15 septembre 2013
Interdiction limitée
- Il rappelait aussitôt la position prise par le Bloc québécois en 2007 devant la commission Bouchard-Taylor à l’appui d’une interdiction des signes religieux qui se limiteraient aux personnes en position d’autorité.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 14 septembre 2013.)
Le Bloc aurait voulu interdire que les signes religieux se limitent aux personnes en position d'autorité? Ce n'est pas cela : il souhaitait que l'interdiction des signes religieux se limite à ces personnes. Il fallait écrire :
Il rappelait aussitôt la position prise par le Bloc québécois en 2007 devant la commission Bouchard-Taylor, à l’appui d’une interdiction des signes religieux qui se limiterait aux personnes en position d’autorité.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Marcher en rangs » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/387446/marcher-e...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 septembre 2013
Mauvaise direction
- Pire, n’eût été un reportage du New York Times publié huit mois après le tsunami, les personnes dirigées vers telle ville pour échapper au brouillard radioactif de telle autre y seraient probablement encore, alors que c’est là où on les avait envoyés qu’il y avait le plus de radioactivité.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 8 août 2013.)
On avait envoyé des personnes, représentées par le pronom les :
Pire, n’eût été un reportage du New York Times publié huit mois après le tsunami, les personnes dirigées vers telle ville pour échapper au brouillard radioactif de telle autre y seraient probablement encore, alors que c’est là où on les avait envoyées qu’il y avait le plus de radioactivité.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'eau contaminée de Fukushima dans la mer – Les irresponsables » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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13 septembre 2013
L'immigration
- [...] mais l’immigration, ici, n’est plus depuis longtemps un sujet de controverse. En France, grâce au Front national de Jean-Marie Le Pen, il l’est resté.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 11 septembre 2013.)
L'immigration est restée en France un sujet de controverse :
[...] mais l’immigration, ici, n’est plus depuis longtemps un sujet de controverse. En France, grâce au Front national de Jean-Marie Le Pen, elle l’est restée.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pourquoi suivre la France? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/387127/pourquoi-...
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12 septembre 2013
Arborer des signes religieux visibles
- [...] l’interdiction d’arborer des signes religieux visibles.
(Michel David, dans Le Devoir du 10 septembre 2013.)
Arborer, d'après le Petit Robert, c'est « porter ostensiblement » :
Arborer un insigne à sa boutonnière.
Comme, selon le même ouvrage, ce qui est ostensible est « porté pour être vu » (exemple : signes religieux ostensibles), je ne pense pas qu'il soit possible d'arborer des signes religieux invisibles ou peu visibles. Il suffisait d'écrire :
[...] l’interdiction d’arborer des signes religieux.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le mieux et le bien » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/387070/le-mieux-...
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01:25 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 septembre 2013
Ils ont été trouvés coupables
- Ont finalement été trouvés coupables de viol collectif et de meurtre les quatre hommes accusés de l’agression de la jeune femme de 23 ans, commise le 16 décembre dernier dans un autobus à Delhi.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 11 septembre 2013.)
Comme je l'ai déjà signalé, trouvé coupable, selon le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron, est le calque de found guilty; il faudrait employer jugé coupable, déclaré coupable, reconnu coupable :
Ont finalement été reconnus coupables de viol collectif et de meurtre les quatre hommes accusés de l’agression de la jeune femme de 23 ans, commise le 16 décembre dernier dans un autobus à Delhi.
- La faiblesse de la peine en a fait tiquer plusieurs, vu la gravité des accusations et le fait que, selon l’enquête policière, il aurait été un des agresseurs l’un des plus violents.
[...] il aurait été un des agresseurs les plus violents.
- [...] rentrant ensemble du cinéma ce dimanche soir là [...]
Je croyais qu'on devait mettre un trait d'union devant là, puisqu'on écrit ce lundi-là, ce jour-là. Mais une lectrice, que je ne saurais assez remercier, me signale cet article de la Banque de dépannage linguistique (Office québécois de la langue française), où l'on peut lire : « Employé avec un démonstratif, là n'est pas toujours précédé d'un trait d'union; il l'est uniquement lorsque le nom est immédiatement précédé du démonstratif et immédiatement suivi de là. Lorsqu'un mot vient se glisser entre le démonstratif et le nom ou entre le nom et là, on omet le trait d'union. » Il fallait donc écrire, comme l'a fait le journaliste :
[...] rentrant ensemble du cinéma ce dimanche soir là [...]
- Le débat social [...] et l’élan de revendications parmi les femmes ne s’est pas apaisé depuis décembre dernier.
Le débat social [...] et l’élan de revendications parmi les femmes ne se sont pas apaisés depuis décembre dernier.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Viol de Delhi : coupables! » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 septembre 2013
L'accès donne accès
- Dans presque tous les programmes d’éducation, il a été dit et répété depuis des décennies que l’accès au savoir promis par l’alphabétisation obligatoire donne accès à la beauté, à la vérité, à la liberté.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 9 septembre 2013.)
Je suggérerais :
Dans presque tous les programmes d’éducation, il a été dit et répété depuis des décennies que le savoir promis par l’alphabétisation obligatoire donne accès à la beauté, à la vérité, à la liberté.
Dans presque tous les programmes d’éducation, il a été dit et répété depuis des décennies que l’accès au savoir promis par l’alphabétisation obligatoire conduit à la beauté, à la vérité, à la liberté.
- Lorsque les machines se nourrissaient de la sueur des analphabètes, le salaire moyen d’un ouvrier était en général inférieur de vingt fois celui du patron.
Lorsque les machines se nourrissaient de la sueur des analphabètes, le salaire moyen d’un ouvrier était en général inférieur de vingt fois à* celui du patron.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 15 septembre à 23 h 30, je vois que l'on a inséré la préposition.
« Défense de l’analphabète » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/386...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:32 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 septembre 2013
Pendant ou depuis?
- [...] car l’endroit, qui n’est plus entretenu pendant des années, est considéré comme non sécuritaire.
(Caroline Montpetit, dans Le Devoir du 7 septembre 2013.)
La préposition depuis peut indiquer « un état, une action qui dure encore » (Multidictionnaire). Ce n'est pas le cas de pendant. On pourrait écrire, avec une légère différence de sens entre les deux formulations :
[...] car l’endroit, qui n’est plus entretenu depuis des années, est considéré comme non sécuritaire.
[...] car l’endroit, qui n’a pas été entretenu pendant des années, est considéré comme non sécuritaire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Hochelaga-Maisonneuve – Intervention policière aux lofts Moreau » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/386...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:13 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias