21 août 2011
La terrible lucidité qu'il faisait preuve
- [...] son dernier ouvrage, Je ne veux pas mourir seul, lui a attiré un lectorat si diversifié qu'il serait impossible d'en dresser le profil, mais qui a compris la terrible lucidité que l'auteur faisait preuve à son égard.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 20 août 2011.)
On fait preuve de lucidité; il fallait donc écrire :
... la terrible lucidité dont l'auteur faisait preuve à son égard.
Line Gingras
Québec
« Gil Courtemanche – L'homme des paradoxes » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/32...
01:44 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 août 2011
Aucun des deux ne s'était consulté
Se consulter, pronominal réciproque; grammaire française; syntaxe du français.
- Ce qui, la veille, faisait l'affaire de l'équipe de production ne faisait plus du tout l'affaire de l'équipe de direction. De toute évidence, aucun des deux camps ne s'était consulté ni n'avait réfléchi aux remous que l'embauche d'un ex-chef souverainiste allait nécessairement créer.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 18 août 2011.)
Se consulter, c'est « s'entretenir, échanger mutuellement ses points de vue avant de prendre une décision commune » (Trésor de la langue française informatisé), « s'entretenir pour s'enquérir des avis réciproques » (Lexis). Pronominal réciproque, ce verbe appelle, me semble-t-il, un sujet pluriel :
Ils se sont consultés avant d'agir. (Petit Robert.)
Les personnages avaient l'air de se parler entre eux, de se consulter. (Robbe-Grillet, dans le Lexis.)
Ils s'arrêtèrent au milieu du carrefour et firent groupe, comme des gens qui se consultent. (Hugo, dans le Trésor.)
Se consulter peut aussi être utilisé comme pronominal passif :
Ouvrage qui se consulte facilement. (Trésor.)
Cet emploi rare ne correspond cependant pas à celui qui nous occupe. La chroniqueuse aurait pu écrire :
De toute évidence, les deux camps ne s'étaient pas consultés et aucun n'avait réfléchi aux remous que l'embauche d'un ex-chef souverainiste allait nécessairement créer.
Line Gingras
Québec
« Gilles Duceppe : arrivé lundi, parti mercredi » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski...
03:33 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 août 2011
Ça compte
- Le magazine socioculturel Médium large, diffusé du lundi au vendredi de 9 h à 11 h, à compter de la semaine prochaine, comptera une dizaine de chroniqueurs réguliers.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 18 août 2011.)
On pourrait éviter la répétition :
... à partir de la semaine prochaine...
Line Gingras
Québec
« Première Chaîne – Duceppe se retire et Languirand, retiré des ondes, attire des appuis » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/329547/premiere-ch...
05:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 août 2011
Actif ou passif?
- Cette opération « priceless! », qui détricote celle qu'avait menée en 1968 par un autre ministre de la Défense dans un vent d'anticolonialisme, satisfera les vétérans qui ont connu la marine royale canadienne, vieille de cent ans.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 18 août 2011.)
Il faut se garder de mélanger l'actif et le passif :
Cette opération « priceless! », qui détricote celle qui avait été menée en 1968 par un autre ministre de la Défense...
Cette opération « priceless! », qui détricote celle qu'avait menée en 1968 par un autre ministre de la Défense...
- Mais il y avait eu auparavant cette curieuse redécoration de la réception du ministère des Affaires étrangères, où l'on balaya deux tableaux d'Alfred Pellan pour le remplacer par le minois de la reine Elizabeth II.
Ce n'est pas Alfred Pellan que l'on a remplacé, mais ses deux tableaux :
... où l'on balaya deux tableaux d'Alfred Pellan pour les remplacer par le portrait de la reine Elizabeth II.
Line Gingras
Québec
« Marine et aviation royales – Rétrograde Harper » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/329527/marine-et...
05:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 août 2011
Son ancêtre l'astrolabe
- [...] d'un patenteux, fou d'astronomie et d'instruments de navigation anciens, comme Michel Marchand. À l'intérieur d'une grange proprette, son atelier est un joyeux capharnaüm où sont suspendus [...] des outils de toutes sortes et, bien sûr, des sextants, semblables à ceux utilisés au XVIIIe siècle. Dehors, son ancêtre l'astrolabe [...]
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 17 août 2011.)
Je ne pense pas que l'astrolabe soit l'ancêtre de M. Marchand, mais plutôt celui des sextants :
Dehors, leur ancêtre l'astrolabe...
Line Gingras
Québec
« Les métiers oubliés – Sous le soleil, exactement à l'heure » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/329...
03:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 août 2011
Comme un seul homme
- L'auteur et journaliste américain Anthony Balducci s'amuse, dans son blogue, à comparer le ventre des hommes forts de la première époque du cinéma — comme Francis X. Bushman dans la première version de Ben-Hur datant de 1925 — avec celui des Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger des années 1980. Les premiers, constatent-ils, « ne sentaient pas le besoin d'exhiber avec ostentation leurs abdos ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 16 août 2011.)
Qui est-ce qui constate? Non, ce ne sont pas les premiers ni MM. Stallone et Schwarzenegger, mais l'auteur et journaliste américain Anthony Balducci – auteur et journaliste, oui, mais un seul homme tout de même.
Par ailleurs, selon le Petit Robert, exhiber, c'est « montrer avec ostentation ou impudeur » :
Les premiers, constate-t-il, « ne sentaient pas le besoin d'exhiber avec ostentation leurs abdos ».
Line Gingras
Québec
« Enquête sur l'obsession du ventre plat » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/329...
03:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent