30 novembre 2011
Ecchymose royal
Un ecchymose, une ecchymose; ecchymose, masculin ou féminin; genre du nom ecchymose.
- Mais l'ecchymose royal a suscité un grand intérêt dans la presse espagnole [...]
(AFP dans LaPresse.ca, 24 novembre 2011, 13 h 45.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé donnent ecchymose uniquement comme nom féminin :
Une blessure de forme étrange, cernée d'une ecchymose bleue. (Bernanos, dans le Lexis.)
Mais l'ecchymose royale a suscité un grand intérêt dans la presse espagnole [...]
Line Gingras
Québec
« Lunettes de soleil pour l'œil au beurre noir du roi d'Espagne » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/insolite/201111/24/0...
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29 novembre 2011
Elles n'ont pas rendus les élèves plus enthousiastes
- Les réformes et la diminution des exigences n'ont pas fait reculer le décrochage scolaire, ni rendus les élèves plus enthousiastes, c'est plutôt limpide.
(Chantal Guy, dans La Presse du 26 novembre 2011.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.), si celui-ci précède le verbe :
Les réformes et la diminution des exigences n'ont pas [...] rendu les élèves plus enthousiastes...
Le c.o.d. (les élèves) étant placé après le verbe, le participe reste invariable.
- Elle ne vous a sauvé d'aucun abîme, mais elle était là, dans le noir. Vous savez que c'est avant tout affaire de solitude. Que les lecteurs ne formeront jamais une milice et que vous n'avez pas à vous sentir investie d'une mission, ni à vous soucier de recruter.
Madame Guy emploie le vous à la place du je dans son article, comme l'indique le féminin à investie. Dans le passage à l'étude, le premier vous, féminin singulier, est complément d'objet direct du verbe sauver, employé avec l'auxiliaire avoir. Comme ce complément est placé devant le verbe, il gouverne l'accord du participe passé :
Elle ne vous a sauvée d'aucun abîme...
Line Gingras
Québec
« Décrochages » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201111...
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28 novembre 2011
Les prix traitent de sujets omniprésents
- Les prix Judith-Jasmin honorant les reportages traitent de sujets omniprésents dans l'actualité, la dégradation des infrastructures et la corruption réputée généralisée dans certains secteurs d'activité.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 28 novembre 2011.)
Ce ne sont pas les prix qui traitent de certains sujets, mais les reportages :
Les prix Judith-Jasmin honorent des reportages traitant de sujets omniprésents dans l'actualité...
Line Gingras
Québec
« Prix Judith-Jasmin – Briller parmi les meilleurs... » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/337074/prix-judith...
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27 novembre 2011
Consommations de crime
- [...] M. Lasn a souligné que la démarche canadienne était dépourvue du cran dont faisait preuve les indignés américains.
(Michelle McQuigge, PC, dans LaPresse.ca, le 26 novembre 2011; texte mis à jour à 15 h 31.)
Le sujet est inversé : la démarche canadienne, a souligné M. Lasn, était dépourvue du cran dont les indignés américains faisaient preuve.
- En misant sur les incidents liés à des consommations de drogue et de crime, qui ont été rapportés quotidiennement [...]
En misant sur les incidents de crime? En misant sur les incidents liés à des consommations de crime? On a peut-être voulu dire :
En misant sur les incidents liés à la consommation de drogue et à des crimes, qui ont été rapportés quotidiennement [...]
En misant sur des incidents liés à la consommation de drogue et sur des crimes, qui ont été rapportés quotidiennement [...]
En attirant l'attention sur des incidents liés à la consommation de drogue et sur des crimes, qui ont été rapportés quotidiennement [...]
Line Gingras
Québec
« L'homme derrière les mouvements canadiens d'"Occupons" se dit déçu » : http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/les-indi...
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26 novembre 2011
Comparer ses malheurs avec les indignés
- Le peuple, malgré ses outrances verbales, ses raccourcis qui l'amènent à comparer ses malheurs avec les indignés arabes, les sans-abri de Wall Street ou les réfugiés de toutes les misères, sait très bien l'envie qu'il suscite partout [...]
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 26 novembre 2011.)
On ne compare pas ses malheurs avec des personnes, mais avec les malheurs d'autres personnes :
Le peuple, malgré ses outrances verbales, ses raccourcis qui l'amènent à comparer ses malheurs avec ceux des indignés arabes, des sans-abri de Wall Street ou des réfugiés de toutes les misères, sait très bien l'envie qu'il suscite partout [...]
Line Gingras
Québec
« Lunettes roses » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/336...
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25 novembre 2011
Sujet, sujet, où es-tu?
- M. Harper chercherait ainsi à renouer avec un passé que des années de pouvoir libéral à Ottawa nous aurait fait oublier.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 25 novembre 2011.)
Ce sont des années de pouvoir libéral qui nous auraient fait oublier un certain passé, selon M. Harper. Années étant le noyau du groupe sujet (des années de pouvoir libéral à Ottawa), le verbe doit se mettre au pluriel.
- [...] c'est dire si l'idée d'une célébration des troupes canadiennes qui ont servi en Libye ne pouvait être considéré qu'avec curiosité, voire cynisme.
Cette idée ne pouvait être considérée qu'avec curiosité, voire cynisme.
D'après le Trésor de la langue française informatisé, le terme célébration peut désigner l'« action de louer, d'honorer quelqu'un ou quelque chose ».
Line Gingras
Québec
« Cérémonie militaire – Disproportionné » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/336871/ceremonie...
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24 novembre 2011
Avec forces débats
Forces débats, force débats; forces ou force, adverbe; orthographe.
- J'ai présenté ce salon pendant une vingtaine d'années depuis la Place d'animation, avec forces débats et musiques du monde.
(Lio Kiefer, dans Le Devoir du 22 octobre 2011.)
Employé au sens de beaucoup de, force est un adverbe (un adjectif indéfini, selon le Trésor de la langue française informatisé) et ne prend jamais de s :
Après force recommandations. (Multidictionnaire.)
J'ai dévoré force moutons. (La Fontaine, dans le Hanse-Blampain.)
[Une île] pleine de beaux et grands arbres, et force vignes. (J. Cartier, dans le Petit Robert.)
Les repas impériaux comportaient force poulardes, rôtis de chevreuil et pâtés d'anguilles. (Yourcenar, dans le Lexis.)
Pèlerinage de sainte Anne; force boutiques autour. (Michelet, dans le Trésor.)
[Il] se vanta d'avoir, après force démarches, fini par découvrir un certain Langlois. (Flaubert, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
J'ai présenté ce salon pendant une vingtaine d'années depuis la Place d'animation, avec force débats et musiques du monde.
Line Gingras
Québec
« Long-courrier – 22 octobre 2011 » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/334212/long-c...
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23 novembre 2011
Faut pas qu'il court
Falloir que + indicatif ou subjonctif; il faut qu'il court, il faut qu'il coure; grammaire française.
- « Ça, un caniche royal, faut pas que ça court après avoir mangé [...] »
(Marie-Claude Lortie, dans La Presse du 20 novembre 2011.)
Employé avec la conjonction que, le verbe falloir appelle le subjonctif, et non pas l'indicatif :
Faut encore que je choisisse la marchandise, répondit aigrement la cordonnière. (France, dans le Petit Robert.)
Or, le verbe courir fait il court au présent de l'indicatif, mais qu'il coure au présent du subjonctif :
« Ça, un caniche royal, faut pas que ça coure après avoir mangé [...] »
Voir le Bescherelle ou le Multidictionnaire.
Line Gingras
Québec
« Un chiot, ce n'est pas un cadeau » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/marie-claude-lorti...
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22 novembre 2011
Lundi dernier ce dernier
- Cette volonté a ceci d'inquiétant pour la suite que les eurosceptiques membres du Parti conservateur forment le groupe, assure-t-on, qui domine avec force le débat sur les liens avec le continent, ou qui a le plus d'ascendant sur Cameron. À cet égard, le discours qu'a tenu lundi dernier ce dernier n'est rien de moins qu'une mise en relief de la position qu'il va défendre [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 19 novembre 2011.)
Je ne crois pas qu'on ait cherché à faire de l'humour :
À cet égard, le discours qu'a tenu celui-ci lundi dernier...
Line Gingras
Québec
« La crise de l'euro – Colère anglaise » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3...
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21 novembre 2011
La retraite ou l'âge de la retraite
- José a vu son salaire réduit de 5 % l'an dernier, sa pension a été gelée et l'âge de sa retraite repoussée.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 novembre 2011.)
C'est l'âge de sa retraite qui a été repoussé :
José a vu son salaire réduit de 5 % l'an dernier, sa pension a été gelée et l'âge de sa retraite, repoussé.
Line Gingras
Québec
« Une élection sur fond de crise » : http://www.ledevoir.com/international/europe/336356/une-e...
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20 novembre 2011
La fatigue de l'insouciance?
- Devant l'affadissement de la loi 101 par les tribunaux, la fatigue inévitable des générations combatives du lyrisme nationaliste, de l'insouciance désinvolte des jeunes qui croient bétonné l'avenir du français au Québec, il n'y a qu'un choix : la fermeté et l'intransigeance.
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 19 novembre 2011.)
Non, malgré ce que laisse entendre ce de qui semble signaler un complément du nom, madame Bombardier ne veut pas nous parler de la fatigue de l'insouciance, ni de générations combatives qui seraient à la fois celles du lyrisme nationaliste et de l'insouciance désinvolte des jeunes. En toute logique, la préposition devant introduit non pas deux compléments dans la phrase ci-dessus, mais trois : l'affadissement de la loi 101, la fatigue des générations combatives et l'insouciance des jeunes.
Il fallait écrire, à mon avis :
Devant l'affadissement de la loi 101 par les tribunaux, la fatigue inévitable des générations combatives du lyrisme nationaliste et l'insouciance désinvolte des jeunes qui croient bétonné l'avenir du français au Québec, il n'y a qu'un choix possible : la fermeté et l'intransigeance.
Line Gingras
Québec
« Déjà vu » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/336493/deja-vu
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19 novembre 2011
1500 membres des Forces canadiennes ont été envoyées
- [...] environ 1500 membres des Forces canadiennes ont été envoyées au Kosovo pendant plus de trois ans, entre 1999 et 2002.
(Marie Vastel, dans Le Devoir du 17 novembre 2011.)
Ce sont des membres des Forces canadiennes qui ont été envoyés au Kosovo.
Line Gingras
Québec
« Le patriotisme militaire prend de l'ampleur » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/336279/le-patrio...
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18 novembre 2011
Son équipe de sécurité les ont empêchés...
-
Deux frères de Michael Jackson affirment qu'ils ont essayé d'aider le chanteur à vaincre sa dépendance aux médicaments, mais que son équipe de sécurité les ont empêchés de s'approcher de lui.
(AP dans LaPresse.ca, 1er novembre 2011.)
J'ignore de combien de personnes était composée l'équipe de sécurité, mais peu importe :
Deux frères de Michael Jackson affirment qu'ils ont essayé d'aider le chanteur à vaincre sa dépendance aux médicaments, mais que son équipe de sécurité les a empêchés de s'approcher de lui.
Line Gingras
Québec
« La famille de Michael Jackson a tenté de l'aider à vaincre sa dépendance » : http://www.cyberpresse.ca/arts/dossiers/deces-de-michael-...
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17 novembre 2011
Il s'est fait reproché ses critiques
Se faire + infinitif ou participe passé; grammaire française; orthographe.
- Très populaire au Canada anglais, M. Cherry s'est souvent fait reproché ses critiques envers les joueurs francophones de la Ligue nationale de hockey.
(PC dans le site du Devoir, le 5 novembre 2011 à 14 h 52.)
Le verbe reprocher n'exprime pas ici un état (M. Cherry ne peut pas être reproché), mais une action : on a souvent reproché à M. Cherry ses critiques envers les joueurs francophones. Grammaticalement, il serait correct de dire :
M. Cherry s'est souvent fait reprendre pour ses critiques envers les joueurs francophones.
Il fallait donc écrire :
Très populaire au Canada anglais, M. Cherry s'est souvent fait reprocher ses critiques envers les joueurs francophones de la Ligue nationale de hockey.
Line Gingras
Québec
« Don Cherry refuse son doctorat honorifique à cause de la controverse » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/33542...
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16 novembre 2011
L'unilinguisme de qui, de quoi?
Antécédent du pronom relatif; grammaire française; syntaxe du français.
- Malgré cela, la langue de travail en interne y est toujours demeurée le français. C'est d'ailleurs l'engagement qu'avait pris l'anglophone Michael Sabia en étant nommé à sa direction.... jusqu'à ce qu'il autorise l'embauche de deux vice-présidents anglophones au sein de la filiale immobilière Ivanhoé Cambrige, dont l'unilinguisme contraint un certain nombre d'employés à devoir communiquer et travailler en anglais.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 16 novembre 2011.)
Prendre un engagement est une action ponctuelle, qui ne peut donc pas durer jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose qui y mette fin.
Si une situation contraint des employés à faire quelque chose, il va de soi qu'ils doivent le faire.
Le pronom relatif doit renvoyer sans équivoque à son antécédent. Ce n'est pas le cas dans l'exemple ci-dessus : la construction de la phrase laisse entendre que la filiale immobilière Ivanhoé Cambridge fonctionne uniquement en anglais, alors que le contexte nous apprend que c'est un certain nombre d'employés qui doivent travailler en anglais, à cause de l'unilinguisme de deux vice-présidents anglophones. Il fallait rapprocher dont et son véritable antécédent :
Malgré cela, la langue de travail en interne y est toujours demeurée le français. C'est d'ailleurs l'engagement qu'avait pris l'anglophone Michael Sabia en étant nommé à sa direction, et qu'il avait tenu jusqu'à ce qu'il autorise l'embauche, au sein de la filiale immobilière Ivanhoé Cambridge, de deux vice-présidents anglophones dont l'unilinguisme contraint un certain nombre d'employés à devoir communiquer et à travailler en anglais.
Line Gingras
Québec
« Langue française – Le glissement » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/336141/langue-fr...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 novembre 2011
Être conséquent
- Le code déontologique afférent sera-t-il contraignant pour les entreprises? Quel statut auraient les pigistes et les commentateurs des nouveaux médias?
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 14 novembre 2011.)
Je ne vois pas ce qui justifie, ci-dessus, le passage du futur simple de l'indicatif au présent du conditionnel. Selon le degré de probabilité que présente « la création d'un titre de journaliste professionnel », l'auteur devait opter à mon avis pour l'un ou pour l'autre :
Le code déontologique afférent sera-t-il contraignant pour les entreprises? Quel statut auront les pigistes et les commentateurs des nouveaux médias?
Le code déontologique afférent serait-il contraignant pour les entreprises? Quel statut auraient les pigistes et les commentateurs des nouveaux médias?
- L'adoption d'un ordre professionnel des enseignements [...]
L'adoption d'un ordre professionnel des enseignants [...]
Line Gingras
Québec
« Médias – Les mammouths dans la maison » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/336006/medias-les-...
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14 novembre 2011
Pourquoi se méfier des charlatans?
- Pourquoi se méfier de ceux qui préfèrent l'action politique à la rue, qui manifestent du scepticisme devant les vendeurs de formules toutes faites, des charlatans de la pensée magique, des simplificateurs à outrance et des sauveurs en réserve de l'État?
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 12 novembre 2011.)
Madame Bombardier semble demander :
Pourquoi se méfier [...] des charlatans de la pensée magique, des simplificateurs à outrance et des sauveurs en réserve de l'État?
Je ne crois pas que la chroniqueuse ait voulu poser cette question absurde, mais plutôt celle-ci :
Pourquoi se méfier de ceux [...] qui manifestent du scepticisme devant les vendeurs de formules toutes faites, les charlatans de la pensée magique, les simplificateurs à outrance et les sauveurs en réserve de l'État?
Line Gingras
Québec
« Pourquoi? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/335...
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13 novembre 2011
À vos risques
- Au bout du compte, c'est la juge Charbonneau qui a dû rappeler M. Charest à l'ordre. S'il croyait qu'elle se contenterait de pouvoirs distillés au compte-gouttes et risquer de compromettre la crédibilité de sa commission pour lui éviter de perdre la face, il s'est manifestement trompé sur la personne.
(Michel David, dans Le Devoir du 12 novembre 2011.)
Qu'a voulu dire le chroniqueur?
S'il croyait [...] risquer de compromettre la crédibilité de sa commission? Ce n'est pas M. Charest qui aurait pris ce risque, mais la juge Charbonneau (pour éviter à M. Charest de perdre la face).
S'il croyait qu'elle se contenterait de [...] et [de] risquer de compromettre la crédibilité de sa commission? Mais si la juge ne se « contentait » pas de risquer de compromettre cette crédibilité, c'est qu'elle la compromettrait pour de bon. Ce n'est évidemment pas le cas.
On pouvait écrire :
S'il croyait qu'elle se contenterait de pouvoirs distillés au compte-gouttes et risquerait [ou et qu'elle risquerait] de compromettre la crédibilité de sa commission pour lui éviter de perdre la face, il s'est manifestement trompé sur la personne.
Line Gingras
Québec
« Le pantin » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/335919/le-pantin
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 novembre 2011
Pendu avec des coups de couteaux
- Un pizzaïolo retrouvé pendu avec des coups de couteaux à Tarascon
(Titre d'un article de l'AFP, paru dans Libération.fr le 7 novembre 2011.)
Un ami lecteur me signale cet article, dont le titre semble faire état d'une curieuse technique de pendaison. Je me demande en outre ce qui amène l'auteur à indiquer que l'on a utilisé plus d'un couteau...
Pour éviter le comique involontaire, particulièrement regrettable dans les circonstances, il fallait se méfier des différents emplois de la préposition avec. Je suggérerais :
Un pizzaïolo retrouvé pendu et poignardé à Tarascon
Line Gingras
Québec
http://www.liberation.fr/societe/01012370146-un-pizzaiolo...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 novembre 2011
L'organisme auquel il faisait partie
- C’est en entrevue à La Presse que M. Duchesneau a livré le fond de sa pensée sur l’organisme auquel il faisait partie et sa direction [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 28 octobre 2011, 15 h 10.)
On participe à des travaux, mais on fait partie d'un organisme :
C’est en entrevue à La Presse que M. Duchesneau a livré le fond de sa pensée sur l’organisme dont il faisait partie et sa direction [...]
Autre possibilité :
C’est en entrevue à La Presse que M. Duchesneau a livré le fond de sa pensée sur l’organisme auquel il appartenait et sa direction [...]
Line Gingras
Québec
« Jacques Duchesneau mis à la porte de l'Unité anticorruption » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/334707/jacques-d...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 novembre 2011
Outre l'expulsion d'une violente dispute conjugale
- Outre l'expulsion de personnes fortement intoxiquées et d'une violente dispute conjugale, aucun incident majeur n'est venu perturber l'occupation du square Victoria, à Montréal.
(Pierre-André Normandin, dans La Presse du 6 novembre 2011; article mis à jour à 20 h 35.)
On pourrait expulser les conjoints qui se disputent, mais pour ce qui est d'expulser la dispute elle-même, j'ai bien peur que ce ne soit impossible :
Outre l'expulsion de personnes complètement ivres et d'une violente dispute conjugale, aucun incident majeur n'est venu perturber l'occupation du square Victoria, à Montréal.
* * * * *
Précision apportée le 15 avril 2012 :
Un ami lecteur, Bataille, m'écrivait il y a quelques semaines : « Il me semble que dans cette phrase, l'emploi de "outre" est fautif. Il aurait fallu écrire "hormis" ou "à part". Qu'en pensez-vous? »
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, cette observation est parfaitement juste; outre ne veut pas dire hormis ou à part, mais en plus de :
Outre leurs photographies, les deux jeunes gens avaient échangé leurs confidences. (Romains, dans le Petit Robert.)
Outre ses études, il travaille à temps partiel. (Multidictionnaire.)
Outre quelques députés, il y avait là deux ministres. (Hanse et Blampain.)
Outre son travail régulier, il fait des heures supplémentaires. (Lexis.)
Outre leurs enfants et une cousine, ils logent une amie de la famille. (Lexis.)
Pour disposer le voyageur, on lui apprenait outre cela que le linge était blanchi au savon. (Fargue, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il aurait fallu écrire, par conséquent :
À part l'expulsion de personnes complètement ivres et d'une violente dispute conjugale, aucun incident majeur n'est venu perturber l'occupation du square Victoria, à Montréal.
Line Gingras
Québec
« Plusieurs incidents ébranlent le mouvement des indignés » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/nation...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias