristane voulait être journaliste, écrivain, sortir des sentiers tracés pour elle par une mère introduite dans le milieu de la gauche parisienne, marquée aussi par l'absence d'un père parti après sa naissance. Mais peu importe l'histoire de Tristane.
À quoi se rapporte le participe marquée? Étant donné la construction de la phrase, on est d'abord tenté, un court instant, de le rattacher à une mère, cet élément étant déjà accompagné du participe introduite. Mais ce n'est évidemment pas ce que madame Laborde a voulu dire : c'est Tristane, la fille, qui a été marquée par l'absence d'un père parti après sa naissance. Je suggérerais :
Marquée par l'absence d'un père parti après sa naissance, Tristane voulait être journaliste, écrivain, sortir des sentiers tracés pour elle par une mère introduite dans le milieu de la gauche parisienne.
* * * * *
- Vous n'avez pas fait comme la chèvre de Monsieur Seguin : vous ne vous êtes pas laissée dévorer par le loup.
Le participe passé du verbe se laisser doit rester invariable dans cette phrase, pour une double raison :
- Selon la grammaire traditionnelle, on respecte la règle suivante, énoncée dans le Multidictionnaire : « Le participe passé de la forme pronominale suivi d'un infinitif s'accorde avec le complément direct lorsque celui-ci fait l'action exprimée par l'infinitif. » Bien entendu, ce n'est pas Tristane Banon, représentée par le pronom vous, qui aurait fait l'action de dévorer.
- Selon les rectifications de l'orthographe, on n'a même pas à se poser de question : « Le participe passé laissé suivi d'un infinitif est invariable (avec l'auxiliaire avoir ou en emploi pronominal), comme c'était déjà le cas pour le participe passé de faire. » (Grand vadémécum de l'orthographe moderne recommandée.)
Peu importe la règle que l'on décide de suivre, il faut écrire :
Vous n'avez pas fait comme la chèvre de Monsieur Seguin : vous ne vous êtes pas laissé dévorer par le loup.
Line Gingras
Québec
« DSK – La triste affaire Tristane Banon » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/333665/dsk-la-tri...
20:25 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 octobre 2011
Une réaction malvenue par quiconque
Malvenu par; malvenu, adjectif ou participe passé; voix passive; complément d'agent; grammaire française; syntaxe du français.
- Bien sûr, plusieurs souverainistes contesteront ce sondage sous prétexte qu'il a été commandé par un organisme prônant le fédéralisme, mais cette réaction est malvenue par quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 15 octobre 2011.)
Le participe passé d'un verbe employé au passif peut être suivi d'un complément d'agent :
Cette proposition a été rejetée par la grande majorité des adhérents.
Malvenu n'est cependant pas un participe passé, mais un adjectif ou quelquefois un substantif. On le trouve dans des constructions comme les suivantes :
Elle serait malvenue de, à critiquer cette étude. (Multidictionnaire.)
Requête malvenue. (Petit Robert.)
Certes, le Trésor de la langue française informatisé mentionne le verbe malvenir, dans une remarque accompagnant l'article « malvenu » :
Méthode excellente et d'une grande loyauté philosophique, mais qui me fit malvenir de ceux mêmes que je prétendais honorer [...] (Bloy.)
Il s'agit toutefois, précise-t-on, d'un verbe rare qui ne s'emploie qu'à l'infinitif, au sens de « être mal considéré », et qui est de surcroît intransitif – autrement dit, il n'admet pas de complément d'objet direct et ne peut donc s'employer à la voix passive, avec un complément d'agent.
Madame Bombardier aurait pu écrire :
[...] mais cette réaction est malvenue pour quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.
[...] mais cette réaction est malvenue aux yeux de quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.
[...] mais cette réaction sera jugée malvenue par quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats. (Le complément d'agent se rattache au verbe juger.)
Line Gingras
Québec
« Sans étiquettes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/333666/sans-etiq...
16:57 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 octobre 2011
Ses photos, ces photos
- « Personne ne devrait être choqué par ses photos, à moins qu'on pense que tout cela se passe de façon magique », explique l'artiste en entrevue.
(Marie-Claude Lortie, dans La Presse du 8 octobre 2011.)
L'artiste parle de ses propres photos. J'imagine donc qu'il a déclaré :
« Personne ne devrait être choqué par ces photos... »
Line Gingras
Québec
« La face cachée de la Terre » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/marie-claude-lorti...
16:23 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2011
Se questionner sur, sur, sur
- Ceux qui ont vécu la fin du communisme de loin, en regardant la télé, se questionneront surtout sur leurs œillères à cette époque, aux clichés qu'ils ont cautionnés, aux significations arbitraires des mots comme liberté, fascisme, démocratie, communisme, héros et salaud.
(Chantal Guy, dans La Presse du 8 octobre 2011.)
Si je comprends bien, la chroniqueuse énumère trois choses sur lesquelles on se questionnera ou s'interrogera, soit les œillères, les clichés, les significations arbitraires de certains mots :
Ceux qui ont vécu la fin du communisme de loin, en regardant la télé, se questionneront surtout sur leurs œillères à cette époque, sur les clichés qu'ils ont cautionnés, sur les significations arbitraires des mots comme liberté, fascisme, démocratie, communisme, héros et salaud.
Line Gingras
Québec
« D'autres vies que la nôtre » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201110...
19:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 octobre 2011
La personne du narrateur
- « J'ai une drôle de nouvelle à t'apprendre, dit Jack. » Qui est Jack? Qui est ce « J' », pour commencer? Et quelle est cette nouvelle que Jack veut lui apprendre?
(Danielle Laurin, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)
Il me semble que madame Laurin ne se pose pas la bonne question : ce « j' » qui commence la phrase n'est pas le narrateur, mais Jack – et elle s'interroge déjà sur Jack. Ou bien je suis complètement nulle en analyse de texte, ou bien la chroniqueuse voulait dire :
« J'ai une drôle de nouvelle à t'apprendre, dit Jack. » Qui est Jack? Qui est ce « t' », pour commencer? Et quelle est cette nouvelle que Jack veut lui apprendre?
Line Gingras
Québec
« L'exploit Jacques Poulin » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/333172/l-exploit-j...
15:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 octobre 2011
Deux féminins feraient-ils un masculin?
- Les commissions scolaires et les universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Ils se frottaient les mains.
(Michèle Ouimet, dans La Presse du 6 octobre 2011.)
Ce ne sont pas les cégépiens qui se frottaient les mains, on s'en doute. Mais deux noms féminins ne font pas un masculin :
Les commissions scolaires et les universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Elles se frottaient les mains.
Certains trouveront peut-être l'animisme trop audacieux : il est vrai que les commissions scolaires et les universités n'ont pas de mains ni de salive. On pourrait écrire :
Les dirigeants des commissions scolaires et des universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Ils se frottaient les mains.
Line Gingras
Québec
« Le mépris de François Legault » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/michele-ouimet/201...
16:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 octobre 2011
Une belle bâtisse
La haute et la basse villes, la haute et la basse ville; carré, anglicisme au sens de place; tout une expérience, toute une expérience.
- Mention spéciale au Pinchuk Art Centre, en plein centre-ville, qui offre depuis 2008 des expositions d'art contemporain ukrainien et étranger dans une bâtisse dont la beauté culmine au SkyArt Cafe.
(Mélissa Guillemette, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)
Une bâtisse, nous dit le Petit Robert, est un « bâtiment de grandes dimensions (parfois avec l'idée de laideur) ». Marie-Éva de Villers écrit : « Ce nom a un sens parfois négatif; on lui préférera les mots immeuble ou édifice. »
Étant donné la valeur architecturale du bâtiment, dont une photographie illustre l'article de madame Guillemette, je parlerais ici d'un édifice. On peut consulter ce rappel utile du Bureau de la traduction de l'administration fédérale.
* * * * *
- Un autre site majeur est la descente Saint-André, le Montmartre de Kiev, qui relie la haute et la basse villes.
Je suis d'avis qu'il y a une seule ville de Kiev, comme il n'y a qu'une seule ville de Québec, même s'il existe une partie haute et une partie basse. Je ne vois pas ici une addition de villes, mais plutôt une ellipse :
[...] le Montmartre de Kiev, qui relie la haute [ville] et la basse ville.
Une recherche Google semble me donner raison. (Taper « la haute et la basse ville », puis « la haute et la basse villes », et comparer les résultats.)
* * * * *
- À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tourné vers le monde.
Le genre des noms de villes n'est pas fixé. Mais si l'on décide de considérer Kiev comme un nom féminin (c'est ce que fait mon édition du Petit Robert des noms propres), il faut s'y tenir :
[...] Kiev fut prise et détruite par les Mongols [...]
Occupée par les Allemands (1941 – 1943), Kiev fut gravement endommagée.
À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tournée vers le monde.
* * * * *
- Vous verrez immanquablement le carré de l'Indépendance [...] point de repère des manifestants lors de la Révolution orange de 2004.
On dirait bien une traduction littérale de l'anglais Independence Square; en français, comme le confirme une recherche Google, on dit plutôt place de l'Indépendance. (Voir le Multidictionnaire, à l'article « carré ».)
* * * * *
- Tout une expérience culturelle!
Tout est ici adjectif et variable, comme j'ai eu l'occasion de le signaler récemment :
Toute une expérience culturelle!
* * * * *
-
Les montagnes, les Carpates, sont une autre attraction majeure du pays. C'est là que se trouvent les maisons typiquement ukrainiennes et la nourriture la plus traditionnelle, en plus des montagnes.
Les montagnes se trouvent dans les montagnes. C'est bon à savoir.
Line Gingras
Québec
« Kiev en kaléidoscope » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/333198/kiev-e...
17:14 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 octobre 2011
Un tandem enfin réunis
- Un pareil tandem, pour la première fois réunis, devrait allécher tout le monde [...]
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 1er octobre 2011.)
Il faut être deux pour former un tandem; n'empêche, c'est un nom masculin singulier :
Un pareil tandem, pour la première fois réuni, devrait allécher tout le monde [...]
Line Gingras
Québec
« La malédiction de la momie » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/332670/la-maledict...
16:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent
12 octobre 2011
Tout une pente à remonter
- [...] la dizaine de journalistes présents, invités précieux pour un pays qui a tout une pente à remonter.
(Alexandre Shields, dans Le Devoir du 1er octobre 2011.)
Comme l'indiquent les exemples suivants, tirés du Petit Robert, tout est ici adjectif, et non adverbe; il doit donc s'accorder :
C'est toute une affaire, toute une histoire.
C'était toute une science. (Hugo.)
[...] la dizaine de journalistes présents, invités précieux pour un pays qui a toute une pente à remonter.
Line Gingras
Québec
« L'industrie touristique en Égypte – La longue traversée du désert » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3...
02:57 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 octobre 2011
Comparer n'est pas comparaître
Comparaît, comparait.
- Dans une entrevue accordée en 2007, l'ancien greffier du Conseil privé et ex-p.-d.g. du CN, Paul Tellier, comparaît les deux secteurs.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 28 septembre 2011.)
Nous n'avons pas affaire ici au présent de l'indicatif du verbe comparaître, mais à l'imparfait de l'indicatif du verbe comparer : comparait.
Line Gingras
Québec
« Un État ratatiné » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/332366/un-etat-r...
06:30 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias