09 juin 2010
Ils leur sont gré d'au moins une chose
Nous vous serions gré; je vous suis gré; elles leur seront gré; être gré ou savoir gré.
- Bien des Népalais leur sont gré d'au moins une chose... (Guy Taillefer, dans Le Devoir du 7 juin 2010.)
Au sens d'être reconnaissant (ou obligé) à quelqu'un de quelque chose, on ne dit pas être gré à quelqu'un de quelque chose, elles lui en seront gré, je vous en serais gré, nous vous en serions gré, nous lui en sommes gré, mais savoir gré à quelqu'un de quelque chose, elles lui en sauront gré, je vous en saurais gré, nous vous en saurions gré, nous lui en savons gré. (J'ai consulté à ce sujet le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.) Les dictionnaires généraux proposent les exemples suivants :
Il faut en savoir gré à l'auteur. (Petit Robert.)
Nous vous saurions gré de nous répondre rapidement. (Petit Robert.)
Je sais gré à Abel de ne pas m'avoir envoyé son livre. (Gide, dans le Lexis.)
Je vous saurais gré de bien vouloir... (Trésor de la langue française informatisé.)
Je vous sais gré d'être là, comme je sais gré à un beau jour de luire sur ma tête, à un air parfumé de courir autour de moi. (Soulié, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Bien des Népalais leur savent gré d'au moins une chose...
Line Gingras
Québec
« L'équilibre du monde » : http://www.ledevoir.ca/international/actualites-internationales/290396/l-equilibre-du-monde
05:44 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juin 2010
Le pouvoir à sommer des témoins à comparaître
Le pouvoir à faire quelque chose ou le pouvoir de faire quelque chose; le pouvoir à + infinitif; le pouvoir de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français; choix de la préposition.
- La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires à sommer des témoins à comparaître. (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 26 mai 2010.)
On n'a pas le pouvoir à faire quelque chose, mais de faire quelque chose :
Il a le pouvoir de refuser la proposition. (Multidictionnaire.)
La loi nous donne le pouvoir de défendre notre vie. (Lexis.)
Pouvoir réglementaire, pouvoir [...] de légiférer sur des matières qui ne sont pas réglées par la loi, ou de développer les règles posées par le Parlement en vue d'en permettre l'application. (Lexis.)
Il a en tout cas le pouvoir de nous mettre en prison, et nous sommes sur la liste. (Giraudoux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'eau courante a, comme la musique, le doux pouvoir de transformer la tristesse en mélancolie. (Maurois, dans le Trésor.)
Le pouvoir de parler, de saisir la réalité, de connaître l'avenir. (Petit Robert.)
[Elle] avait gardé le pouvoir de jeter un enchantement sur ce pays. (Loti, dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires de sommer des témoins à comparaître.
Line Gingras
Québec
« Jouer avec le feu » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/289630/jouer-avec-le-feu
17:59 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
07 juin 2010
Qu'est-ce qui donne des points?
- Un passage dans neuf écoles, dites de type « A », jugées véritablement anglophones, donnent davantage de points. (Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 3 juin 2010.)
Peu importe le nombre d'écoles, c'est le passage dans l'un ou l'autre de ces établissements qui donne des points.
Line Gingras
Québec
« L'école anglaise ouverte aux parents fortunés » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290154/l-ecole-anglaise-ouverte-aux-parents-fortunes
10:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
06 juin 2010
Après cet entretien, il s'est entretenu
- Après un bref entretien avec le président Nicolas Sarkozy, Stephen Harper s'est entretenu hier pendant une heure avec François Fillon. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 5 juin 2010.)
Après une brève rencontre...
Line Gingras
Québec
« Harper revient bredouille d'Europe » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290354/harper-revient-bredouille-d-europe
03:21 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juin 2010
Un vindicatif travail de vengeance
- Un patient et vindicatif travail d'humiliation et de vengeance. (Gil Courtemanche, dans Le Devoir du 5 juin 2010.)
D'après le Trésor de la langue française informatisé, vindicatif peut se dire d'un comportement « qui dénote de la hargne, un désir de vengeance ». Il vaudrait mieux n'exprimer l'idée qu'une seule fois dans la phrase à l'étude :
Un patient et vindicatif travail d'humiliation.
Un patient travail d'humiliation et de vengeance.
Line Gingras
Québec
« L'État pirate » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290312/l-etat-pirate
03:53 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2010
Les grandes tablées ne leurs on pas fait peur
Leur ou leurs, pronom personnel; on fait ou ont fait; grammaire française; orthographe.
- Les grandes tablées ne leurs font pas peur. (Josée Blanchette, dans Le Devoir du 4 juin 2010.)
Lorsqu'il signifie « à eux », leur est un pronom personnel invariable :
Les grandes tablées ne leur font pas peur.
- Son fils Némo, 29 ans, joue de la trompette avec la fanfare aussi. « Les jeunes qui embarquent dans la Pourpour on fait le Conservatoire alors que la première génération était autodidacte. »
Nous n'avons pas affaire au pronom indéfini, mais à l'auxiliaire avoir; on dirait :
Les jeunes avaient fait le Conservatoire.
Il fallait donc écrire :
Les jeunes [...] ont fait le Conservatoire...
Line Gingras
Québec
« Ça rime comme dans "Luc et Lou" » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/290164/ca-rime-comme-dans-luc-et-lou
07:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
03 juin 2010
Vouloir faire ou vouloir empêcher de faire
- Bédard [député du XIXe siècle] et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et de payer des indemnités aux députés aux circonscriptions éloignées. (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 28 mai 2010.)
Pierre Bédard et son parti voulaient empêcher les juges, en 1807, de payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées? Je m'étonne de la générosité des juges; et je ne m'explique pas que monsieur Bédard et son parti aient voulu empêcher le versement d'une aide financière à des députés qui devaient en avoir grand besoin.
Se peut-il que la préposition de ait été mise par erreur devant payer? Si on la supprimait, le sens de la dernière partie de la phrase serait tout différent :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Je ne suis ni journaliste ni historienne. Je lis toutefois le passage suivant, à la page 67 d'un ouvrage publié en 1869 par T.P. Bédard*, à propos de la session dont l'ouverture eut lieu le 21 janvier 1807 : « MM. Bédard et Bourdages firent une nouvelle tentative pour faire payer par la province les dépenses des députés éloignés de Québec, mais la considération de cette mesure fut encore remise indéfiniment... »
Je pense donc qu'il aurait fallu écrire :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et faire payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Line Gingras
Québec
« Pierre Bédard, héros méconnu de notre liberté de presse » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/289772/pierre-bedard-heros-meconnu-de-notre-liberte-de-presse
* Histoire de cinquante ans. (1791-1841.) Annales parlementaires et politiques du Bas-Canada depuis la Constitution jusqu'à l'Union : http://books.google.ca/books?id=TsUOAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=%22histoire+de+cinquante+ans%22&source=bl&ots=n__4dlgkYA&sig=L1XTzqcRvjw8Ld-qphA0efUw57Q&hl=fr&ei=oigHTOjfA4OKlwfon5SkDg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
02:08 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
02 juin 2010
Une événement soutenue par des quotidiens
- Soutenue par le quotidien de gauche israélien Haaretz et son homologue français Libération, l'événement rassemblait plusieurs signataires... (Christian Rioux, dans Le Devoir du 2 juin 2010.)
Événement est un nom masculin :
Soutenu par le quotidien [...] l'événement rassemblait plusieurs signataires...
Line Gingras
Québec
« Quand la diaspora appelle Israël à la raison » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290074/quand-la-diaspora-appelle-israel-a-la-raison
08:02 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
01 juin 2010
Pour ou contre l'Israël
- « On peut critiquer des décisions du gouvernement israélien sans être contre l'Israël. » (Gilles Duceppe cité par Alec Castonguay, dans Le Devoir du 1er juin 2010.)
... sans être contre Israël.
Line Gingras
Québec
« Colère anti-israélienne à Istanbul – Le Canada, l'allié le plus fidèle d'Israël » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290009/colere-anti-israelienne-a-istanbul-le-canada-l-allie-le-plus-fidele-d-israel
04:21 | Lien permanent | Tags : langue française, politique, presse, médias
Ottawa, notre pays
- Ottawa avait été le seul pays à trouver l'offensive de Tsahal au Liban « mesurée ». (Alec Castonguay, dans Le Devoir du 1er juin 2010.)
Demandez vite votre passeport ottavien.
Line Gingras
Québec
« Colère anti-israélienne à Istanbul – Le Canada, l'allié le plus fidèle d'Israël » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290009/colere-anti-israelienne-a-istanbul-le-canada-l-allie-le-plus-fidele-d-israel
03:43 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias