11 septembre 2011
« Le Devoir » que nous avions quittés
- Le Devoir que nous avions tous deux quittés un jour fut, on s'en doute, notre sujet de prédilection.
(Jean-Pierre Proulx, dans Le Devoir du 10 septembre 2011.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Nous avions quitté quoi? Le Devoir. Le participe devait se mettre au masculin singulier : quitté.
Line Gingras
Québec
« Souvenirs d'un ancien collègue – Michel Roy, notre maître » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/331132/souvenirs-d...
03:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 septembre 2011
Il s'est refusé d'arrêter une date
Se refuser de + infinitif; se refuser à + infinitif; se refuser de faire quelque chose; se refuser à faire quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- [...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 8 septembre 2011.)
On refuse de faire quelque chose; cependant, comme le signale Marie-Éva de Villers, « à la forme pronominale et suivi d'un infinitif, le verbe se construit avec la préposition à » :
Elles se sont refusées à signer. (Multidictionnaire.)
[Noter que le participe passé s'accorde avec le sujet, parce que le pronom réfléchi a pour seule fonction d'indiquer la forme pronominale.]
Il se refusait à envisager cette solution. (Petit Robert.)
Du reste, elle se refusait à voyager cette nuit! (Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Ses pieds enflés se refusaient à marcher. (Maupassant, dans le Trésor.)
Ils se sont refusés à nous aider. (Hanse-Blampain.)
Le Trésor mentionne aussi la construction se refuser de + infinitif, sans en donner d'exemple. Hanse et Blampain font observer, à ce propos, que « certains écrivains emploient se refuser de faire quelque chose »; dans l'usage courant, précisent-ils, on utilise plutôt s'interdire de :
Ils s'étaient refusé de penser à autre chose. (Céline, dans le Hanse-Blampain.)
[Le participe passé reste invariable, le pronom réfléchi étant complément indirect.]
Dans la phrase qui nous occupe, où se refuser signifie ne pas consentir, on aurait pu écrire :
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois à arrêter [ou à fixer, pour l'euphonie] une date de retour au jeu.
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
Line Gingras
Québec
« Crosby demande qu'on interdise les coups à la tête » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/330940/crosby-deman...
01:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 septembre 2011
Une renonciation de l'idée de souveraineté
Renonciation de quelque chose; renonciation à quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- En revanche, elle n'a manifesté aucune volonté de pactiser avec ceux qui réclament l'abandon de sa politique de « gouvernance souverainiste » perçue comme une renonciation de l'idée même de souveraineté.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 2 septembre 2011.)
D'après les exemples que je vois dans les dictionnaires, on introduit au moyen de la préposition à le complément de renonciation désignant le bien moral auquel on renonce :
Renonciation à une opinion, à sa foi, à sa liberté. (Petit Robert.)
Renonciation à un projet. (Petit Robert.)
Renonciation à la puissance paternelle. (Lexis.)
Aujourd'hui où il y a chez lui [Zola] une renonciation bien manifeste à l'écriture, le livre qu'il publie est déclaré un chef-d'œuvre, un mot bien rarement employé par la critique pour le livre vivant, pour le livre d'un jeune. (Goncourt, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
En revanche, elle n'a manifesté aucune volonté de pactiser avec ceux qui réclament l'abandon de sa politique de « gouvernance souverainiste », perçue comme une renonciation à l'idée même de souveraineté.
Line Gingras
Québec
« Parti québécois – Le mur » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/330532/parti-que...
00:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 septembre 2011
Un fond d'un million
- Elle a aussi miné la proposition de doter le Conseil de presse du Québec d'un fond* d'un million afin de lui donner de l'indépendance et du mordant.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 6 septembre 2011.)
Fonds s'écrit avec un s au singulier pour désigner un « capital disponible, par opposition au revenu » (Trésor de la langue française informatisé) :
Ils affectèrent à cette entreprise un fonds de 250 000 livres sterling. (About, dans le Trésor.)
Elle a aussi miné la proposition de doter le Conseil de presse du Québec d'un fonds d'un million afin de lui donner de l'indépendance et du mordant.
Line Gingras
Québec
* Le 12 septembre, je constate que la faute a été corrigée.
« Médias – Le PQ, Agnès Maltais et le dentifrice » : http://www.ledevoir.com/culture/television/330739/medias-...
19:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 septembre 2011
Des forfaits destinés à leur intention
- Pour prolonger cette escapade, plusieurs hôtels de la région proposent des forfaits destinés à l'intention des cyclistes.
(Simon Diotte, dans La Presse du 4 septembre 2011.)
L'un ou l'autre suffit :
Pour prolonger cette escapade, plusieurs hôtels de la région proposent des forfaits destinés aux cyclistes.
Pour prolonger cette escapade, plusieurs hôtels de la région proposent des forfaits à l'intention des cyclistes.
Line Gingras
Québec
« Évasion à vélo dans le Suroît » : http://www.cyberpresse.ca/voyage/destinations/quebec/2011...
00:08 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 septembre 2011
Si DSK le veux, il le peux
- « Je ne sais pas à quel moment, à quelles conditions, mais si [DSK] le veux, il peux jouer [...] un rôle très important », a poursuivi l'ancien ministre.
(AP et Le Devoir dans le site du journal, 4 septembre 2011.)
S'il le veut, il le peut.
Line Gingras
Québec
« DSK est de retour en France » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
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