04 novembre 2012
Le courage qu'il a opposé à qui?
Leur et son antécédent; grammaire française; syntaxe.
- « Ole Miss » est une université célèbre pour la haine avec laquelle la communauté blanche a résisté, il y a 50 ans cette année, à l’intégration des Noirs et pour le courage que leur a opposé James Meredith.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)
Le pronom leur ne peut renvoyer qu'à un nom pluriel; le journaliste semble donc nous apprendre que James Meredith a opposé son courage aux Noirs, ce qui n'est absolument pas le cas puisque James Meredith avait la peau noire. Il fallait écrire :
« Ole Miss » est une université célèbre pour la haine avec laquelle la communauté blanche a résisté, il y a 50 ans cette année, à l’intégration des Noirs et pour le courage que lui a opposé James Meredith.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La "Bible Belt" en mutation » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/363096/l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:16 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 novembre 2012
La plupart connaissent presque tous...
- Alors que la plupart des journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)
Alors que la plupart des journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
Alors que la plupart les journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Des lecteurs plus nombreux » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/36...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 novembre 2012
Le contenu sera en bonne partie fournie...
En bonne partie.
- À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fournie par l'agence QMI [...]
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 21 novembre 2011.)
Le contenu rédactionnel sera fourni, en bonne partie, par l'agence QMI :
À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fourni par l'agence QMI [...]
On écrirait cependant :
À partir de maintenant, une bonne partie du contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera fournie par l'agence QMI [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Médias – Les kleenex de Quebecor » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/336561/medias-les-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 novembre 2012
Application
- La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et qu'un code d'éthique précis s'applique à tous les salariés.
(Ewan Sauves dans le site de La Presse, le 5 octobre 2012; texte mis à jour à 14 h 47.)
On aurait pu écrire, par exemple :
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et qu'un code d'éthique précis doit être observé par tous les salariés.
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et que tous les salariés sont tenus d'observer un code d'éthique précis.
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et que tous les salariés sont assujettis à un code d'éthique précis.
- Selon Marianne Rouette, les plaintes que reçoit par la STM sur la langue de service ne sont pas en hausse.
Selon Marianne Rouette, les plaintes que reçoit par la STM sur la langue de service ne sont pas en hausse.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Langue : un employé de la STM en mauvaise posture » : http://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/20121...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 octobre 2012
Décourager les électeurs à aller voter
Décourager quelqu'un à faire quelque chose; décourager quelqu'un de faire quelque chose; grammaire française; syntaxe; choix de la préposition.
- Une enquête d’Élections Canada a permis d’établir le lien entre l’Albertaine RackNine et des appels trompeurs visiblement destinés à décourager les électeurs libéraux à aller voter.
(PC dans le site du Devoir, le 23 février 2012 à 13 h 34.)
On décourage quelqu'un de faire quelque chose :
Vous m'avez découragé de travailler. (Petit Robert.)
Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition. (Multidictionnaire.)
Tu redoutais de voir Michel prendre le large. Tu le voulais dans tes jupes. Tu voulais qu'il quitte la roulotte le moins possible. Et tu l'as découragé de chercher une situation. (Cocteau dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « large ».)
Il fallait écrire :
[...] décourager les électeurs libéraux d'aller voter.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Appels frauduleux : la firme en cause est liée aux conservateurs » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/343453/appels-fr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2012
Elle est quelqu'un de gênée
Quelqu'un de; elle est quelqu'un de + masculin ou féminin; elle est quelqu'un de, genre de l'adjectif; grammaire française; orthographe d'accord.
- « [...] ils apprécient ce que tu as fais. »
(Marc Tougas, PC, citant Antoine Valois-Fortier dans La Presse du 26 septembre 2012.)
Le participe passé du verbe faire, avec lequel on forme le passé composé, c'est fait :
Ils aiment les dessins que tu as faits.
Ils te remercient des confitures que tu leur as faites.
Ils te sont reconnaissants de ce que tu fais pour eux.
« [...] ils apprécient ce que tu as fait. »
- [...] ça lui est notamment arrivée [à Roseline Filion] quand elle est allée dans un parc de glissades d'eau avec Benfeito.
« Je suis quelqu'un d'assez gênée, alors quand les gens me reconnaissent, j'hésite un peu à dire oui », a timidement ajouté [Meaghan] Benfeito.
Ça lui est arrivée
Ce n'est pas Roseline Filion qui est arrivée, mais ça; le pronom démonstratif neutre commande l'accord au masculin singulier.
Elle est quelqu'un de gênée
Je comprends l'hésitation du journaliste, quelqu'un désignant ici une jeune femme; il reste que c'est un pronom masculin. Je trouve d'ailleurs cette précision dans le Lexis : quelqu'un peut être « suivi de de et d'un adjectif masculin » au sens de « une personne... ».
Grevisse (Le bon usage, 728, b, 1, page 1146) donne comme corrects les exemples suivants :
Auprès d'elle, Charlotte Brontë paraît quelqu'un d'échevelé. (J. Green.)
Michelle était quelqu'un de discret. (J.-J. Gautier.)
Il fallait écrire :
[...] ça lui est notamment arrivé [à Roseline Filion] quand elle est allée dans un parc de glissades d'eau avec Benfeito.
« Je suis quelqu'un d'assez gêné, alors quand les gens me reconnaissent, j'hésite un peu à dire oui », a timidement ajouté [Meaghan] Benfeito.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une médaille olympique n'est que le début » : http://www.lapresse.ca/sports/autres-sports/olympisme/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2012
Elles se doutaient qu'il ait pris le chemin de Montréal
Se douter que + indicatif ou subjonctif; choix du mode après se douter que; grammaire française; syntaxe.
- Les autorités se doutaient qu'il ait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.
(Claude Plante, dans La Tribune du 28 août 2012.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires courants, se douter que est suivi normalement de l'indicatif ou du conditionnel :
Je me doute qu'il s'est trompé. (Hanse-Blampain.)
Elle ne s'était pas doutée qu'on l'observait. (Hanse-Blampain.)
Il ne se doutait pas que tout avait été organisé. (Multidictionnaire.)
Vous ne vous doutiez pas que nous étions au courant. (Lexis.)
Il ne se doutait pas qu'on l'avait vu. (Trésor de la langue française informatisé.)
[...] il ne se doutait pas qu'un jour, on les prendrait si fort au sérieux. (Massis, dans le Trésor.)
Nous ne nous doutions pas que si peu de temps après nous aurions à supporter ensemble une si grande épreuve. (Romains, dans le Petit Robert.)
Le Hanse-Blampain donne ces précisions : « Se douter que ne marque pas le doute et se rapproche de croire. Aussi est-il suivi de l'indicatif ou du conditionnel à la forme affirmative et, rarement [c'est moi qui souligne], du subjonctif à la forme négative ou interrogative. »
Il fallait écrire :
Les autorités se doutaient qu'il avait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le psychiatrisé retrouvé à Montréal » : http://www.lapresse.ca/la-tribune/faits-divers/201208/28/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:06 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias