31 mars 2014
Ce projet de loi légiférera que...
Légiférer que; légiférer, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] à l’aide d’un tout nouveau projet de loi qui légiférera précisément qu’un droit de passage sera imposé aux automobilistes de la métropole.
(Marie Vastel, avec Marco Bélair-Cirino et Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 29 mars 2014.)
Légiférer, c'est faire des lois ou, au sens figuré, dicter des règles. Je ne pense donc pas qu'un projet de loi légifère, cette fonction relevant plutôt d'une autorité. Par ailleurs, légiférer est admis uniquement comme verbe intransitif dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis, le Grand Robert et le Girodet; c'est dire que, d'après ces ouvrages, il ne s'utilise jamais avec un complément d'objet direct. Le Trésor de la langue française informatisé signale quant à lui, comme rare, un emploi transitif; dans les deux exemples qu'il donne, légiférer semble signifier « faire des lois concernant » :
L'esclavage est, aux yeux de l'auteur [de l'Exode], la première chose qui demande à être légiférée. (Renan. Légiférer est employé ici à la forme passive : aux yeux de l'auteur de l'Exode, la première chose qu'il faut légiférer, c'est l'esclavage.)
Chaque année, chaque séance des corps qui légifèrent les sociétés constitutionnelles [...] (Sand.)
Cet emploi ne correspond cependant pas à celui que nous avons dans la phrase à l'étude, où le verbe, suivi d'une proposition subordonnée introduite par la conjonction que, n'a pas le même sens général.
On aurait pu écrire :
[...] à l’aide d’un tout nouveau projet de loi qui prévoit précisément qu’un droit de passage sera imposé aux automobilistes de la métropole.
[...] à l’aide d’un tout nouveau projet de loi qui prévoit précisément l'imposition d'un droit de passage aux automobilistes de la métropole.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Ottawa officialise le péage du futur pont Champlain » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/404068/nouveaupr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:47 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 mars 2014
Une question d'attitude
- Rien dans le propos de Philippe Couillard ne laisse croire qu’il pourrait rompre avec cet attentisme pour revenir à une attitude défensive du français comme l’était le Parti libéral sous Robert Bourassa.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 29 mars 2014.)
Deux observations :
- Un parti politique n'est pas une attitude; à mon avis, on ne saurait non plus le comparer à une attitude.
- Je ne vois pas, dans les dictionnaires que j'ai sous la main (j'ai consulté le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé), l'adjectif défensif suivi d'un complément indiquant ce qu'il s'agit de défendre. Cette construction me paraît peu idiomatique; je n'ai pas la certitude qu'elle soit incorrecte, mais il me semblerait prudent de l'éviter.
On aurait pu écrire, selon l'idée à exprimer :
Rien dans le propos de Philippe Couillard ne laisse croire qu’il pourrait rompre avec cet attentisme pour revenir à une attitude de défense du français comme celle du Parti libéral sous Robert Bourassa.
Rien dans le propos de Philippe Couillard ne laisse croire qu’il pourrait rompre avec cet attentisme pour revenir à une attitude de défense du français comme celle qu'avait adoptée le Parti libéral sous Robert Bourassa.
Rien dans le propos de Philippe Couillard ne laisse croire qu’il pourrait rompre avec cet attentisme pour revenir à une attitude de défense du français, comme l’avait fait le Parti libéral sous Robert Bourassa.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 mars 2014
Notes
- Un astérisque du répertoire renvoie à des notes, celle-ci énumère les critères de sélection des œuvres : qualité de la langue, valeurs pluralistes, respect des valeurs à l'égard de la violence, du sexisme, de la discrimination...
(Pierre Foglia, dans La Presse du 27 mars 2014.)
On (le chroniqueur ou le correcteur?) semble avoir oublié de se relire après une correction :
Un astérisque du répertoire renvoie à des notes, celles-ci énumèrent [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le sirop de maïs » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 mars 2014
La tendance démontre une augmentation
- Pour Daniel H. Levine, professeur de sciences politiques à l’Université du Michigan, il demeure cependant incorrect d’affirmer que « le pape puisse inverser la tendance » qui démontre une augmentation du nombre de fidèles inférieur à l’accroissement de la population.
(AFP, dans Le Devoir du 17 mars 2014.)
Deux observations :
- Il me semble que la tendance n'est pas une preuve ni un signe d'une augmentation plus ou moins forte; je ne dirais donc pas que la tendance démontre ni qu'elle montre une augmentation.
- Ce n'est pas le nombre de fidèles qui est inférieur à l'accroissement de la population, mais l'augmentation du nombre de fidèles.
On aurait pu écrire :
Pour Daniel H. Levine, professeur de sciences politiques à l’Université du Michigan, il demeure cependant incorrect d’affirmer que « le pape puisse inverser la tendance » à ce que l'augmentation du nombre de fidèles soit inférieure à l’accroissement de la population.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le pape François face au défi évangélique » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/40282...
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18:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 mars 2014
Branle le bas de combat
- En mettant à la porte des milliers de personnes, dont 4500 employés des commissions scolaires, vous créerez un « branle le bas de combat » au sein de l’administration publique, a fait valoir Mme Marois.
(Robert Dutrisac, Guillaume Bourgault-Côté et Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 21 mars 2014.)
Le bas de combat serait-il un signe ostentatoire? une sorte de drapeau?
Madame Marois a sans doute parlé – ou voulu parler – d'un branle-bas de combat.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Marois et Couillard croisent le fer » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/403290/d
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:05 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 mars 2014
Elles
- Elles savent cependant qu’elles doivent parler poliment, ne jamais perdre le contrôle de leur calme, même si on les insulte sans sourciller.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 21 mars 2014.)
Elles savent cependant qu’elles doivent parler poliment, ne jamais perdre le contrôle de leur calme, même si on les insulte sans sourciller.
- Françoise David, sous ses dehors distingués, est une sorte de chat de gouttière très bien élevé, mais avec des griffes qu’elles gardent rentrées autant qu’elle peut.
Françoise David, sous ses dehors distingués, est une sorte de chat de gouttière très bien élevé, mais avec des griffes qu’elle garde rentrées autant qu’elle peut.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Alors, ce fameux débat? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/403250/alors-ce-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 mars 2014
Des questions et des réponses
-
La magnifique profession de reporter consiste pour l’essentiel à poser la même question de 36 façons différentes afin d’obtenir une réponse satisfaisante, mais l’exercice est fréquemment voué à l’échec.
Cela dit, même si les réponses ne s’avèrent pas satisfaisantes du fait qu’elles sont adressées à quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire, on les publie quand même parce qu’il faut bien nourrir cette bête qu’est l’information.
(Jean Dion, dans Le Devoir du 18 mars 2014.)
Il me semble que ce ne sont pas les réponses qui sont adressées à quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire (en l'occurrence une vedette du sport), mais plutôt les questions :
La magnifique profession de reporter consiste pour l’essentiel à poser la même question de 36 façons différentes afin d’obtenir une réponse satisfaisante, mais l’exercice est fréquemment voué à l’échec.
Cela dit, même si les réponses ne s’avèrent pas satisfaisantes du fait que les questions sont adressées à quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire, on les publie quand même parce qu’il faut bien nourrir cette bête qu’est l’information.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Dans la tête » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/40292...
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23:31 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 mars 2014
À intervalle régulier
À intervalle régulier ou à intervalles réguliers; orthographe.
- Mais voilà, le Parlement fait relâche à intervalle régulier [...]
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 15 mars 2014.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Petit Robert (douze occurrences), le Lexis et le Grand Robert (vingt-cinq occurrences), l'expression à intervalles réguliers s'écrit au pluriel :
Le conseil mesure, à intervalles réguliers, l'état d'avancement des travaux. (Multidictionnaire, à l'article « intervalle ».)
J'ai entendu la corne de brume, le son grave qui résonnait sur la mer, à intervalles réguliers, un grondement sourd comme un glas fantôme. (C. Gallay dans le Petit Robert, à l'article « brume ».)
Lui, suivi à intervalles réguliers des quatre silhouettes courbées, prend le sentier qui mène à la colline. (Sollers dans le Lexis, à l'article « intervalle ».)
Le monsieur émerge, à intervalles réguliers, au-dessus de son journal. (Mallet-Joris dans le Lexis, à l'article « régulier ».)
Et quand un ami venait la voir, elle parlait sans cesse de l'amour, de l'Opéra-Comique, de la Hollande et du chant, doucement, à intervalles réguliers, comme on exhale par bouffées la fumée de la cigarette qui sans cela nous étoufferait. (Proust dans le Grand Robert, à l'article « bouffée ».)
À l'ouest dormaient debout les quenouilles des roseaux, serrées comme les lances d'une armée, d'où montait à intervalles réguliers la note flûtée d'une rainette. (M. Tournier dans le Grand Robert, à l'article « dame ».)
Dans le Trésor de la langue française informatisé, je trouve une fois à intervalle régulier (dans une définition du nom « intermittence »), mais cinquante-quatre fois à intervalles réguliers :
Mais ses frasques reviennent à intervalles réguliers [...] (H. Bazin dans le Trésor, à l'article « cyclique ».)
Je pense donc qu'il faudrait écrire :
Mais voilà, le Parlement fait relâche à intervalles réguliers [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Déficit démocratique » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/402702/deficit-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:50 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 mars 2014
Comme une envie
À l'envi.
- Et puis cette envie de contrôler le message, n’est-ce pas justement ce que M. Legault martèle à l’envi depuis deux jours à l’encontre de Pierre Karl Péladeau?
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 12 mars 2014.)
La locution adverbiale à l'envi, propre à la langue littéraire, signifie « avec émulation » (Lexis); « à qui mieux mieux; en rivalisant, en cherchant à l'emporter sur l'autre » (Petit Robert) :
Les femmes imitant toutes, à l'envi, l'impératrice Eugénie. (Anatole France, dans le Petit Robert.)
Le gouvernement, les magistrats, les auteurs, s'y sont à l'envi déchaînés contre moi. (Jean-Jacques Rousseau, dans le Petit Robert.)
Ils exagéraient à l'envi les services rendus au pays. (Gide, dans le Lexis.)
D'après ce que je vois aussi dans le Grand Robert et dans le Trésor de la langue française informatisé, il faut être au moins deux pour faire quelque chose à l'envi :
Les seigneurs, le roi, vendirent à l'envi ces diplômes si bien payés. (Michelet dans le Grand Robert, à l'article « franchise ».)
[...] ainsi qu'à la fougue de ses orateurs, qui entassèrent à l'envi décrets sur décrets […] (Rivarol dans le Grand Robert, à l'article « motion ».)
La rage et l'amour le déchiraient à l'envi. (Flaubert, dans le Trésor.)
[...] hommes et femmes, garçons et filles, en chemises de laine, buvant, à l'envi et comme par gageure, force verres d'eau de la « fontaine du crucifix ». (Jouy, dans le Trésor.)
Monsieur Legault n'est sans doute pas le seul à marteler que Pierre Karl Péladeau souhaiterait « contrôler le message »; mais cette idée n'est pas évoquée dans les paragraphes qui précèdent la phrase à l'étude. Comme, par ailleurs, le verbe marteler est employé ici dans le sens de « répéter avec insistance pour convaincre » (Petit Robert), je crois qu'il aurait suffi d'écrire :
Et puis cette envie de contrôler le message, n’est-ce pas justement ce que M. Legault martèle à l’envi depuis deux jours à l’encontre de Pierre Karl Péladeau?
La présence de envie et envi dans une même phrase ne me semble pas très heureuse, mais elle pourrait avoir été voulue, pour créer un effet d'insistance.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Mauvais combat » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/402307/lacaqetle...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 mars 2014
Elle les a appelés à se rappeler
- En soirée, Mme Marois a appelé, aux côtés de Léo Bureau-Blouin et de Martine Desjardins, les militants du Comité national des jeunes du PQ notamment à se rappeler la sortie de crise effectuée par son gouvernement [...]
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 11 mars 2014.)
Je suggérerais :
En soirée, Mme Marois a appelé, aux côtés de Léo Bureau-Blouin et de Martine Desjardins, les militants du Comité national des jeunes du PQ notamment à se souvenir de la sortie de crise effectuée par son gouvernement [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Péladeau fait de l’ombre à Marois » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/402271/peladeau-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 mars 2014
Insatisfaisant
Satisfait avec, insatisfait avec, satisfaction avec, insatisfaction avec; to be satisfied with; syntaxe; anglicisme; calque de l'anglais.
- [...] annuler son vote pour signifier sa profonde insatisfaction avec le système et les partis politiques actuels.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 10 mars 2014.)
D'après ce que je vois dans le Colpron et dans la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française, la construction être satisfait avec (quelqu'un ou quelque chose) est le calque de l'anglais to be satisfied with.
Les autres ouvrages que j'ai consultés (Multidictionnaire, Petit Robert, Lexis, Grand Robert, Trésor de la langue française informatisé), aux articles « satisfait », « satisfaction », « insatisfait », « insatisfaction », n'admettent effectivement pas la construction à l'étude; d'après les exemples, on est plutôt satisfait ou insatisfait de quelqu'un ou de quelque chose, et l'on éprouve de l'insatisfaction vis-à-vis de quelque chose ou quant à quelque chose (il me semble qu'on pourrait dire aussi à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose) :
Ils sont très satisfaits des progrès accomplis. (Multidictionnaire.)
Être satisfait d'un élève, d'un employé. (Petit Robert.)
Il est très satisfait de lui. (Lexis.)
[…] tu sais que plus j'indigne les bourgeois, plus je suis content. Aussi j'ai été très satisfait de ma soirée. (Flaubert, dans le Grand Robert.)
Je suis satisfait de cette ébauche [...] (Delacroix, dans le Trésor.)
Ils sont éternellement insatisfaits de leur condition. (Grand Robert.)
Insatisfait des renseignements qu'Andrée et le chauffeur m'avaient donnés sur les promenades qu'ils faisaient. (Proust, dans le Trésor.)
[...] soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d'eux-mêmes. (Bernanos, dans le Grand Robert.)
L'insatisfaction de quelqu'un vis-à-vis de quelque chose, quant à quelque chose, dans un domaine. (Grand Robert.)
J'en venais à penser que la révolution était, pour les partis renaissants [...] une attitude de constante insatisfaction vis-à-vis de toute politique, même s'ils l'avaient préconisée. (De Gaulle, dans le Trésor.)
On aurait pu écrire :
[...] annuler son vote pour signifier sa profonde insatisfaction vis-à-vis du système et des partis politiques actuels.
Ou encore, à mon avis :
[...] annuler son vote pour signifier sa profonde insatisfaction à l'égard du système et des partis politiques actuels.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le Panda se présente pour le Parti nul » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/402189/le-panda-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:26 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 mars 2014
C'est capital
Capitale au sens de pays.
- Les États-Unis, la Grande-Bretagne et plusieurs autres capitales seront absents de la cérémonie d’ouverture [...]
(AP et AFP dans le site du Devoir, le 7 mars 2014 à 14 h 39.)
Au sens propre comme au sens figuré, le substantif capitale désigne une ville, et non pas un pays (j'ai vérifié dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé) :
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et plusieurs autres pays seront absents de la cérémonie d’ouverture [...]
* * * * *
-
Poutine a défendu un événement où les handicapés « peuvent prouver au monde et à elles-mêmes qu’elles ne sont pas des personnes limitées ».
Je verrais deux façons de rendre les propos du président de la Russie :
Poutine a défendu un événement où les handicapés « peuvent prouver au monde et à eux-mêmes qu’ils ne sont pas des personnes limitées ».
Poutine a défendu un événement où les personnes handicapées « peuvent prouver au monde et à elles-mêmes qu’elles ne sont pas des personnes limitées ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Poutine donne le coup d'envoi des Jeux paralympiques » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/40200...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 mars 2014
Dans la Bible
- Et cela fonctionne, assure-t-elle. « Auparavant, on entendait souvent dire que la femme devait être soumise à l’homme, puisque Dieu l’avait tiré de sa côte. Ça change. Aujourd’hui, on dit que si Dieu avait voulu que l’homme la domine, il l’aurait tiré de son pied! », expose Mme Ouedraogo, également coordonnatrice de la Marche mondiale des femmes pour le Burkina Faso.
(Philippe Orfali, dans Le Devoir du 7 mars 2014.)
La Genèse n'est peut-être pas aussi fiable que le journal en temps ordinaire, mais nous devons nous y reporter dans ce cas-ci. Au contraire de ce qu'écrit le journaliste, qui refuse apparemment de croire sans avoir vu, Dieu n'a pas tiré l'homme de sa côte, mais il a tiré la femme de la côte de l'homme* :
Et cela fonctionne, assure-t-elle. « Auparavant, on entendait souvent dire que la femme devait être soumise à l’homme, puisque Dieu l’avait tirée de sa côte. Ça change. Aujourd’hui, on dit que si Dieu avait voulu que l’homme la domine, il l’aurait tirée de son pied! », expose Mme Ouedraogo, également coordonnatrice de la Marche mondiale des femmes pour le Burkina Faso.
Je rappelle la règle : le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Ou plutôt, comme on peut le lire dans la Bible de Jérusalem : « Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. »
« La religion au service de l’égalité hommes-femmes » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/40198...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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03 mars 2014
Ce qui peut être déterminant
- Selon la juriste Clara Murphy, qui travaille à la Cour pénale internationale, la reconnaissance d’un nouvel État est un « domaine où les négociations ad hoc et la coopération politique, plutôt que le droit international, peut être déterminant ».
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 21 février 2014.)
Qu'est-ce qui peut être déterminant? Pas le domaine ni le droit international, mais les négociations ad hoc et la coopération politique. Madame Murphy s'est peut-être exprimée en anglais; quoi qu'il en soit, il aurait fallu écrire :
Selon la juriste Clara Murphy, qui travaille à la Cour pénale internationale, la reconnaissance d’un nouvel État est un « domaine où les négociations ad hoc et la coopération politique, plutôt que le droit international, peuvent être déterminantes ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« De quoi se mêle Barroso? » : http://www.ledevoir.com/international/europe/400763/de-qu...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:02 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias